En 1981, malgré les promesses propres à la situation de la Corse, après des années d’affrontements avec les forces de droite dans l’île, (SAC, barbouzes, clanisme, répression policière et judiciaire, CSE..), le mouvement nationaliste, CCN, proche du FLNC, n’avait pas appelé à voter François Mitterrand.
Mais nombre de Nationalistes, surtout des militants, car les électeurs nationalistes n’existaient pas encore alors, avaient néanmoins voté contre la droite. Les mouvements « modérés » autonomistes (UPC, PPC, MCS), avaient eux, appelé à voter pour la gauche, y compris aux Législatives.
Aujourd’hui, les mouvements « modérés » sont devenus majoritaires par rapport à Corsica Libera depuis la prise de la mairie de Bastia en 2014, le FLNC a déposé les armes et les nationalistes corses unis (Femu a Corsica et Corsica Libera) ont pris les rênes de la Collectivité Territoriale de Corse.
Au gré des visites des candidats à l’élection présidentielle, on peut voir que le mouvement uni de décembre 2015, n’a pas pris une position unitaire par rapport à un(e) quelconque candidat(e).
Les électeurs nationalistes corses, au-delà des militants, ont donc de facto toute liberté pour agir en leur âme et conscience, de même que les militants….
Je ne suis pas partisan, je l’ai assez répété, des formules à l’emporte-pièce, réductrices, caricaturales, voire irresponsables du genre « larguons les amarres », « c’est une élection française », « cette élection ne nous regarde pas »… et j’en passe et des meilleures…. pour le moins outrancières, véhiculées par les réseaux sociaux…. «où plus radical que moi tu meurs ! »
Le militant de la cause corse doit savoir ce qu’il a à faire, nul besoin d’en rajouter. Celles et ceux qui iront voter le feront en en toute liberté, inutile pour autant de faire de leur vote ou non-vote un argument «politique nationaliste corse » et de le clamer haut et fort, le présentant comme «acte de propagande», voire de « résistance », comme s’ils étaient porteurs de la « position la plus nationaliste corse ».
Historiquement le droit de vote a été arraché au prix du sang. Depuis, la démocratie et ce droit ont été dévoyés, et il n’y a qu’à voir le triste spectacle de cette campagne en France pour s’en persuader si encore besoin était, mais il ne s’agit pas pour autant de « jeter le bébé avec l’eau du bain », celles et ceux qui veulent user de leur droit de vote n’ont aucune mauvaise conscience à avoir dans ce domaine.
J’ai toujours été opposé au cumul des mandats et des fonctions, y compris au sein du mouvement nationaliste corse, (mais peut-être s’agit-il d’un débat dépassé au vu des pratiques actuelles?). Je suis pour le vote obligatoire et la comptabilité des votes blancs qui ne peuvent en aucun cas être assimilés ou mélangés aux votes nuls, car n’obéissant pas aux mêmes motivations face au système électoral et aux divers candidats. Le vote blanc est un « vote très politique » au même titre qu’un vote en faveur de tel ou tel candidat. Il marque l’insatisfaction des électeurs et citoyens vis-à-vis du panel proposé des candidats dont aucun ou aucune ne le satisfait quant à sa personnalité et son programme.
Dimanche, prenez vos responsabilités, votez ou abstenez-vous… mais n’en tirez aucune gloire, restez humbles quelle que soit votre décision.
La Corse, et le peuple corse, quel que soit le résultat, au lendemain de ces élections retrouveront leurs problèmes, et les Corses devront encore se battre pour faire admettre leurs revendications, leurs espoirs et leurs droits sur leur terre, soyez en sûrs….