Les nationalistes corses et les élections Présidentielles
Pierre Poggioli : Ce que je crois… après bien sûr, libre à chacun d’agir en son âme et conscience
Les Présidentielles auront au moins un grand mérite en Corse… Celui de voir un certain nombre de « nationalistes de l’après 15 décembre » revenir à leurs premiers amours, ou d’autres s’éloigner des fondamentaux de notre lutte depuis les années 70, même si la situation n’est plus la même que dans ces années -là…
Dans le match qui s’annonce, Emmanuele Macron, Marine Le Pen, et Alain Juppé , -vu que le retrait de Fillon et son remplacement (Alain Juppé qui encore une fois aura appliqué le fameux diction « Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau”, surtout en politique… lui qui a refusé de revenir… pour revenir sans doute « pour sauver les républicains » !)-, Facebook permettra sûrement aux internautes de se remémorer les diatribes, les analyses et les leçons de nationalisme corse de nombre de résistants de la 25ème heure, ayant publié nombre de posts expliquant ce qu’était ce nationalisme corse… et in fine se prononçant soit pour Juppé, soit pour Macron, soit pour Le Pen..
Je crois même qu’en cherchant bien, les internautes pourront trouver des parrainages de personnes se revendiquant du nationalisme corse y compris sur des listes de soutien à certains de ces candidats, y compris, qui sait, des « élus nationalistes » ou se prétendant tels.
Inutile de dire que je ne me reconnais dans aucune de ces positions. Je comprends certains nationalistes qui soutiennent, y compris sur de listes de soutien, des candidats tels que Christian Troadec (au nom d’une solidarité avec le peuple breton) ou Oscar Temaru (au nom d’une solidarité anti-colonialiste avec Tahiti..), mais pour le reste, les prises de position en faveur de tel ou tel autre candidat marquent une difficulté à « rompre avec la salade politicienne française » et non-volonté ou l’incapacité à se recentrer sur des problématiques prioritairement corses..
Maintenant reste aussi la possibilité de voter blanc (signe de refus du système actuel et des candidats actuels), mais les blancs ne sont pas comptabilisés, ou alors tout autre slogan ayant un rapport à la Corse, mais ces bulletins seront comptabilisés nuls….
Je n’ai pour ma part jamais voté aux Présidentielles, et je m’abstiendrai encore.. En 1981, j’aurai pu, comme la majorité des nationalistes des années 70, voter pour François Mitterrand au vu de l’amnistie et des mesures annoncées pour l’ile, mais je ne l’ai pas fait (bien qu’étant recherché alors, je n’étais pas condamné, donc pas interdit de vote). D’ailleurs à l’époque le FLNC, malgré les mesures annoncées et la CCN n’avaient pas appelé à voter….
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis guère adepte des formules et des slogans trop faciles, simplistes voire réducteurs tels « a Francia Fora, larguons les amarres… » et autres formules lapidaires, comme pour se faire plaisir à peu de frais. Etant un souverainiste avant tout, préférant me battre sur un contenu (Culture-économie-Social et sociétal) pour la nation corse demain, avant de revendiquer un contenant institutionnel, même s’il est nécessaire….Ce d’autant plus que je fais mienne la maxime « chien qui aboie ne mord pas », et qu’avant d’aller plus loin, dans quelque domaine que ce soit, il faut toujours d’abord construire des fondations solides pour mieux se projeter dans l’avenir..
Alors regardons attentivement les prises de positions sur les réseaux sociaux des uns et des autres, pour que demain, après ces Présidentielles, on puisse dans les luttes à venir, diférencier les positions des nationalistes de celles de peronnes de tous bords qui s’infiltrent dans nos rangs, de droite, d’extrême-droite, d’extrême- gauche, et même de gauche bien jacobine et/ou bien pensante, (fleurant bon souvent u «francisumu» dans leurs analyses), pour nous diviser, en nous confinant dans certains débats qui pourraient nous conduire à nous faire oublier que nos motivations premières et le centre de toutes nos revendications, c’est la Corse et les Corses, le peuple corse… avant toute autre considération aussi noble puisse-t-elle sembler de premier abord….
Le mouvement nationaliste dans son ensemble n’aura toujours pour alternative après les Présidentielles que celle de poser le Problème Politique global de la demande d’une Solution politique en Corse, et ce quel que soit le Président et sa couleur politique…. Et la situation impliquera toujours d’autres mobilisations, car sans mobilisations et sans luttes, l’Etat, et ce quel que soit le Président, ne nous fera aucun cadeau, comme toujours…
Pierre Poggioli
Pour info, je rappelle que je suis pour la prise en compte effective (et non pas mélangés aux nuls) des votes blancs… et pour le vote obligatoire (je l’ai plusieurs fois écrit) et le non cumul des mandats et des fonctions..