#Corse – « @ETTORI_MAGA, cinéaste Made in Corsica »

Suivre le parcours du cinéaste corse Magà Ettori, c’est parcourir l’histoire de Corse.

Une histoire où l’amitié, la fidélité et la loyauté prennent tout leur sens, où les hommes et les femmes de valeurs se rencontrent, s’apprécient et décident de bâtir un avenir en commun. De Petru Rossi à Jacques Renucci en passant par Edmond Simeoni, Véronique Emmanuelli, Yves Stella, Antoine Bonfanti et Thierry Pistorozzi, cette histoire écrit ses plus belles lettres dans l’île, mais aussi hors de Corse, tant Magà Ettori parcourt depuis toujours la planète en cinéaste engagé. Magà Ettori court d’un film à un autre, tel un marathonien de la pellicule.
Son film actuellement en tournage est « Vegan Marathon ». En même temps, il est en écriture d’une série avec le journaliste Jacques Renucci, d’une comédie, et d’un documentaire. Pendant ce temps son dernier film, Faeryland, est toujours en distribution. Faeryland, premier film vegan de l’histoire, a été exploité 5 semaines dans les salles hexagonales (sept. 2016), ce qui reste exceptionnel pour un film indépendant, et poursuit actuellement une carrière internationale, porté par son distributeur chilien Gitano films, une grande société de production dirigée par Alejandro Parra Balladares, producteur et distributeur basé à Santiago. Faeryland était présent à la  »Ventana Sour », l’équivalent du « Festival de Cannes » en Argentine, et à la « Berlinale » pour la 67e édition du Festival International du film de Berlin (67. Internationalen Filmfestspiele Berlin) qui s’est déroulé du 9 au 19 février dernier.
Pour les besoins de son prochain film, « Vegan Marathon », le cinéaste insulaire s’est attaqué à un nouveau challenge : courir et filmer les 42,195km du Marathon de Paris. Mais pour courir un marathon, il faut d’abord s’entraîner, ce qui nécessite une pugnacité et une combattivité hors du commun pour quelqu’un qui ne pratique plus de sport depuis 25ans. Mais là encore, Magà court en militant de l’abolition de l’exploitation animale, ce qui lui apporte un surcroit de motivation.

Un engagement qui n’est pas sans rappeler son engagement dans la filière audiovisuelle en Corse, quand le jour de son élection au Conseil Economique Social et Culturel Corse, Magà Ettori déclare dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse :  » La Corse blessée, exploitée, exsangue possède des ressources formidables et des richesses infinies. Nous avons été élus pour démasquer les manipulateurs, qui orchestrent un système clientéliste indécent et injuste. Depuis des décennies nous flirtons avec l’industrie du cinéma, sans jamais pouvoir l’épouser car les intérêts financiers de quelques personnes peu scrupuleuses priment sur les intérêts collectifs et sur l’intérêt supérieur de l’île ! « . Et il n’avait pas tort Magà Ettori car depuis cette intervention, nombre de ses contradicteurs de l’époque ont été condamnés dans des affaires de détournement de fonds publics.

Ce combat porté à son terme, Magà poursuivait sa quête de justice. Une justice qui s’applique tant à la nature, qu’aux humains et aux animaux. La surexploitation de la planète, la monstruosité de l’élevage intensif, le carnage des océans, le cynisme des industries de l’agro-alimentaire, des cosmétiques, des loisirs, du transport, du pharmaceutique, ne pouvaient qu’interpeller Magà. Sa première réponse fut sa propre métamorphose, il devient vegan et antispéciste en 2012. On ne peut aspirer à changer le monde, sans se changer soi-même. Un grand écart qui pourrait sembler improbable, quand on sait que Magà a été élevé dans la rude tradition agro-pastorale, mais tellement compréhensible quand le fondement de votre être est le sens de la justice, l’équité, le respect de soit, des autres, du vivant et de la nature.

