La campagne des élections présidentielle et législatives s’accélère au rythme des événements qui se bousculent depuis le mois de septembre. Le succès de la Fête de l’Humanité, l’entrée en campagne du Front de gauche et la diffusion massive du programme « L’humain d’abord », le basculement, inédit dans la Ve République, du Sénat à gauche, la persistance d’une résistance sociale multiforme avec de nombreux conflits notamment ceux d’Air France et du Crédit mutuel, les journées de mobilisation forte des enseignants ou de l’interprofessionnel CGT le 11 octobre en sont.
Dans ce contexte, et plus largement, alors que la crise s’aggrave, les primaires socialistes donnent plusieurs indications sur les conditions dans lesquelles la bataille politique de 2012 se déroulera, sur une partie importante de l’opinion dans le pays. Nous devons apprécier cette situation, nouvelle et, devant l’avalanche d’austérité que le gouvernement nous impose ou nous annonce, faire prévaloir une alternative de gauche en lien avec les luttes, à partir de cette résistance sociale et finalement dans les urnes.
C’est une nécessité, pour celles et ceux qui n’ont que leur travail, voire connaissent le chômage ou n’ont que le RSA pour vivre et faire vivre leurs familles, cette politique c’est en définitive toujours plus de souffrances au quotidien alors que les profits des grandes entreprises, celles du CAC 40, sont toujours très florissants crise ou pas crise. Il y a, d’ailleurs, une forme de cynisme très prononcée dans la manière de présenter les choses. On explique que la dépense publique génère le déficit public et qu’il faut réduire le train de vie de l’Etat autrement dit la dépense sociale nécessaire pour les services publics, la santé, les logements sociaux, l’éducation…
On le voit, la crise sera tout à la fois la toile de fond et le cœur de l’affrontement social et politique de l’année à venir. Nos analyses sont confirmées au fil de ses développements de plus en plus spectaculaires. Les contradictions d’intérêts grandissent et menacent désormais d’éclatement toute la zone euro. Les négociations, à chaque sommet européen, ont été la démonstration d’un bras de fer mené par les Allemands pour imposer leur domination renforcée.
Ce que nous vivons n’est pas une crise de la dette telle que décrite depuis des mois, mais une crise du système capitaliste tel qu’il s’est mondialisé dans les dernières décennies. Ainsi, la somme actualisée des intérêts de dettes payées aux marchés depuis 1974 représentent pour la France près de 1200 milliards d’euros c’est à comparer avec les1591 milliards d’euros de la dette publique fin 2010. Ajoutons à ce constat que les dirigeants des banques françaises ont augmenté en moyenne de 44,8 % leurs rémunérations en 2010 pour mesurer tout le cynisme de leur recherche effrénée du profit.
C’est cet endettement spéculatif qui a explosé en 2007-2008, déstabilisant le système bancaire. C’est ensuite l’ampleur des interventions des États et de la création monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la BCE pour sauver les banques et le système qui a provoqué la crise des dettes publiques européennes et de l’euro, amplifiée par la menace de déflagration avec une dette américaine à 15.000 milliards de dollars !
Comment cela se traduit chez nous, au-delà de la hausse brutale du chômage, c’est la RGPP et ses 1000 postes supprimés, le gel des dotations et celui de la continuité territoriale depuis 2009 avec 10 M€ en moins, et enfin sous couvert de réduction des niches fiscales la mise en cause des réfactions de TVA, au détriment des consommateurs doublement pénalisés par la hausse de TVA et la cherté de la vie. Le pouvoir d’achat des ménages insulaires s’en ressentira et plus encore pour ceux dont les revenus sont sous le seuil de pauvreté (930 €) et tous les autres, plus d’un salarié sur deux en Corse, dont le salaire mensuel correspond au SMIC …
La Corse nous disait-on résiste mieux mais l’actualité, en nous donnant raison puisque nous contestions cette analyse, montre brutalement le contraire. Les chiffres du chômage sont tellement alarmants que le préfet de région s’en est inquiété publiquement. 15 000 chômeurs pour 100 000 actifs c’est 15 % et les plus touchés sont parmi les jeunes et les plus de 50 ans. Cette situation est d’autant plus inquiétante que le chômage a augmenté au moment même où il aurait dû baisser pendant les mois d’été. Encore une fois, nous touchons aux limites du modèle économique de la mono activité touristique et d’une croissance reposant essentiellement sur la commande publique.
