(Unità Naziunale – 12 octobre 2017 – 17h30) L’appel des cent militants rassemblés à Corti samedi après-midi n’est qu’un prélude.
Le dimanche 15 octobre nous serons bien plus nombreux car nous allons converger à partir de multiples formes d’engagement. Du PNC et de ses différentes tendances, de Chjama Naziunale, et d’Inseme pà a Corsica bien sûr, mais aussi de cet engagement multiforme du mouvement national, associatif, syndical, culturel, environnemental, ces centaines et même milliers de militants du quotidien qui irriguent la société corse depuis des décennies et qui font l’enracinement profond de notre famille politique.
C’est ce socle puissant qui construira l’avenir, jusqu’à l’émancipation du peuple corse. Les forces du statu quo vont chercher à nous barrer la route. Elles sont puissantes, et n’attendons pas de l’Etat français qu’il avance autrement qu’à reculons vers l’autonomie de la Corse. C’est comme cela depuis quarante ans : chaque pas en avant, statut particulier de 1982, statut Joxe de 1992, processus de Matignon en 2002, Collectivité Unique et suppression des départements désormais, chaque avancée a été un rapport de forces.
L’Etat ne renonce pas à rétablir les clans. Il a dû renoncer aux deux départements qui étaient leurs refuges, il tente de les régénérer à travers les Communautés de Communes qu’ils maîtrisent encore. On vient de le voir avec le dossier de la dévolution des Offices départementaux HLM dont le Préfet a, contre toute logique institutionnelle, empêché qu’ils soient transférés à la future Collectivité de Corse, qui va regrouper la Collectivité Territoriale actuelle et les deux Conseils départementaux, et a décidé d’en déléguer la gestion à la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien dominée par la droite. Un Office départemental confié à une Collectivité de périmètre inférieur, quelle acrobatie institutionnelle pour un soi-disant « Etat de droit » !
Il nous faudra occuper le terrain mètre par mètre, commune par commune, organisme par organisme, si nous voulons que la victoire électorale annoncée se traduise en une victoire politique de long terme. Pour cela il faut s’organiser, se former, s’engager, et aussi mobiliser des moyens financiers à travers des milliers d’affidés. Soyons pragmatiques et efficaces ! Et veillons aux procédures démocratiques internes qui seules nous permettrons de nous inscrire dans la durée.
La création de Femu a Corsica nous permettra aussi de nous projeter en Europe de façon puissante et crédible. Toutes les nations sans Etat qui pèsent sur la scène européenne disposent de structures politiques fortes. On a vu en Catalogne, en Ecosse, au Pays Basque et ailleurs la force de mobilisation qu’elles sont capables de soulever. Nous devons nous hisser à la hauteur de ces exemples, et nous en inspirer aussi pour définir notre gouvernance.
Les deux mois qui viennent jusqu’au 17 décembre 2017 seront palpitants. Nos adversaires veulent agiter toutes les peurs pour que les Corses renoncent à être le Peuple Corse. Mais ces arguties ont fait long feu. Durant quarante ans, ils ont cherché à justifier leur immobilisme en prenant prétexte de la violence. Ils sont aujourd’hui face à leur bilan : que l’on trouve un exemple à mettre en avant de leur action en faveur de la Corse !
En décembre 2017, nous avons les moyens de s’affirmer comme la première force politique en Corse, majoritaire à l’Assemblée de Corse et capable de gouverner la Corse. Nous serons obligatoirement observés et scrutés. Nous devons réussir et nous doter des outils nécessaires pour cela.
Le 15 octobre prochain nous serons tous à Corti pour réussir le lancement de Femu a Corsica.