(Unità Naziunale – 29 juillet 2017 – 22h22) « Salute à tutte è à tutti ! È prima di sicuru un salutu fraternu pè i nostri amichi sardi, chì raprisentanu quì u partitu di i Sardi, Giovani, Modesto è Francesco ch’avemu cunnisciutu in Sardegna, chì ci anu ricevutu cù tanta fratellanza, è chì ci anu aperte tante porte per riflette inseme à l’avvene cumunu di e nostre duie ìsule è di i nostri pòpuli, à ringraziavi d’esse quì.
Je voudrais d’abord vous dire en notre nom, à toutes et à tous, l’émotion qui nous a saisis ce matin en arrivant sur ce parvis de l’Université de Corse, notre université, en vous voyant si nombreux, si chaleureux, si fraternels. Nous avons vécu beaucoup de moments heureux ces derniers mois. Avec notamment des victoires électorales essentielles. Nous avons, vous le savez, beaucoup travailler, vous travaillez beaucoup. Et de vous voir aujourd’hui si nombreux, si déterminés, si divers aussi. Des jeunes, beaucoup de jeunes que je salue et qui sont l’avenir de ce pays. Des anciens, des historiques, qui ont commencé il y a plus d’un demi-siècle, des militants des trois organisations qui étaient à l’origine de Femu a Corsica, le PNC, Inseme,la Chjama. Des militants venus d’autres structures. Des gens qui n’ont jamais été militant nationaliste, des gens qui ont été engagés sous d’autres bannières. Des chefs d’entreprises, des agriculteurs, des chômeurs, des Corses qui ont dû partir, à Marseille, à Aix, à Porto Ricco, quelques fois plus loin encore, et qui continuent d’être engagés pour leur terre et pour leur pays. Il y a en fait ici, déjà, la matrice de ce que nous allons construire, de ce qui vit déjà : un peuple, notre peuple, et ce pays qu’il faut construire.
Moi je voudrais vous dire, nous ne sommes pas seulement aujourd’hui dans le lendemain de la victoire des législatives, et je salue les députés de Pè a Corsica, Ghjuvan’Felice Acquaviva, Paul André Colombani, Miché Castellani, arrizzàtevi !… Et les voyant se lever à l’instant, je viens de penser que, en fait, ils sont le résumé de ce qu’est Femu a Corsica, et de ce qu’est Pè a Corsica.
Il y a d’abord Michel Castellani, il n’est pas vieux, mais ça fait quand même 50 ans qu’il se bat ! Il est venu juste après, je ne les citerai pas tous, mais ils se reconnaîtront, il y en a de Portivechju avec Roland Tafani, il y en a du Fium’Orbu avec la famille Carlotti, il y en a du Niolu, il y a Edmond, il y a Max, il y a Zézé Belgodere… il y a des créateurs du Front dans la salle, aussi, il y a toute cette histoire qui est la nôtre. Et Michel, il a été dans ces élections, à la fois le symbole du fil historique de cette lutte, du caractère indéfectible de nos engagements et en même temps il a été, et ça aussi contribue à sa victoire, ce qu’il est au quotidien un professeur d’Université, un homme attaché à la démocratie, au dialogue, qui a su entraîner dans son sillage, des militants historiques et aussi beaucoup d’autres, et ils sont là aujourd’hui, de Biguglia, de Lucciana, du Cap, de la Conca, Juliette sa suppléante, et nous avons gagné !
Ensuite il y a Jean Félix, deuxième exemple, Jean Félix, c’est notre génération, une génération qui a grandi dans la lutte, qui n’a rien connu d’autres que les prisons, les angoisses, quelques fois les cercueils que l’on porte, les garde-à-vue, le refus de ce que nous sommes, l’engagement, syndical, militant, et j’aime à rappeler que mes premiers clients, qui ne m’ont toujours pas payé à ce jour, sont Jean Christophe Angelini et Jean Félix Acquaviva, et quelques autres étudiantes et étudiants qui sont dans la salle et qui avaient donc occupé la sous-préfecture de Corti, avant de se faire expulser manu militari, je cherche Jean Michel De Meyer, on s’occupera de ta pension !
