Le 23 avril dernier, Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (21%) se sont qualifiés pour le 2nd tour de la présidentielle. Dimanche 7 mai, je voterai pour le candidat En Marche! Explications.
Les bonnes nouvelles du 1er tour !
Tout semble noir, tout semble sombre depuis le 23 avril. Et pourtant, il y a eu (quelques) bonnes nouvelles lors de ce 1er tour de la présidentielle ! Tout d’abord, bien avant, le fait qu’un Nicolas Sarkozy ait été sèchement battu lors de la primaire de la droite, qu’un François Hollande ait été empêché de se présenter, qu’un Manuel Valls ait été écarté lors de la primaire de la gauche furent de bonnes nouvelles qui permettaient d’imaginer l’après 2017 sous de nouveaux auspices. La question étant de savoir s’ils seraient bons ou mauvais.
De plus, le fait de voir les 2 grands partis français (PS et LR), qui ont eu le pouvoir sans discontinuité durant près de 40 ans, exclus du 2nd tour, c’est aussi une bonne nouvelle. Voir François Fillon, le candidat de l’austérité et de la probité, éjecté du 2nd tour à cause de ses affaires, c’est une excellente nouvelle, et que le jacobin Jean Luc Mélenchon finisse quatrième, c’est aussi une bonne raison de se réjouir. Enfin, le score des deux qualifiés pour le 2nd tour est si faible qu’aucun des deux n’aura la légitimité et les coudées franches pour gouverner, a fortiori si, comme je le pense, aucun des deux n’obtient la majorité absolue au Palais Bourbon.
Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Parce que le 2nd tour, entre le libéral Macron et l’extrême droite Le Pen, ne fait pas rêver et nous sommes tous en plein brouillard.
Sortir sa boussole…
Justement, quand on est dans le brouillard, le premier réflexe à avoir n’est pas de courir dans n’importe quelle direction, en suivant les autres ou en prenant l’exact contre-pied en partant dans la direction opposée. Non ! Quand on est dans le brouillard, le premier réflexe à avoir c’est de sortir sa boussole et de regarder les valeurs cardinales qu’elle indique.
Je suis un nationaliste corse, épris de justice sociale et fervent défenseur d’une Europe des peuples. Mais avant d’être nationaliste, je suis un démocrate et avant d’être Corse, je suis un être humain.
Cela veut dire deux choses. D’une part, je place mon combat uniquement dans le cadre démocratique et, d’autre part, je me place dans le cadre de la Déclaration des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations-Unies de 1948.
Pour moi, la démocratie, ce n’est pas se présenter à une élection, être élu et gérer une institution. La démocratie, ce n’est pas non plus le pouvoir de la majorité sur la minorité. Non, pour moi, la démocratie, c’est la protection des minorités par la majorité !
De plus, comme le stipule la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de l’ONU ‘‘Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits […] sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.’’.
Du fait de mes valeurs fondamentales, je voterai donc pour Emmanuel Macron.
…mais aussi sa carte !
Mais suivre ses valeurs cardinales ne peut suffire à faire un vote. Il faut savoir où on veut aller et pour cela il faut sortir sa carte. J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mon triptyque c’est ‘‘Corse, social, Europe’’.
Sur la Corse, entre le jacobinisme absolu de Mme Le Pen qui est contre la langue corse (vote contre le Rapport Alfonsi au Parlement européen), contre la Collectivité Unique (elle veut conserver les départements)… et les positions de M. Macron, notamment lors de son discours à Furiani, mon choix est fait. L’un ferme les portes à double tour, l’autre la laisse entr’ouverte.
Sur le social, je ne suis pas un libéral et je ne peux soutenir le programme économique de Monsieur Macron mais je ne partage pas non plus le programme de Mme Le Pen qui souhaite nous faire sortir de l’Euro et donner à la Corse une monnaie qui serait différente de celles de nos voisins sardes, catalans, espagnols, italiens. Ce serait nous interdire de reconstituer les ponts économiques et sociaux dont nous avons besoin en Méditerranée. Aurait-on oublié la violence de la crise de 1993 qui a vu la Corse se retrouver être la seule région européenne de Méditerranée occidentale avec une monnaie forte (le Franc) alors que les monnaies italienne et espagnole plongeaient ? Cela avait été un désastre économique pour la Corse et sortir de l’Euro, aussi perfectible soit-il, ce serait prendre de nouveau ce risque.
Enfin, sur l’Europe, on peut penser que la Corse doit être autonome, on peut penser qu’elle doit être indépendante, voire même, qu’elle soit rattachée à l’Italie, le peuple corse est européen par son histoire, sa géographie, sa culture, sa langue… Et nous devons convaincre les Corses que notre nation est à construire et que sa place est en Europe -et en Méditerranée. Mais pour cela faut-il encore y rester ! Si nous sortons de l’Union européenne, nous nous retrouverons, encore une fois, dans un tête-à-tête morbide avec Paris, et nous serons, encore une fois, éloignés de nos partenaires naturels en Méditerranée. Entre un candidat qui souhaite rester dans l’UE -et par ailleurs la réformer notamment avec un budget pour la zone euro- et l’autre qui veut en sortir, mon choix est vite fait.
Et après ?
Lors du 2nd tour, certains s’abstiendront, d’autres voteront blanc ou nul. Je respecte ces choix mais dimanche 7 mai, j’irai voter pour Emmanuel Macron, j’attendrai que son visage se dessine à la télévision à 20h et, le jour d’après, le 8 mai, comme un signe du destin, commencera un nouveau combat.
Les législatives arriveront très vite, et là, pas de Hollande, de Sarkozy, de Le Pen ou de Macron ! Pour la première fois, nous avons la possibilité d’envoyer un nationaliste corse au Palais Bourbon. Et, si nous n’y arrivons pas, il ne faudra s’en prendre qu’à nous-mêmes !
Puis arriveront les Territoriales, nos élections nationales. Nous devons tout faire pour amplifier la victoire de décembre 2015. Cette victoire permettrait de valider l’excellent travail déjà accompli, de mettre fin au clanisme qui sévit encore dans les départements et de continuer le chemin vers notre auto-détermination. Le mandat sera court. 4 ans. Il s’achèvera en 2021 juste avant une autre présidentielle.
Autrement dit, celui (ou celle) qui sera élu le 7 mai sera le seul interlocuteur du prochain gouvernement corse. Et là encore, si par mon vote, je peux choisir l’interlocuteur qui parlera avec le gouvernement corse, je choisis, sans hésiter, Emmanuel Macron !