Avant que ne soient unilatéralement désignés les candidats du mouvement national aux législatives , A Manca a souhaité que des échanges puissent avoir lieu entre toutes les formations.
Les instances de Femu a Corsica et de Corsica Libera en ont décidé autrement.
Il ne s’agissait pour notre part que de participer à l’élaboration d’un projet dont le contenu puisse globalement répondre au moins à la diversité sociale de notre pays.
A ce premier constat, s’ajoute l’absence totale de parité. La question des cumuls de mandats n’a pas fait l’objet d’une ligne claire.
Ces archaïsmes n’augurent pas d’une « modernité » dont Gilles Simeoni fait pourtant le cœur de ses communications.
La désignation de Mr Castellani sur une circonscription de Haute Corse, pose au moins deux problèmes politiques majeurs : ce n’est en aucun cas de la personne dont il s’agit, mais des positionnements de ce responsable politique. Favorable au port de la Carbonite, ce dernier ne conçoit de développement économique que sur une vision macro- économique fondée sur une insertion de la Corse dans un « modèle » libéral pour ne pas dire mono-capitaliste.
Nous avons bien compris que le succès électoral de décembre 2015 pouvait conduire Femu a Corsica et Corsica Libera à considérer que leurs formations incarnaient à elles seules les aspirations du peuple Corse, toutes classes confondues. Nous constatons que de futures alliances avec des franges politiques dites « corsistes ou progressistes » préoccupent plus l’esprit d’une partie la majorité régionale que les avis, suggestions et revendications d’autres composantes du mouvement national. Le « macronisme » pour l’heure triomphant est annonciateur de ces futures alliances aux prochaines territoriales. Nous sommes certains qu’aux moments de la promulgation des ordonnances destinées à modifier le code du travail, un prudent silence donc une approbation de fait, caractériseront les positionnements de toute une partie de l’actuelle majorité régionale.
Le séisme social que générerait l’adoption de ces ordonnances serait alors à mettre au débit de celle-ci. En effet c’est avec gourmandise que le patronat local spécule sur une destruction du code du travail, dans les domaines de l’industrie du tourisme, de la grande distribution et du BTP. Les prétendus accords d’entreprises se résumeraient à un diktat patronal sur les questions de rémunérations, de flexibilité et de contrats d’embauche.
L’avenir, déjà très assombri, de nos espaces naturels, sera fortement questionné pour peu que les courants « macronistes » accèdent à une cogestion de la collectivité unique.
Pendant que la droite traditionnelle envoie des signaux de connivence en direction de l’électorat néo-fasciste, les formations majoritaires du mouvement national vont-elles sortir des vagues et parfois très ambigus discours de convenance sur les questions du racisme et de la citoyenneté ?
Le Parti Français qu’incarne aujourd’hui le FN va peser très lourdement dans la balance des prochaines élections, d’une point de vue numérique mais encore plus sûrement sur des questions en lien avec l’immigration, « l’insécurité » et autres questions sociétales. Le relativiser serait suicidaire au mieux où témoignerait de certains alignements « conceptuels » au pire.
A Manca fera connaître sa position après ces interpellations de fond, mais le débat concerne toutes les femmes et tous les hommes de notre pays, pour qui les droits du peuple Corse ne sont pas des artifices de communication. C’est ce débat dont nous souhaitons la tenue.
Merci de votre attention.
(source) Serge Vandepoorte