Et le troisième c’est Paul André. Il symbolise aussi, et c’est une réponse à celles et ceux qui s’inquiètent ou qui feignent de s’inquiéter de l’ouverture. L’ouverture elle est consubstantielle à notre démarche. Nous ne sommes pas les gestionnaires étriqués d’un capital politique que l’on se transmettrait de génération en génération. Nous sommes les artisans, avec des milliers d’autres, des dizaines de milliers d’autres, de cette Nation qu’il nous faut construire, de ce pays qu’il faut émanciper, et la Nation corse, la Corse, ce ne sont pas seulement les nationalistes. Et notre responsabilité historique, j’ose le mot, à toutes et à tous, à l’ensemble de la majorité territoriale – et je sais que cette analyse est partagée – mais en tout cas, de façon certaine, à nous Femu a Corsica, notre responsabilité est historique. Elle peut permettre à celles et ceux qui se reconnaissent dans cette volonté de construire ce pays et de l’émanciper, de devenir des militantes et des militants à égalité de droits et de devoirs, sans considération pour ce qui a été hier. Si ce n’est bien sûr que nous sommes redevables à tous ceux qui se sont battus. Mais notre responsabilité aujourd’hui elle est de dire à celles et ceux qui se reconnaissent dans cette volonté de construire un pays, Venez, votre place est ici. Pas derrière nous, pas à côté de nous, votre place elle est d’être ensemble, ensemble pour faire la Corse. Femu a Corsica, c’est çà ! Et Paul André, le symbole est extraordinaire, n’a jamais été militant d’une organisation nationaliste. Paul André n’a jamais été un syndicaliste étudiant. Paul André Colombani, comme ces milliers de femmes et d’hommes qui sont aujourd’hui Femu a Corsica, c’est un corse – et on peut être Corse y compris lorsqu’on n’est pas né ici – c’est un Corse, un médecin, c’est quelqu’un qui au quotidien, y compris lorsqu’il ne se disait pas nationaliste, il contribuait à faire la Nation. En soignant les gens, en transmettant la langue, en construisant les solidarités. Et Paul André Colombani qui n’était pas un nationaliste de la première heure, il est venu à Femu a Corsica, il nous a fait confiance, comme nous nous avons fait confiance. Et quelques mois après, il est devenu celui, avec Pierre Jo Filipputti de Corsica Lìbera, ils sont devenus les deux jeunes qui, alors que personne ne l’avait prévu, ont fait tomber une citadelle que l’on disait imprenable !
Cette victoire, c’est celle de Femu a Corsica, c’est celle de Corsica Lìbera, c’est celle de Pè a Corsica
Cette victoire, c’est celle de Femu a Corsica, c’est celle de Corsica Lìbera, c’est celle de Pè a Corsica, et au-delà des étiquettes, c’est celle de l’espace politique que nous avons ouvert ensemble. C’est celle de la dynamique politique que nous avons construit ensemble. Et à cet espace politique, cette façon de concevoir la politique, cette dynamique, nous sommes bien évidemment totalement et irréversiblement attachés.
Ne nous y trompons pas. Quel est le sens de notre présence ici aujourd’hui ? Nous ne sommes pas seulement ici pour fêter la victoire des législatives, même si nous sommes heureux de cette victoire. Nous ne sommes même pas ici, même si cette dimension est importante, pour lancer la campagne ou organiser la campagne des Territoriales de décembre 2017.
