Pas besoin de rappeler le contexte structurel dans lequel se trouve le Pays Basque nord au regard de ses problématiques foncières et immobilières.
Par contre, le contexte conjoncturel s’est trouvé modifié avec quelques événements :
-Les élections municipales de 2014 ont permis à des abertzale d’être en gestion dans plusieurs communes, dont certaines situées dans l’entrecôte touchée de plein fouet par ces problématiques.
-La création de la CAPB a rebattu les cartes de la gestion de la l’aménagement du territoire pour les années à venir.
-Le début de l’année a été parcouru par le débat sur la surtaxation des résidences secondaires, dans lequel les abertzale ont été en pointe.
-Nous sommes à la veille d’élections présidentielles puis législatives, occasions pour nous de remettre le thème au centre des débats électoraux.
Le mouvement abertzale a toujours montré sa volonté de peser sur le débat par tous mes moyens de l’action publique :
-Au nom de ses formations politiques ou au sein des conseils municipaux, dans la majorité comme dans l’opposition, par l’action de ses élu-es.
-Au sein de la société civile, par le biais de ses militant-es sur le terrain.
-Par des dossiers techniques comme par des actions d’agit-prop, mais encore par des conférences ou des débats publics (ex. avec Gayssot, « père » de la loi SRU, en 2008 à Saint-Jean-de-Luz).
PROJET
C’est donc dans la droite ligne de ces contextes et de cette culture politique qu’EH Bai prend une initiative à destination de tous les acteurs du logement ainsi que du grand public.
Il s’agit d’une conférence-débat organisée sur le thème « LOGEMENT AU PAYS BASQUE. Aller plus loin ? Etxebizitza EHan. Nola eragin?».
L’identité et la nature des intervenants donnent par elles-mêmes l’information sur les objectifs de la soirée :
• Mikel Goyhenetche. 1er adjoint mairie d’Ustaritz en charge de l’urbanisme. Son propos reflètera la manière avec laquelle il est possible d’agir de manière à la fois différente et novatrice lorsque l’on a la bonne volonté pour le faire. Les abertzale, souvent critiques et forces de proposition lorsqu’ils sont dans l’opposition, mais qui montrent qu’avec eux c’est réellement différent lorsqu’ils sont en gestion, en se fondant sur un bilan de mi-mandat à Ustaritz.
• Benjamin Gayon. Universitaire, auteur du livre Le foncier au Pays Basque (2016). Son étude experte permettra de montrer en quoi le Pays Basque est un territoire particulier, car mêlant les effets de l’attractivité touristique et de la pression foncière avec la présence d’une identité locale forte et d’une mobilisation militante également forte autour d’elle. Ce mélange, qui a notamment produit l’action abertzale mais aussi la mise en place d’institution et d’initiatives qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs, en fait un territoire d’expérimentation riche en enseignements.
• Jean-Luc Berho. Organisateur des débats d’Inxauseta. En élargissant encore la focale, on souligne le fait que le Pays Basque n’est pas dans une bulle mais que les enjeux fonciers et immobiliers qui le touchent dépassent encore les thématiques abordées par les deux précédents orateurs. La thématique du logement croise en effet celle de l’emploi, de l’environnement, des mobilités, se décline à l’échelle du quartier comme s’élargit au cadre européen… Bref, au-delà de ce qui est fait ici, le champ exaltant de tout ce qui reste à faire ou à imaginer.