Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a revendiqué lundi l’assassinat, le 28 octobre dernier en Haute-Corse, de Christian Leoni, membre présumé de la bande dite de la « Brise de mer ».
L’organisation clandestine lui reprochait d’avoir tué un militant nationaliste le 28 décembre 2010. Le FLNC s’est donc vengé, en assassinant Christian Léoni chef d’entreprise de 49 ans, tué par balles sur le parking d’un restaurant près de la station balnéaire de Moriani-Plage, au sud de Bastia.
Le FLNC l’a revendiqué un mois après l’exécution dans un communiqué authentifié et remis au magazine d’information Corsica. « Vendredi 28 octobre, un de nos commandos, lancé à sa recherche dans la région de Moriani, a procédé à l’élimination physique de Christian Leoni, responsable du groupe mafieux, auteur de l’assassinat de notre militant Philippe Paoli », écrit le FLNC. C’est la cinquième exécution assumée depuis la création du mouvement armé.
Un proche de la « Brise de mer »
Les dernières revendications « d’élimination physique » remontent au milieu des années 1990 durant la guerre entre factions opposées du nationalisme corse qui fit des dizaines de morts. Selon les enquêteurs, Christian Léoni était un proche du gang bastiais de la « Brise de mer », du nom d’un bar de la ville fréquenté dans les années 1980-90 par des membres du grand banditisme.
Le 28 juin, Charles-Philippe Paoli, 42 ans, membre de l’éxecutif du parti indépendantiste Corsica Libera, qui travaillait également dans l’immobilier, était tombé sous les balles de tueurs en moto alors qu’il circulait en scooter à Folelli (Haute-Corse), à 30 km au sud de Bastia. « Si nous sommes intervenus par la force, c’est que nous y avons été contraints. Nous avons répondu militairement avec toute la détermination qui s’imposait après la mort de notre militant, dont le seul tort était de s’investir dans le développement de son entreprise », a ajouté le FLNC.
L’organisation clandestine a annoncé qu’elle mettait « en garde tous groupes ou individus mafieux qui attenteraient à la vie d’un militant nationaliste (et) qu’après enquête et identification du ou des auteurs, notre réponse sera implacable ».
« Un acte de justice » et non « pas de vengeance »
Le FLNC avait rendu hommage le 10 juillet lors d’une conférence de presse clandestine près de Pruno (Haute-Corse), le village de Charles-Philippe Paoli, à son militant, en prévenant que « l’organisation saura faire face à cette agression ». « Philippe était un militant historique de notre organisation. Ceux qui ont accompli cet acte n’ont pas mesuré sa portée, ni ses conséquences », avait écrit le FLNC dans un communiqué diffusé à cette occasion. Revendiquant lundi « un acte de justice » et non « pas une vengeance », le FLNC a indiqué qu’il « ne prend pas partie dans les conflits qui opposent les différents groupes mafieux » mais qu’il renforcera sa « vigilance ».
Une trentaine d’attentats contre des résidences secondaires revendiquée
« Nous avons confiance dans l’avenir de notre pays et nous voulons croire que nous n’aurons plus jamais à diffuser un communiqué d’une telle teneur », a-t-il conclu, annonçant qu’il fera « dans les prochaines semaines » des« propositions politiques ». Sous le titre « Actions contre la spéculation immobilière – Colonisation de peuplement », le FLNC a aussi revendiqué des attentats contre une trentaine de résidences secondaires, généralement sur le littoral, appartenant à des continentaux ou à des étrangers, dont elle a communiqué la liste. Il a aussi mentionné cinq installations d’EDF ou de la société de distribution d’eau Kyrnolia, filiale de Véolia en Corse, visées lors d’« actions contre monopoles d’État et multinationales ».
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