(Unità Naziunale – 27 janvier 2018 – 16h00) Vingt ans après les faits, trois hommes sont toujours emprisonnés pour l’assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio, Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna.
Le 21 mai 1999, quatre hommes sont arrêtés. Un mandat d’arrêt est lancé contre un cinquième, Yvan Colonna.
Sept nationalistes sont mis en examen fin mai 1999: Pierre Alessandri, Vincent Andriuzzi, Alain Ferrandi, Marcel Istria, Didier Maranelli, Martin Ottaviani et Joseph Versini. Un huitième, Jean Castela, est mis en examen le 2 décembre 1999.
Ils comparaissent en juin et juillet 2003 devant la cour d’assises spéciale de Paris.
MM. Ferrandi et Alessandri sont condamnés à perpétuité pour assassinat, les autres à des peines de 15 à 30 ans pour complicité. MM. Andriuzzi et Castela, présentés par l’accusation comme les « théoriciens », feront appel et seront acquittés en 2006.
Yvan Colonna est arrêté le 4 juillet 2003 dans une bergerie près du village d’Olmeto (Corse-du-Sud).
Huit ans plus tard et après trois procès, celui qui affirme n’avoir « jamais tué » personne, est condamné, le 20 juin 2011 à la réclusion criminelle à perpétuité. La cour motive notamment sa décision par les mises en causes des autres membres du commando et de leurs épouses. « Yvan Colonna a tenu le rôle du tireur lors de l’assassinat », a jugé la cour.
Il reste en prison Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna. Outre ces trois hommes, quatre autres condamnés pour complicité dans cette affaire sont tous aujourd’hui sortis de prison.
YVAN COLONNA, 57 ans, a été interpellé en juillet 2003, après 4 ans de cavale dans le maquis corse. Condamné à perpétuité le 13 décembre 2007 puis à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans en appel en 2009, il est condamné une troisième fois à la perpétuité (sans période de sûreté) en 2011 après l’annulation par la Cour de cassation du verdict d’appel pour vice de forme.
Emprisonné à Arles, il a fait plusieurs demandes de rapprochement en Corse, toutes refusées.
Il ne pourra prétendre à une libération conditionnelle qu’à partir de 2021.
Son avocat Patrice Spinosi, a fait une demande de révision du statut de « Détenu particulièrement signalé » (DPS) qui empêche tout transfèrement vers la maison d’arrêt de Borgo –qui ne peut accueillir ce type de détenus– et qui est actuellement à l’étude par le Conseil d’Etat.
ALAIN FERRANDI, 57 ans, considéré comme le « chef » du commando Erignac, a été interpellé en mai 1999, puis condamné à la perpétuité le 11 juillet 2003.
Il a lui aussi déposé plusieurs demandes de rapprochement en Corse, toutes refusées.
Après avoir purgé ses 18 ans de sûreté, Alain Ferrandi a rejoint en décembre 2017 le centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne), où il devait être suivi par des psychiatres pendant plusieurs semaines dans le cadre du Centre national d’évaluation (CNE), selon une source judiciaire. Il s’agit de démarches préalables à une éventuelle libération conditionnelle.
PIERRE ALESSANDRI, 59 ans, qui s’est accusé d’être le tireur du commando, a été interpellé le 22 mai 1999 et condamné à la perpétuité le 11 juillet 2003.
Une demande de libération conditionnelle a été déposée par son avocat Eric Barbolosi à la fin de la période de sûreté de 18 ans de la peine.
DIDIER MARANELLI, condamné à 25 ans de réclusion pour avoir fait le guet devant la préfecture, est sorti en mars 2017.
MARTIN OTTAVIANI, le chauffeur du commando condamné à 20 ans de prison, a été libéré en avril 2012.
MARCEL ISTRIA, condamné pour complicité à 20 ans de réclusion, a toujours nié son implication: transféré à la prison de Borgo en juillet 2011, il a été libéré en août 2014.
JOSEPH VERSINI, condamné à 15 ans de réclusion pour complicité, est sorti de prison en août 2008.