Magà Ettori – lors de ses interviewes – est souvent questionné sur la compatibilité entre le véganisme et la culture corse. Le véganisme est une philosophie qui consiste à refuser l’exploitation animale sous tous ses aspects. La Corse a toujours eu un immense respect pour le monde animal., comme le rappelle Edmond Simeoni dans sa tribune intitulée « Maga Ettori : ardent défenseur de la cause animale » : « Faeryland sortira demain dans toutes les salles de cinéma. Il est réalisé par le cinéaste corse vegan, Maga Ettori. Il défend, avec passion et talent, la cause animale, tellement maltraitée par les hommes, par ignorance, mépris et aussi par cupidité dès lors que le profit, pour les peaux, fourrures, ivoire par exemple…., est important. La maltraitance, la torture, le massacre des animaux domestiques destinés à l’alimentation humaine, sont inadmissibles, inacceptables ; et pitoyable est l’explication que ces innocentes victimes de la barbarie humaine ne sont pas dotées de conscience. C’est oublier qu’ils souffrent, se plaignent, tentent de s’enfuir, s’insurgent même ; c’est oublier aussi que se comporter de façon aussi méprisable, c’est surtout signer et afficher son manque de sensibilité, d’humanité, de compassion et de solidarité. Spectacle consternant, destructeur et anti-éducatif, donné aux jeunes générations !!! La société corse a vécu avec les animaux et nombre d’entre eux étaient des partenaires, reconnus et gratifiés, dans la ruralité : chevaux, ânes, mulets, chiens… Il y avait certes des exemples de maltraitance mais le peuple les respectait en général ; sans doute aussi avons nous été préservés de tels errements par l’absence d’élevages industriels où le gavage des oies, les violences infligées aux animaux avant leur mise à mort ont envahi nos écrans de télévision et ont semé l’effroi et le doute sur la capacité des hommes à agir souvent avec conscience, avec humanité. »

Magà Ettori a toujours eu besoin d’espaces, travaillant en Corse et à l’extérieur, parcourant le monde pour ses tournages tout en reste actif dans l’île. L’Irlande restant une de ses destinations favorites, et il n’hésite pas à s’installer à Dublin. C’est cette présence à l’extérieur qui lui a permis d’être un relais efficace avec la diaspora corse, tressant chaque fois que possible des relations avec nos compatriotes « en absence » de l’île. Son empathie, et son intérêt pour les autres lui faisant bénéficier d’un immense réseau, composé de personnalités diverses, notamment dans la cause animale.

Prudent et discret comme le sont nos « muntagnoli », Magà Ettori est tout de même l’auteur et réalisateur d’une cinquantaine de films, pour la plupart engagés, tous différents. Magà n’accepte aucune étiquette, il n’entre dans aucune catégorie, bouscule les clichés, pour mieux tracer sa propre voie. Imprévisible dans ses performances, il n’hésite pas à se mettre en scène – si la cause l’exige -, et c’est ce qu’il fait dans « Vegan Marathon ».
Entouré de conseillers spécialisés, de médecins, de personnages au contact enrichissant, Magà Ettori lutte contre lui-même, il lutte contre le décor, la ville, qui lui apparaît comme multipliant sciemment les obstacles. Elle n’est pas son élément, ni historiquement, ni culturellement. Entre le maquis originel et le pavé qui sert de cadre au défi, il y a un gouffre – qu’il franchit.

Pour comprendre les aspirations de Magà, il faut remonter à sa jeunesse. Après l’école St-Paul à Ajaccio, il est formé à l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA), au Centre Professionnel de Journalisme (CFJ), à l’Université de Cambridges et au conservatoire Maurice Ravel. Magà, jeune militant convaincu par la lutte d’émancipation nationale, reste à distance des luttes partisanes, trop de conflits fratricides, et déjà sa légendaire prudence. Il va s’engager autrement, après sa rencontre avec Petru Rossi, originaire de la même région, de plus d’un demi siècle son ainé. Petru Rossi, professeur de lettres classiques, diplomate spécialisé aux affaires orientales, chercheur, philosophe, théoricien du monde arabe, historien et romancier, l’encourage à s’engager dans un combat d’idées.

A ce moment-là Magà est plus passionné par le sport. Tous les étés au village, la municipalité organise une course hors stade, c’est là où Magà se prend à rêver de marathons. Il s’entraîne avec rigueur. D’une année sur l’autre il obtient quelques bons résultats et plusieurs victoires, ce qui entretient son rêve de marathon. Parallèlement Magà Ettori pratique la boxe au Boxing Club Ajaccien (Pierrot Paoli) et le judo à l’ASPTT (Charles Muratti) et remporte même le titre de champion de Corse de Judo.

