(Unità Naziunale – 9 octobre 2017 – 09h00) Premier paramètre, ce sera une liste d’Union sous le sigle Pè a Corsica qui a montré avec succès, lors des dernières législatives, qu’il incarnait bien la démarche collective du mouvement national.
Deuxième paramètre, le programme s’articulera sur un projet d’autonomie interne, donc au sein de la République française. Les indépendantistes de la coalition l’admettent : l’heure n’est pas à l’autodétermination et encore moins à l’indépendance. Décliné sur dix années, ce programme est un engagement de long terme, pour atteindre l’objectif de l’autonomie. Avec, conséquence logique, une période substantielle à suivre pour la mise en œuvre de cette autonomie et pour atteindre, grâce à elle, les objectifs vitaux pour la survie du peuple corse, aux plans culturel, économique et social. L’indépendance n’est pas au programme de l’Union Pè a Corsica.
Troisième paramètre : le mouvement « autonomiste » se structure enfin à travers la création de Femu a Corsica. Ce sera début octobre.
Le calendrier est encombré, et les séquences logiques se chevauchent sans grande clarté pour l’opinion qui suit cela de loin. L’AG du PNC a validé ce samedi le projet Femu a Corsica, ce qui est l’essentiel, mais elle a aussi procédé à un renouvellement statutaire sans doute superflu : pourquoi changer de statuts à deux semaines de la fusion dans une nouvelle structure ?
Ces trois paramètres – liste d’Union Pè a Corsica, projet d’autonomie, Femu a Corsica enfin rassemblé et structuré – formeront la base de l’équation politique des dix prochaines années.
Pour qu’elle soit une équation gagnante, encore faudra-t-il que les électeurs la valident en décembre prochain. Les augures sont favorables, mais, c’est bien connu, une élection n’est jamais gagnée d’avance.
Le premier piège est celui de la liste. La création de Femu a Corsica n’a pas été sans soulever des réticences, notamment au sein du PNC. Nous les avons combattues, notamment en organisant la journée d’i cinquant’anni d’Arritti de décembre dernier durant laquelle les débats ont porté sur l’impérative nécessité de mettre en place un parti de gouvernement crédible. Des tensions sont apparues.
Elles doivent désormais s’apaiser, et le message donné par la liste regroupée derrière Gilles Simeoni doit être celui d’une Union qui regroupe bien toutes les composantes de la formation qu’il dirige.
Deuxième piège : l’excès de confiance, car nous sommes à un tournant.
Décembre 2015 a validé un parcours, celui de cinquante années de combat permanent pour tout ce qui a compté en Corse, de la création de l’Université à la Collectivité Unique, en passant par le combat pour la langue, la défense de l’environnement, la protection du littoral ou la promotion des énergies renouvelables, quand les forces politiques en place se complaisaient dans l’immobilisme et l’allégeance à Paris.
Décembre 2017 validera un projet, celui de la décennie à venir, et la capacité à le porter. Il faudra certes afficher des convictions, mais il faudra aussi afficher des compétences pour emporter l’adhésion des Corses et, atteindre l’objectif proclamé, celui d’une majorité absolue au sein de la future Assemblée de Corse.
Fusionner les trois Collectivités en gérant un nouvel organigramme de plus de 4.000 fonctionnaires, rapprocher et fusionner les deux services départementaux incendies, les deux offices HLM, les deux syndicats d’électrification, et tant d’autres organismes qui se manifesteront au fur et à mesure de la campagne, ne se fera pas d’un coup de baguette magique ou à coups de slogans militants. Le redressement des comptes de la CTC a été un grand succès de l’actuelle mandature. Il faudra le renouveler en le multipliant par dix! Et, devant les électeurs, il faudra convaincre de notre capacité à le faire.
La campagne est lancée. Gilles Simeoni et la liste Pè a Corsica doivent maintenant regrouper toutes leurs forces et rassembler tous les paramètres d’une équation gagnante.