#Corse « Procès Nicolas Battini, Stephane Tomasini, Joseph-Marie Verdi Un verdict en forme de règlement de comptes » @F_Alfonsi

Quand les magistrats professionnels ont prononcé leur verdict, huit ans, sept ans et six ans de prison ferme contre trois jeunes étudiants cortenais coupables d’avoir agressé avec une voiture-bélier les grilles de la sous-préfecture de Corti, chacun a bien compris qu’ils exprimaient avant tout un désir de revanche.

Trois jeunes vont payer ainsi par de longs mois supplémentaires de détention le raidissement répressif d’une partie de l’appareil d’Etat qui s’oppose aux mesures de libération conditionnelle que la puissante manifestation du 24 septembre à Aiacciu a provoquées.

Le procès de Nicolas Battini, Stephane Tomasini et Joseph-Marie Verdi a été instrumentalisé par la partie la plus répressive de l’appareil d’Etat.
En effet, face à une cour formée par des magistrats professionnels, il y a peu de place au hasard. Il y a le réquisitoire, figure obligée qui place le curseur au maximum de la peine encourue au regard des faits poursuivis, puis il y a le jugement qui pondère le réquisitoire en fonction de la personnalité des accusés, de leur âge et de leurs motivations, du contexte des événements et de celui du jugement, en appréciant le risque de récidive, l’impact sur la société, le retentissement médiatique, etc.
Les juges de la Cour spéciale de Paris ont tout ignoré de ces éléments qui auraient dû les conduire à ramener la condamnation à une durée qui, au bout de leur très longue détention préventive, aurait permis d’envisager une libération rapide des condamnés.

FrancoisAlfonsi
Cela aurait été cohérent avec le climat qui règne aujourd’hui en Corse, avec les attentes des familles, avec celle de l’opinion publique corse en général, et avec le sentiment des observateurs les plus avisés, journalistes ou juristes, qui suivent régulièrement les dossiers corses.
L’indignation qui a suivi le verdict a montré que tout un chacun a bien compris le message envoyé par ces juges parisiens : pas de quartier ! Peu leur importe que les évolutions politiques en cours soient encore fragiles, alors que leur enjeu n’est pas moins que la consolidation d’un processus de paix sur un territoire qui a connu un demi-siècle de tensions et d’affrontements. Pour les Corses, le climat politique nouveau qui règne sur l’île est essentiel, pour d’autres à Paris le plus important est de régler des comptes quel qu’en soit le prix, prix qui sera finalement à la charge d’une société corse qui s’en trouvera meurtrie.
Cette indignation est particulièrement sensible parmi les plus jeunes. L’ampleur de leurs réactions spontanées à l’énoncé du verdict est à la fois rassurant, car il montre leur engagement et leur solidarité à l’égard de ceux d’entre eux qui sont ainsi les otages d’une raison d’Etat, et bien sûr aussi préoccupant, car un engrenage d’événements non maîtrisés porte toujours en germe des risques pour la société corse dans son ensemble.
Les manifestations ont enflammé la rue aux portes des lycées, des collèges et de l’Université. Elles sont à la mesure du message de provocation que les juges parisiens ont adressé à la jeunesse corse.
Ce procès restera pour beaucoup une occasion ratée, celle qui pouvait faire entendre aux plus jeunes en Corse un message d’apaisement, à travers le sort d’accusés dont la personnalité a marqué les débats tout au long du procès.
Il est temps qu’au plus haut niveau de l’Etat certains arrêtent de jouer avec le feu !

François Alfonsi

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