Malheureusement un accident de voiture met fin à ses espoirs de podium. Il subit trois opérations consécutives, et moins d’un an plus tard, il reçoit une double greffe d’organes. Ne pouvant plus faire de sport, sous cortisone pendant quatre ans, son corps se transforme. Il double de poids et de volume. Magà abandonne tout espoir de participer un jour à un Marathon.

Qu’à cela ne tienne Magà, avec le soutien de Petru Rossi va désormais s’investir dans la culture. En 1990, Magà fonde et dirige “l’Institut Citoyen du Cinéma” dont l’objectif est de soutenir le cinéma engagé. Fort de cet outil, Magà Ettori anime dans les années qui suivent de nombreuses formations, conférences, festivals, débats, Masterclass, ateliers et rencontres dont trois colloques au Sénat, et un à la Maison de l’UNESCO. Il dirige également les ”Assises du monde animaliste” et ”les assises de la culture Corse” qui se déroulent à l’Université Pasquale Paoli. L’Institut Citoyen du Cinéma abrite notamment le collectif « Artiste Citoyens du Monde » que Magà dirige avec Petru Rossi. L’avènement de l’internet et un partenariat avec la Sitec (FAI) leur permet d’échanger avec les artistes étrangers encore plus facilement. Petru Rossi, auteur – entre autres – de la préface de « la Constitution pour une Corse indépendante » devient rédacteur en chef d’Intelligenza et Magà Ettori directeur de la publication. Les deux autres principaux rédacteurs sont les journalistes Jacques Renucci et Véronique Emmanuelli.

Dans une publication algérienne, le journaliste Brahim Zeddour écrira en 2005 : « Riche d’un immense savoir, Pierre Rossi (ndlr : Petru Rossi) était l’un des plus grands penseurs de son temps. Il présentait l’histoire autrement plus vivante que la pensée scolastique ne tente de la réduire. « Il ne faut jurer de rien. A chaque coin de l’histoire conformiste se tient un diable ricanant ». Ainsi nous mettait-il en garde – comme il n’a jamais cessé d’ailleurs de le faire sa vie durant – dans son article  » Songes et mensonges de l’histoire », paru dans la revue Intelligenza de septembre 1993, paraphrasant le célèbre tableau de Picasso « Songes et mensonges de Franco » (1937) qui dénonçait la tyrannie du franquisme. »

La même année Magà tourne son premier film « Domotica », qui sera le premier d’une très longue série. C’est un autre ami, l’ingénieur du son Antoine Bonfanti, qui le met en contact avec l’acteur Jean Lefebvre.

De son côté, Petru Rossi présente Magà Ettori à Yves Stella (un des fondateurs du FLNC) et à Edmond Simeoni, deux personnes qui auront une importance cruciale dans le jeune parcours de Magà Ettori. Yves Stella alors éditeur de la revue « Agora » deviendra le parrain de Magà lors du « Défi Jeune » (Ministère de la Jeunesse et des Sports) qui présente ses projets d’Institut et de magazine.

Edmond Simeoni et Magà Ettori, forts de leurs amitié indéfectible, se retrouveront sur une multitudes de réalisations, dont Corsica Diaspora ne fut pas des moindres. Ainsi, Magà devient directeur de l’institution présidée par Edmond Simeoni.

C’est Edmond Simeoni, qui en 2008, va détecter un problème de santé chez Magà, demandant à son frère Max de lui faire passer une batterie de tests médicaux. Le résultat édifiant : un pneumologue pronostique une espérance de vie d’une dizaine d’années. Magà Ettori souffre d’apnées du sommeil potentiellement mortelles, dûes à sa prise de poids après les accidents. Il lui faut des soins adéquats, et il doit surtout perdre beaucoup de poids.
Le temps passe mais Magà ne prend pas soin de lui. Aujourd’hui Magà n’est plus tout jeune, et l’horloge du temps tourne. L’objectif marathon est une possibilité de s’en sortir, mais pour pouvoir espérer finir un marathon il doit perdre une quarantaine de kg. Toujours la même difficulté. C’est alors qu’un autre ami intervient. Thierry Pistorozzi, le coach et athlète bastiais, pense qu’avec un bon suivi, Magà peut arriver à obtenir de bons résultats ra pidement, c’est le début de « Vegan Marathon ».