C’est dans quelques mois, et quand vous repartirez, vous continuerez avec votre bâton de pèlerin à convaincre, à cuntrastà, à discutà, à esse ind’è vostre cità, i vostri paesi, per circà à cunvince tutti i Corsi, è ancu quelli chì ci anu fattu cundidenza, chì avà a strada hè chjara è aperta. Mais l’enjeu aujourd’hui ce n’est pas celui, et c’est pour ça que je voudrais que nous nous tenions un instant à distance de l’émotion, même si elle est présente. Que nous nous tenions à distance de l’euphorie, elle est quelque fois dangereuse. Que nous nous extrayions du contexte électoral qui n’a finalement que peu d’importance, ou qu’une importance relative par rapport à ce que nous sommes en train de faire. Aujourd’hui nous sommes ici pour acter ensemble, de façon publique, irréversible, avec votre engagement à toutes et à tous, la création d’une structure politique nouvelle, Femu a Corsica. Une structure qui va répondre aux enjeux qui sont devant nous.
Et c’est en cela que le rendez-vous d’aujourd’hui il est à la fois un point d’aboutissement, et également un point de départ. Un point d’aboutissement parce que, au-delà des parcours sur plusieurs décennies, en 2008, lorsque nous nous sommes réunis, nous avons acté ensemble une vision stratégique de ce que nous pensions être le meilleur chemin pour conduire ce pays à l’émancipation. Il y avait la Chjama qui regroupait des militants historiques, souvent venus de courants ayant pratiqué ou soutenu la clandestinité, il y avait le PNC, parti structuré qui conjuguait la volonté d’autonomie, et la perspective d’autodétermination. Il y avait Inseme per Bastia, et Inseme pè a Corsica, qui s’étaient créé en affirmant à la fois l’ancrage dans le fil historique du nationalisme, mais la nécessité de s’ouvrir dans un espace de convergence pour permettre à toutes celles et tous ceux, qui n’étaient pas encore nationalistes, qui ne voulaient pas se dire nationalistes, mais qui se reconnaissaient dans notre volonté de démocratie, dans notre volonté de construire au quotidien, dans le domaine social, économique, culturel et politique l’émancipation de ce peuple, pour donner un espace à ces gens-là, en faisant le pari, qu’ils aient milité ou voté à droite ou à gauche jusque-là, ils allaient se reconnaître dans notre démarche, et ils allaient lui apporter leurs savoir-faire, leurs compétences ou leur foi. Et lorsque nous avons discuté, nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il fallait faire une synthèse de tout cela. Et de cette volonté, de cette analyse partagée, est né Femu a Corsica.
Nous sommes exactement dans la continuité de cet engagement et de cette fidélité totaux à ce que nous sommes. Des gens qui, da e stelle à e stelle, in ogni gestu, in ogni scelta, ùn pènsanu ch’à un affare, stu pòpulu, ch’ellu campi ssu pòpulu, ch’ellu sia felice, ch’ella sia felice sta ghjuventù, ch’ella campi arritta, arradicata ind’è a so storia, ind’è a so lingua, ind’è a so cultura, aperta ver di l’Auropa, ver di a Sardegna, ver di u Mediterraniu, ver di l’altri. A nostra capacità à noi pòpulu corsu d’integrà quelli chì ghjùnghjenu quì è chì vòlenu fà a Nazione incù noi. Voilà ce que nous avons fait ensemble !
Alors, qui peut être surpris de ce que nous allons faire maintenant ? Parce que créer ensemble Femu a Corsica, c’est le prolongement naturel, inéluctable, essentiel de ce que nous avons fait ensemble, de ce qui a été validé par les Corses. Nous ne sommes pas seuls à avoir gagné. Nous avons gagné avec nos partenaires de Corsica Lìbera, qui sont nos partenaires stratégiques et qui le resteront parce que nous allons continuer bien sûr ensemble, et en 2017, et après.
