A Barcelone, fin d’une semaine de procès pour Artur Mas, l’ex-président de la Catalogne, accusé de “désobéissance” pour avoir organisé en 2014 une consultation sur l’indépendance de la région, un vote qui avait pourtant été interdit par la Cour constitutionnelle.
Arthur Mas, qui comparaissait avec deux anciens membres de son gouvernement, encourt dix années d’interdiction d’exercer une fonction publique. Il clame son innocence :
“Nous n’avons pas désobéi à la Cour constitutionnelle. Nous nous sommes opposés au gouvernement espagnol, qui a abusé de son pouvoir et qui a utilisé la Cour constitutionnelle pour faire ce qu’il n’avait pas le courage de faire politiquement.”
Pour le procureur, Artur Mas a triché avec la démocratie :
“Ce qui s’est produit est l’expression d’une rupture des règles du jeu démocratique que nous nous sommes tous fixés, et la rupture du vivre ensemble”, a souligné Emilio Sánchez Ulled dans son réquisitoire.
Ce procès a servi de tribune politique aux indépendantistes, qui étaient quelque 40.000 lundi à soutenir Artur Mas devant le tribunal. Et ils entendent poursuivre le combat pour obtenir l’indépendance.
De notre correspondante à Barcelone, Cristina Giner : “Une éventuelle condamnation d’Artur Mas aura sans doute un impact sur le débat politique en Espagne, en particulier sur le prochain référendum catalan qui doit se tenir avant l‘été. Il faut voir comment l’actuel gouvernement catalan compte organiser ce vote pour éviter qu’il soit suspendu par les tribunaux ou qu’il fasse l’objet de poursuites judiciaires. Il faudra voir aussi la réaction de l’Union européenne au cas où le vote a bien lieu et que le résultat est oui. Cela pourrait constituer un précédent pour d’autres régions en Europe.”
JEAN ROSSI (C&C)