Nous vivons une époque nouvelle en Euskal Herria. Plus fort que jamais, nous pouvons sentir la force de ce peuple. La processus démocratique est en marche, celui qui nous mènera à une situation où tous les droits et tous les projets politiques seront garantis.
Ces dernières années, grâce au travail remarquable de la Gauche Abertzale, la porte s’est ouverte à l’espoir. Pas celle d’en face, malheureusement, car nous vivons encore l’imposition, la négation et la répression dans lesquelles s’obstinent les forces qui veulent cacher leur faiblesse politique par la brutalité.
Malgré tout, la Gauche Abertzale, les autres forces d’Euskal Herria qui se sont plongées avec elle dans ce travail et certains acteurs internationaux ont réussi à faire les premiers pas dans ce chemin. Nous avons réussi à prendre ce chemin qui sera porteur mais aussi souvent difficile. Que personne n’ait le moindre doute: nous, les femmes et les hommes qui avons du, ces dernières décennies, franchir la Bidasoa et les Pyrénées pour échapper aux griffes des forces de police et de la torture et qui formons ce Collectif, nous voulons apporter notre soutien et affirmer notre engagement total dans la nouvelle voie ouverte en Euskal Herria. Le Collectif des réfugiés veut exprimer sa décision et son engagement de prendre part au processus au côté des citoyens basques et des autres acteurs politiques et sociaux.
Dans cette nouvelle époque qui s’ouvre à nous, nous ne pouvons oublier les camarades tombés en chemin durant toutes ces années. Souvent, trop souvent, c’est de façon cruelle que nous les avons perdus et ils resteront dans nos coeurs pour toujours. Mais aujourd’hui, ce n’est pas de la mort de nos amis que nous voulons parler, c’est de leur vie. Leur effort, leur action, leur travail. Grâce à tout ce qu’ils ont laissé et au trésor accumulé, nous sommes ici, debout, regardant l’avenir avec espoir, sachant que nous retrouverons notre liberté.
Nous sommes des milliers à avoir connu l’exil, durant ces cinquante années de résistance mais avant aussi. Nous les réfugiés, maintenant comme dans le passé, sommes la conséquence et le reflet d’un conflit politique profond basé sur la négation de notre peuple, exactement comme le sont les prisonniers.
Pendant ces décennies, nous avons subi des agressions de toutes sortes, de la plus petite violation de droit à la guerre sale. Ils n’ont pas réussi, pourtant, à nier notre existence ni à entamer notre détermination. Nous avons reçu, en plus, le soutien d’autres peuples, la solidarité d’autres mouvements de libération, l’asile de nombreux hommes et femmes à travers le monde. Et le soutien le plus important, nous l’avons trouvé au sein de notre peuple, quand nous sommes venus d’Hego à Ipar Euskal Herria ou quand, dans n’importe quel coin du monde, nous avons reçu le soutien de nos familles, amis et compatriotes.
Nous sommes ici, donc, prêts à répondre à ce que demande le processus de libération nationale dans cette phase politique précise. Notre point de vue rejoint celui de tous ceux qui s’activent à ouvrir une nouvelle ère. Comme le précise la feuille de route dessinée par la déclaration d’Aiete, cela demande d’arriver aux racines et aux conséquences du conflit.
Avec sa décision historique, ETA a fait une contribution décisive pour l’avancée de la résolution. Ce n’est pas un pas fait dans le vide. C’est la conséquence du travail politique mené ces dernières années, des relations qui ont été nouées, et d’une stratégie structurée et efficace. L’heure était venue de libérer les conditions politiques capables de mener Euskal Herria à une autre situation et pour lesquelles nous avons tant travaillé et c’est ainsi qu’est venue aussi la contribution de ETA.
La décision d’ETA n’est pas suffisante, c’est vrai. Pour cela, nous appelons les deux Etats à désactiver toutes les mesures de répression et à mener sans plus tarder des négociations avec ETA pour résoudre les conséquences du conflit. Les citoyens basques ont clairement montré – comme dernièrement avec la manifestation géante du 7 janvier à Bilbo – que le retour des prisonniers et des réfugiés est un défi qui ne peut être reporté à plus tard. Le Collectif des Réfugiés également l’a compris ainsi et orientera son action vers cet objectif en soutenant les solutions qui doivent être décidées à la table entre ETA et les gouvernements et/ou en continuant de faire des pas de notre côté, toujours vers un processus intégral et dans le but d’avancer le plus possible.
Car nous avons fait notre choix: vivre ou vivre, la liberté ou la liberté, gagner ou gagner.
Gora Euskal Herria askatuta!
Gora Euskal Herria sozialista!
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