Mais nous n’avons pas gagné seuls. Ni Femu a Corsica, ni Corsica Lìbera, ni la coalition Pè a Corsica. Si nous avons gagné c’est que, au-delà de nos centaines de militants, au-delà de nos électrices et électeurs traditionnels, nous avons su convaincre. Nous avons su aller non pas vers des porteurs de voix – la politique de la Corse d’aujourd’hui et de demain, ça ne peut plus être, ça ne sera plus les porteurs de voix.
Il y a dans cette salle des maires, que je salue, il y en a d’autres qui ne sont pas venus aujourd’hui, mais qui nous soutiennent, et qui nous ont dit, nous n’avons pas été nationalistes. Nous avons voté à gauche, nous avons voté à droite. Mais aujourd’hui nous nous reconnaissons dans ce que vous êtes en train de construire, et nous avons envie de construire ce pays. À celles-là et à ceux-là, qu’ils soient élus ou qu’ils ne le soient pas, notre responsabilité est de dire, votre place est avec nous. Parce que la Nation nous allons la construire avec celles-là et ceux-là aussi. Et si nous ne créons pas les conditions pour que de façon progressive – on ne parle pas de constitution de liste ici, à ce stade. On n’est pas dans les recherches arithmétiques d’augmentation d’un potentiel électoral. On est dans une philosophie politique, on est dans une vision stratégique de ce qu’il faut faire. Et c’est le deuxième volet de la nécessité absolue de construire Femu a Corsica. Il y a à la fois l’aboutissement de ce que nous avons fait et qui a été validé – nos combats, pour dire aussi que l’engagement pour le peuple corse ne pouvait pas être dissociable de l’engagement pour la démocratie. La démocratie comme méthode de lutte, et la démocratie comme objectif pour ce pays. C’était une idée qui n’était pas partagée, y compris au sein du mouvement national. Nous l’avons défendu, nous l’avons plaidé, nous avons argumenté, nous nous sommes quelques fois opposés avec certains de nos frères. Nous avons eu – l’Histoire nous le démontre, raison. Parce que ce qui s’est passé en juin 2014 avec l’annonce par le FLNC de l’arrêt définitif de l’action clandestine, a ouvert un espace politique à l’ensemble de nos idées.
Donc ce que nous avons fait ne pouvait que nous conduire à cette réunion d’aujourd’hui. Et je termine. Ce n’est pas seulement un point d’arrivée. Si vous êtes ici, si nombreuses et si nombreux, ce n’est pas pour un meeting. Ce n’est pas pour une fête électorale. C’est parce que nous avons besoin de vous toutes et de vous tous. C’est parce que nous avons besoin de celles et ceux, peut-être aussi nombreux que celles et ceux qui sont dans la salle, qui n’ont pas pu venir aujourd’hui, mais qui, comme vous, attendaient ce signal de la construction de Femu a Corsica comme outil politique nous permettant de faire face aux enjeux qui nous attendent. Ça c’est le deuxième volet de la réflexion. Et là je voudrais dire très tranquillement que nous n’avons pas le droit d’être défaillants à ce rendez-vous. Il peut y avoir des victoires électorales qui ne débouchent pas sur des victoires politiques. Jean-Christophe a été élu conseiller départemental, ça a été une première victoire politique et symbolique importante. Nous avons gagné ensuite des municipalités importantes et notamment la ville de Bastia, et je salue le maire, Pierre Savelli et ses adjoints, ils sont dans la salle. Nous avons gagné des conseillers départementaux, là aussi dans le cœur du clanisme en Haute-Corse, je vois Vanina, il y a José, et Anne… Nous avons gagné en 2015, et ça a été le début d’une véritable révolution démocratique. Nous avons gagné les législatives. Mais politiquement nous n’avons pas gagné encore. Et si j’étais provocateur, je dirais que nous n’avons rien gagné par rapport à ce que sont nos objectifs. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui est véritablement un moment historique. Parce que ce que nous avons décidé de faire ensemble aujourd’hui, à travers cet acte fondateur qui va se décliner, en vous impliquant à toutes et à tous, dans la construction à la rentrée de ce parti de gouvernement Femu a Corsica, c’est quelque chose qui est indispensable. Et si nous ne le faisons pas, ou si nous le faisions de façon insuffisante, il nous manquerait un atout essentiel dans ce qui est devant nous.
