(Unità Naziunale – 29 novembre – 17h00) Marc Antoine Campana, le Président du mouvement centriste Pudemu, appelle les corses à renouveler leur confiance dans la démarche Pè a Corsica.
Voici son interview :
– Vous avez célébré les deux ans d’existence du mouvement PUDEMU le week-end dernier à Corte. Qu’est-il ressorti de cet événement ?
– C’était l’occasion de nous accorder une parenthèse politique dans cette période éminemment électorale, le samedi en célébrant les deux ans de la création du mouvement et le dimanche dans le cadre d’un workshop autour du thème « Choisir notre Destination ! » Nous en avons profité pour réaffirmer les fondamentaux de notre mouvement en matière de démocratie participative, de fédéralisme européen et d’économie collaborative. Entre nos adhérents directs, les nouveaux qui sont issus de Femu a Corsica et ceux qui appartiennent aux structures membres de PUDEMU comme Ghjuventù pè a Libertà et la section corse du Parti Fédéraliste Européen, nous avons consolidé la cohérence sous-jacente des sensibilités multiples qui composent PUDEMU autour d’une vision commune de l’évolution de notre société vers de moins en moins d’État au profit d’une Corse de plus en plus libre dans une Europe de plus en plus forte !
– En octobre, vous avez intégré Femu a Corsica à titre individuel, en tant que président de PUDEMU. Pourquoi ne pas être candidat sur la liste Pè a Corsica ?
– Déjà parce que je n’ai pas été candidat à la candidature ! Je ne peux pas imaginer que l’on puisse être le candidat d’un parti au sein duquel on n’a pas encore fait ses preuves. De plus, le timing de notre implication dans Femu a Corsica aurait pu laisser penser que nous avions une démarche intéressée. Je sais que cela échappe à la logique de nos détracteurs mais pour moi il était inconcevable de monnayer mon engagement dans Femu a Corsica contre une place sur la liste. Ce sont les plus opportunistes qui nous ont prêté des intentions opportunistes. Je réaffirme ce que je disais en juillet, quand Gilles Simeoni a annoncé la création d’un parti de rassemblement ouvert à de nouvelles sensibilités et à la société civile, à savoir que notre priorité c’est de nous faire une place politique dans le mouvement national, pas d’obtenir une place éligible sur une liste. Il y a bien d’autres façons de faire de la politique que sur les bancs de l’Assemblée de Corse. Nous allons le prouver en veillant à ce qu’un espace social-libéral et écologiste émerge au sein du mouvement national.
– Justement, comment entendez-vous exister dans l’espace public dans les mois à venir ?
– Dès la rentrée de janvier nous allons travailler à donner un véritable contenu à ce projet de société volontariste, ambitieux et réaliste qui fait l’identité politique de PUDEMU. Cela implique de se donner la capacité humaine et idéologique d’investir l’ensemble des terrains de la lutte institutionnelle. À ce titre, nous avons récemment annoncé la mise en ligne d’une pétition « Démocratisons nos Institutions ! » en faveur de l’instauration d’un référendum local d’initiative populaire et le lancement d’une opération de crowdfunding « Un Rivenutu di Basa pè Ogni Corsu ! » à l’issue de laquelle nous délivrerons 500€ par mois pendant un an à une personne tirée au sort pour démontrer la faisabilité d’un revenu de base en Corse. Notre mouvement doit en effet se constituer comme une plateforme de propositions transversale dont chaque membre pourra défendre les idées dans le parti de son choix, dans n’importe quelle structure associative ou syndicale, dans son activité professionnelle… Plus que jamais, PUDEMU est un incubateur d’innovations politiques !
– Quel regard portez vous sur la campagne et comment vous positionnez-vous en vue du premier tour ?
– Contrairement à ce que certains laissent entendre, la démarche des élus de la majorité territoriale sortante est beaucoup moins ambiguë que celle de leurs adversaires. Ceux qui agitent la perspective de l’indépendance de la Corse comme une menace ne sont pas à la hauteur des enjeux : s’ils veulent réussir à répondre aux attentes économiques, sociales et environnementales du peuple corse, ils doivent gagner en indépendance d’esprit, c’est-à-dire commencer par se soustraire eux-mêmes de la tutelle parisienne qui structure leurs programmes. En refusant la stratégie du bloc contre bloc téléguidée par Paris, la coalition Pè a Corsica renvoie dos-à-dos celles et ceux qui, à gauche comme à droite, sont prêts à se compromettre dans des alliances contre-nature qui accouchent le plus souvent de monstruosités. Les 3 et 10 décembre prochains, les électeurs auront donc le choix entre une majorité de projet et une majorité de rejet dont le seul dénominateur commun est leur opposition de principe à l’émancipation de la Corse et à l’autodétermination du peuple corse. Sans surprise, et sans pour autant que cela engage la parole de tous les membres de PUDEMU, j’appelle tous les corses à renouveler leur confiance dans la démarche Pè a Corsica, dès le premier tour.
Source Pudemu