Silencieux jusque là, le président de l’exécutif s’est exprimé sur la polémique.
Selon lui, si un tel état des lieux est nécessaire pour adapter les politiques en matière de diversité, il faut être extrêmement vigilant sur la forme.
(RCFM)
Voici son communiqué :
« L’assemblée de Corse a voté, par délibération en date du 28 juillet 2016 adoptée à l’unanimité des votants, le principe d’organisation d’Assises sur le thème « En Corse, quel modèle de société et d’appartenance citoyenne? ».
Le Conseil Exécutif de corse travaille à la préparation de ces Assises, en concertation avec l’Assemblée de Corse, le Conseil Economique Social et Culturel de Corse (CESCC), et l’ensemble des acteurs concernés.
Parallèlement, le Président de l’Assemblée de Corse a décidé d’organiser au sein de celle-ci une réflexion sur le thème de la diversité culturelle. Il a à ce titre sollicité l’ESPE (Ecole Supérieur du Professorat et de l’Education) aux fins de rédaction d’un questionnaire destiné à être diffusé dans les écoles après accord du Rectorat et de la CNIL.
La diffusion du projet de questionnaire a donné lieu à un début de polémique. Non pas sur le fond, car la pertinence de l’objectif poursuivi est reconnue. En effet, appréhender objectivement et scientifiquement la réalité de la diversité culturelle, c’est se donner les moyens de lutter contre les discriminations et les crispations identitaires, et également d’éviter la montée des communautarismes. C’est aussi permettre de réfléchir à la construction d’un modèle de citoyenneté et d’appartenance à la société corse qui fasse sens pour toutes celles et tous ceux qui vivent dans cette île, quelle que soit leur origine, leur couleur de peau, ou leur religion.
Le fond étant admis, reste la question de la méthode, qui requiert effectivement des précautions extrêmes, une sécurisation juridique totale au plan du respect de la vie privée et des droits et libertés individuels, et l’adhésion des protagonistes de l’enquête. Ceci est encore plus vrai s’agissant d’un questionnaire destiné à être diffusé dans les écoles, et qui doit donc ne pas être perçu comme intrusif par l’enfant, sa famille, les enseignants et chefs d’établissement, et l’ensemble de la communauté éducative.
Les inquiétudes à cet égard doivent être dissipées. Cela passe à l’évidence par une redéfinition de la démarche envisagée et une validation élargie avant mise en oeuvre.
Une réunion est prévue ce jour entre les protagonistes principaux du projet de questionnaire (Président de l’Assemblée de Corse, ESPE, Rectorat).
Je leur fais pleinement confiance pour, au terme de cette rencontre, définir et proposer une position et une méthodologie communes permettant d’atteindre ces objectifs. »