Ce qui est devant nous, c’est de construire un pays. Construire un pays, ce n’est pas gagner une élection. Gagner une élection, c’est un moyen de commencer à avoir les outils pour construire un pays. Mais pour construire un pays, surtout un pays qui pendant des décennies a été traité de façon coloniale par l’Etat. Pour construire un pays qui pendant des décennies a été abandonné dans ses intérêts collectifs par un système claniste, archaïque et opposé au développement. Pour construire un pays qui souvent doute de lui-même. Pour construire un pays dans un contexte français, européen et international de crise. Il faut beaucoup plus qu’un président de Conseil Exécutif. Il faut beaucoup plus qu’un président d’Assemblée de Corse. Il faut beaucoup plus que des députés et des municipalités. Il faut être capable, dans tous les domaines, d’avoir des femmes et des hommes qui travaillent sur l’économie, sur la formation, sur la langue, qui travaillent pour la montagne, pour les agriculteurs, pour le statut fiscal, et tout cela, nous l’avons pensé, nous l’avons imaginé, et nous devons nous donner les moyens de le faire.
Et pour le faire, et le faire bien, il y a un outil. Ça n’est pas la seule condition, mais il y a un outil qui est indispensable, c’est Femu a Corsica.
Je vous le dis, les trois notions qui sont fondatrices de notre identité politique, elles resteront plus que jamais au cœur de nos engagements.
La résistance. Oui, nous sommes issus d’un mouvement et d’une démarche qui se sont engagés pour dire non. Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est qu’il y a deux siècles, ou un peu plus, il y avait ici un pays indépendant, avec des femmes et des hommes qui avaient montré le chemin pour une véritable démocratie, pour une philosophie des Lumières, pour l’égalité entre les hommes et les femmes, pour le respect de l’intégration, avec l’affaire du juif d’Ile Rousse. Vous vous rappelez ? Les proches de Pasquale Paoli avaient amené un juif de Livourne, et on se posait la question s’il fallait lui donner le droit de vote ou pas, alors qu’il n’était pas né ici. Et le Général de la Nation de réponse : oui, il faut donner le droit de vote. La liberté n’a pas en Corse l’habitude de demander des comptes ou des autorisations à l’inquisition.
Voilà l’histoire dont nous avons hérité. Et puis, si nous sommes ici c’est aussi parce que des femmes et des hommes ont dit non à la spéculation, au refus de la langue, au refus de l’Université. Et nous avons encore et toujours besoin de cet esprit de résistance. Résistance parce que l’Etat n’a pour l’instant cédé sur rien d’essentiel.
La capacité d’engagement, la capacité de mobilisation, la capacité d’être ensemble par les moyens de la démocratie pour dire que refuser à un peuple qui le choisit par le moyen des urnes, de refuser les moyens de son émancipation, ce n’est pas la démocratie. Alors oui, résistance.
Deuxièmement, propositions. Les nationalistes, tous les nationalistes, ont été pendant des années et des décennies une force de propositions. Toutes les idées qui ont nourri le débat public, sont venues de notre famille politique. Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’une structure, d’un parti de gouvernement qui alimente la réflexion, qui ailler chercher ailleurs ce qui se fait de bien, en Sardaigne, en Europe et dans le monde, s’inspirer de ce qui fonctionne, dans le domaine économique, social, continuer à échanger avec l’université.
Résistance, propositions, et enfin, le troisième volet, la construction. Oui désormais nous sommes presque partout en situation de responsabilité. Oui nous allons continuer sur ce chemin-là. Oui nous allons le faire bien sûr avec Corsica Lìbera dans le cadre de Pè a Corsica. Oui bien sûr nous allons continuer à discuter avec tous les nationalistes, y compris avec le Rinnovu, bien évidemment. Et de la même façon, nous allons continuer à dire que ce chemin-là va durer longtemps.