Thierry Pistorozzi n’est pas seulement un coach sportif mais également un champion de haut niveau. Il détient divers records sportifs dont une course de 250 kilomètres non stop pour traverser la Corse du nord au sud, qu’il a parcouru en à peine 32 heures et 31 minutes. Une course qu’il a fait en humaniste, au profit d’une petite fille handicapée. La générosité au coeur de l’effort, c’est ce qui a poussé Magà Ettori et Thierry Pistorozzi a travailler autour de « Worldino Run », une équipe sportive au service des causes fondamentales. Ainsi pendant que Magà prépare le marathon pour la cause animale, Thierry prépare le Marathon des sables pour des raisons humanistes. En même temps Thierry entraine Magà. Semaine après semaine, il l’aide à contourner tous les obstacles, ce qui lui permettra d’arriver à la course reine le Marathon de Paris.

Une aventure qui sera raconté dans « Vegan Marathon », que Magà développe avec un autre ami, Jacques Renucci. Journaliste, éditorialiste politique, auteur et directeur de La Corse Votre Hebdo, Jacques Renucci collabore aux projets cinématographiques de Magà Ettori en qualité d’auteur et de scénariste. Mais bien avant cela, Jacques Renucci fut le professeur de littérature de Magà. Plus tard, il s’est fortement impliqué dans le projet d’édition de Magà, et a soutenu « Intelligenza » lors de sa sortie en kiosques. Jacques Renucci a poursuivi une brillante carrière de journaliste, avant d’être nommé directeur de La Corse Votre Hebdo. Il a publié un livre d’entretiens sur le nationalisme, « Liberta », avec Jean-Guy Talamoni, devenu depuis président de l’assemblée territoriale. Pressenti il y a quelques années pour rejoindre l’équipe dirigeante de Nice-Matin à Nice, il est resté en Corse pour couvrir les grandes affaires et les procès d’importance comme ceux du commando Erignac, d’Yvan Colonna ou de Bernard Bonnet. Ayant réalisé la dernière interview du préfet Bonnet, il a été cité comme témoin à son procès par l’avocat du préfet, Me Jacques Vergès. Ces dernières années, il s’est consacré davantage à son travail d’auteur. Avec des œuvres comme « Rencontre », « L’Arrière Pays », « Mémorial », « Jardin Mineur », il est considéré comme l’une des grandes voix poétiques du monde méditerranéen, des œuvres où il n’hésite pas à s’adjoindre le concours de peintres et de graphistes. Cette référence constante à l’image, il l’a mise en pratique dans sa carrière journalistique. Responsable d’édition, il a fait la part belle aux reportages portant sur de multiples tournages sur le territoire insulaire, sans parti-pris ni exclusive.

Petru Rossi, Jacques Renucci, Edmond Simeoni, Véronique Emmanuelli, Yves Stella, Antoine Bonfanti, Thierry Pistorozzi, et tant d’autres sont des pierres précieuse dans la parure déjà riche de Magà Ettori. Père de deux magnifiques filles (multi-primées pour leurs créations), Magà aura 45 ans au moment de courir le marathon. Marié depuis 28 ans avec une argjhjustaise (Taravu), il aime incontestablement les longues distances, sans doute des résurgences des transhumances de sa jeunesse. Pour autant l’originalité de la démarche de ce cinéaste Made in Corsica ne se résume pas à de l’endurance. Pour « Vegan Mararthon », Magà Ettori court en citoyen du monde et en militant de la cause animale, de l’harmonie entre toutes les manifestations du vivant. Selon lui, le monde peut un jour se fonder sur des valeurs de respect de l’environnement et des êtres, comme les villes réticentes à l’étranger devenir amicales – comme le marathon peut être couru par un non-athlète qui accepte le martyre de l’endurance au nom de son idée du progrès.

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