Jeudi matin les 4 députés corses ont été reçus par le Premier ministre Edouard Philippe. Ce dernier souhaite mettre en place « une démarche globale pour la Corse »….
Jean-Jacques Ferrara, député Les Républicains dans la première circonscription de Corse-du-Sud, a été reçu seul, à 10 heures.
« Nous avons rencontré ce matin le Premier Ministre Édouard Philippe à Matignon. Nous avons demandé avec force et détermination le commencement d’une nouvelle démarche politique de son Gouvernement pour la Corse. » Jean-Félix Acquaviva
A 11 heures, les trois députés nationalistes Paul-André Colombani, Michel Castellani et Jean-Félix Acquaviva ont été reçu conjointement par le Premier ministre.
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Voici le communiqué des trois députés, Michel Castellani, Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani :
« M. Edouard Philippe, Premier Ministre, a exprimé le souhait de rencontrer les parlementaires de la Corse, soit les quatre députés et les deux sénateurs. En notre qualité de députés « Per a Corsica », conformément aux engagements pris devant les Corses, nous avons bien sûr accepté le principe de cette rencontre. Celle-ci a duré environ une heure. Nous avons, pour notre part, réaffirmé que l’Etat et le Gouvernement doivent sans délai prendre en compte la nouvelle donne politique corse, et s’engager dans la définition et la mise en oeuvre d’une solution politique à la hauteur des enjeux historiques qui caractérisent la situation actuelle. Celle-ci se manifeste par un changement politique profond, qui s’est traduit dans les urnes par plusieurs signes forts : victoire de Bastia lors des municipales de 2014, accession historique des Nationalistes aux responsabilités à la Collectivité Territoriale de Corse en décembre 2015, élection de trois députés nationalistes, avec un score largement majoritaire, lors des élections législatives de Juin 2017.
A passi sicuri, cuntinuemu di travaglià per chì u populu corsu, cumunità di destinu, appii infine, i mezi istituziunali, suciali è culturali di a so emancipazione.
Nous avons aussi rappelé que cette nouvelle donne est également la conséquence du choix fait par le FLNC, en juin 2014, de mettre un terme définitif à la violence clandestine.
Les conditions ont donc été créées pour mettre un terme à la logique de conflit, enraciner le présent et l’avenir de l’île dans la paix, et construire une société corse démocratique et émancipée aux plans politique, économique, social, et culturel. C’est ce chemin que veulent aujourd’hui prendre les Corses dans leur très grande majorité et c’est à cette perspective que la majorité territoriale consacre son action. Il appartient désormais au Gouvernement et à l’Etat de dire clairement s’ils souhaitent contribuer à cette dynamique, ou s’ils choisissent au contraire de fermer la porte au dialogue et à l’espoir.
C’est ce que nous avons dit au Premier Ministre, en rappelant également ce que sont pour nous les éléments constitutifs d’une solution globale à la question corse: la dévolution d’un pouvoir législatif et règlementaire au travers d’un statut garanti pour la Corse dans la Constitution, un transfert de ressources fiscales, le règlement des questions linguistiques et foncières, la consolidation de la paix par des mesures de rapprochement des prisonniers, prélude à l’amnistie. Nous avons argumenté de manière précise pour que des signes d’apaisement soient donnés rapidement, notamment au travers du rapprochement des prisonniers, sans exception ni restriction. Enfin, nous avons demandé à ce qu’un dialogue sur l’ensemble de ces points débute dès le mois de septembre.
Ce dialogue doit être mené avec les institutions de la Corse, et avec l’ensemble des forces vives, selon des modalités qui doivent être discutées et convenues entre les parties.
Plus que jamais, une nouvelle page de l’histoire de notre île est donc à écrire, et nous appelons tous les corses à y prendre part, notre jeunesse en particulier.
Le Premier Ministre s’est montré attentif à nos propos durant cet entretien, où l’esprit de dialogue a prévalu. Un point semble acquis et nous en prenons acte : celui de la volonté du Premier Ministre de mener, sans attendre les prochaines échéances, une démarche globale pour la Corse. Nous souhaitons qu’elle s’organise autour des principes ci-dessus énoncés.
Conformément à nos engagements, nous continuerons pour notre part, avec l’ensemble de la majorité territoriale et toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ses choix, à inscrire résolument notre action au service de la Corse, de son peuple, et de l’intérêt général.
A passi sicuri, cuntinuemu di travaglià per chi u populu corsu, appii, infine, i mezi istituziunali, ecunomichi, suciali è culturali di a so emancipazione.» (Corse Net Infos)