Décembre 2017 c’est dans quelques mois. Nous devons nous donner les moyens bien sûr de gagner cette élection. De la gagner dans les meilleures conditions possibles. Il y aura ensuite d’autres élections, d’autres combats en dehors des élections. Sachez que toutes les décisions que nous allons prendre, qu’elles nous engagent à nous seulement, Femu a Corsica, ou qu’elles nous engagent avec nos partenaires, doivent à mon avis être réfléchies à un horizon et un cadre stratégique de 10 ans. 4 ans pour la prochaine mandature. 6 ans pour la suivante. 10 ans pour construire un pays. Voilà pourquoi nous avons besoin de cet outil, Femu a Corsica. Pourquoi, au-delà des structures qui continuent d’exister, le PNC et Inseme, notre base, les gens qui nous ont fait confiance, nous ont dit arrêtez. Arrêtez avec ces étiquettes, arrêtez avec ces structures, nous sommes d’accord sur tout, avançons ensemble !
Et enfin, un dernier mot. Notre capacité à intégrer des femmes et des hommes qui n’étaient pas des militants de nos organisations est ce qui nous a fait gagner. Je sais que personne n’a peur. Au contraire, moi je suis heureux de voir qu’aujourd’hui par centaines, par milliers, des femmes et des hommes s’apprêtent à nous rejoindre. Ça se fera selon un processus, tranquillement, en travaillant ensemble, en apprenant à se connaître, à partager des valeurs, en adhérant à des statuts, à une façon de faire, à des objectifs. Mais tout cela, ça commence aujourd’hui. Et c’est pour ça que nous avons besoin de vous. Aujourd’hui c’est la première pierre de Femu a Corsica. Ça va ouvrir deux mois de travail jusqu’à la rentrée, jusqu’à septembre. Pendant ces deux mois et demi, c’est vous qui allez décider, c’est vous qui allez réfléchir sur les statuts, c’est vous qui allez dire qu’est-ce qu’on veut et qu’est-ce qu’on attend d’un parti de gouvernement et comment on va faire pour garder l’articulation avec la société civile, et comment on va faire pour continuer à s’imprégner de tout ce qui marche dans le domaine économique, et comment on va faire pour faire travailler avec nous des gens qui n’ont pas forcément envie de prendre une carte mais dont on a besoin. Ça c’est Femu a Corsica ! Ça c’est qu’il faut construire ensemble ! Et si nous commençons aujourd’hui, le bulletin que vous avez pris il vous engage, il vous donne des droits, et des obligations, il va vous permettre de travailler dans les groupes de travail, et puis vous aurez également à discuter, parce que nous avons des décisions importantes à prendre, y compris sur la question de la façon de se présenter aux élections, faut-il deux listes au premier tour, faut-il une seule liste ? Comment doit-elle se présenter ? Comment l’ouvrir et l’élargir pour montrer que la dynamique de Pè a Corsica est tellement puissante qu’elle est capable aujourd’hui d’attirer et d’intégrer toutes celles et tous ceux qui ont envie de construire ce pays.
Je termine en disant que jamais je n’ai douté, jamais je n’ai douté de ce pays, jamais je n’ai douté de ce peuple. Mais aujourd’hui en vous voyant toutes et tous, je sais que si vous faites ce que vous avez à faire, nous réussirons. N’attendez pas de nous que nous faisions à votre place, c’est à vous maintenant, à vous toutes et à vous tous, allez dans vos régions, allez dans vos villages, dites aux gens qu’il faut venir à Femu a Corsica, construisons Femu a Corsica, construisons la Nation, Evviva a Corsica, Evviva a Nazione ! »
Gilles Simeoni
29 juillet 2017