(Unità Naziunale Publié le 1er octobre 2018 à 18h35) Les électeurs corses qui ont renouvelé aux Nationaux la confiance qu’ils leur avaient manifesté en 2015 ne sont pas tous nationalistes, loin s’en faut.
La majorité aux affaires à la Collectivité de Corse en est parfaitement consciente et s’efforce de faire œuvre de pédagogie pour expliquer ses principes de gestion.
La démarche œcuménique entamée rappelle à tous les Corses que, quelles que soient leurs opinions, elles seront prises en compte et que l’unité stratégique du Mouvement National en charge de l’Assemblée de Corse n’exclut en rien la pluralité des sensibilités.
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Entre les élus majoritaires et le corps électoral il y a donc un contrat de fait qui prend en compte la gravité d’une situation culturelle, sociale et écologique dans laquelle les nationalistes ne sont pour rien puisqu’ils en ont toujours combattu les causes depuis le début des années soixante. Ce combat contre la condition faite à la Corse depuis 250 ans a trouvé écho dans un corps électoral foncièrement égalitaire et toujours très sourcilleux à l’égard de toutes les formes d’injustice.
Corse : éviter le contre-sens
Mais ce résultat, significatif et corroboré par plusieurs victoires électorales, démontre de surcroît qu’une majorité d’électeurs ont adhéré à la Nation ; certains l’ont fait par militantisme, d’autres parce qu’ils croient profondément que la reconstruction nationale peut sortir notre pays de l’état de déréliction dans lequel s’enlise aujourd’hui la Corse française.
C’est la raison pour la quelle la majorité territoriale se voit sommée d’apporter des réponses qui ne soient pas les replâtrages auxquels nous ont habitué les dynasties électorales dont la Corse avait la triste spécialité.
Tout le monde a bien conscience que ces solutions concernent d’abord la vie quotidienne des Corses et l’aménagement de la Corse. Nous sommes relativement tranquilles, puisque dans ce domaine on pourra difficilement faire plus mal. Mais les Corses ont aussi conscience que la complexité des problèmes que leur posent leurs aspirations légitimes à la modernité relève des politiques menées à Paris. Étant donné que la plupart de ces domaines ont été éludés par le couple infernal État-Clan, « reprendre les choses à la racine » c’est, qu’on le veuille ou non, se confronter à l’aveuglement réactionnaire de l’administration parisienne qui ne s’intéresse à la Corse que pour lui opposer sa « souveraineté » idéologique.
On voit bien que le rapport de force politique doit nécessairement avoir lieu, à un moment ou un autre.
Il appartient à l’Exécutif d’entamer ce rapport de force sans lequel il ne saurait y avoir le moindre changement , alors que justement il a été désigné pour cela…
Jamais dans l’histoire d’une Nation en voie de reconnaissance et de reconstruction, les problèmes de politique générale et les problèmes de développement, aussi bien en termes de niveau social qu’en termes de culture et d’environnement, n’auront été aussi interdépendants.
« Ne pas affronter Paris, chaque fois que l’on en a l’occasion, c’est renoncer à ce que nous sommes »
Ne pas affronter Paris, chaque fois que l’on en a l’occasion, c’est renoncer à ce que nous sommes , c’est construire une société inégalitaire où le profit ira toujours aux mêmes, c’est vouer la Corse à accomplir les prévisions du Hudson Institute en devenant une éternelle zone de non droit avec une majorité de poor-jobs et une concentration des rentes de monopole aux mains d’une ploutocratie de voyous en col blanc.
C’est la dégradation irréparable de son environnement, où la course à une démographie ravageuse seulement destinée à consommer de la « grande surface » nous détruira plus sûrement qu’une bombe atomique . C’est un combat qui dépasse le clivage virtuel entre autonomistes et indépendantistes mais que nous devrons livrer unis . Il est temps de monter que le costume n’est trop grand pour nous !
Ghjacumu faggianelli