Quelles sont les réponses à cette urgence sociale ?
Les choix de la nouvelle majorité régionale, confirment la volonté d’y faire face en ayant à l’esprit que la CTC ne peut, sans l’expression d’une solidarité nationale forte, régler à elle seule ces difficultés grandissantes. Nous en avons parfaitement conscience, nous l’avions dit dans notre campagne électorale de 2010, tout en soulignant qu’il fallait réorienter la politique de la CTC, changer de modèle économique au bénéfice du secteur industriel.
Du coté des dirigeants nationalistes, on soutien, qu’il faut mettre au cœur des échéances de 2012 la question institutionnelle les uns parlant de plus d’autonomie dans une Europe fédérale, les autres de solution politique et d’indépendance sans pour autant définir ce que cela suppose en termes de transfert de compétences supplémentaires dans un cas ou de pouvoirs régaliens dans l’autre. De quelle autonomie parlons-nous dans l’Europe ultralibérale des Merkel Sarkozy Berlusconi Baroso, de quels pouvoirs régaliens est-il question, dans un monde de concurrence exacerbée entre les hommes et les territoires ?
Nous préférons promouvoir les principes d’une solidarité nationale renouvelée et d’autant plus efficace qu’elle reposerait sur une démocratie elle aussi renouvelée par une conception de la République donnant plus de pouvoirs aux citoyens dans la cité et l’entreprise. La Corse est la région de France métropolitaine la plus décentralisée, elle dispose de nombreuses compétences elle pourrait renoncer à en exercer certaines en revendiquer d’autres, là n’est pas le problème. Ce qui est déterminant c’est de pouvoir les exercer avec les moyens humains et financiers indispensables. Et, enfin de vérifier que cela correspond à la volonté de notre peuple, c’est ce que nous avons proposé, pour toute évolution institutionnelle de portée constitutionnelle au moment des assises du foncier et du logement mais notre amendement, proposant cette consultation, n’a obtenu que six voix celles de notre groupe.
L’apport, des élu(e)s communistes et citoyens du Front de gauche commence à se voir concrètement au sein de cette majorité régionale relative où nous sommes la deuxième composante. Toute analyse doit tenir compte de ce rapport de force politique. L’exercice est complexe mais, nous pouvons le dire sans fausse modestie, nous enregistrons plusieurs satisfactions ou succès notamment dans les champs de compétences de Maria Guidicelli indépendamment de l’action de Dominique Bucchini en tant que président de l’Assemblée. J’y reviendrai.
Pour être plus précis, sachant que certains notamment du côté de Femu a Corsica et de la droite ont expliqué que la majorité régionale n’avait rien fait ou pas grand-chose. C’est faux dans plusieurs secteurs notamment du Foncier et du logement pour souligner que le budget du logement social sera multiplié par 4, que la Corse sera prochainement doté d’un établissement public foncier (EPF) est d’une agence de l’urbanisme le tout constituant la première marche, avec la tenue des Assises du littoral en ce moment, d’élaboration d’un nouveau PADDUC pour lequel nous avons obtenu le maintien des prérogatives de la CTC dans le décret gouvernemental.
S’agissant de l’énergie la situation a évolué considérablement ces deux dernières années et des changements importants sont intervenus dans les domaines essentiels de l’investissement, de la programmation et du mix énergétique. Il s’agit bien d’une politique, pour éviter une nouvelle crise, avec des axes directeurs à la fois sur le moyen et le long terme pour satisfaire aux besoins domestiques et industriels sans nuire à l’environnement. Le choix de faire fonctionner les centrales thermiques au gaz, dans un délai raisonnable, choix exprimé au moment de la commande de moteurs bi et pas convertibles pour la centrale de Lucciana, le confirme comme la demande d’installation classée protection de l’environnement qui permet d’envisager l’usage du fuel léger à son démarrage. Pour terminer sur ce domaine il y a une réelle prise en compte du problème de la précarité énergétique parce qu’il ne peut y avoir de développement durable, d’écologie au bon sens du terme sans cette dimension sociale des choses comme en tous domaines.
Entre temps a été mis en place, à notre demande, l’observatoire de la cherté de la vie et des salaires dont l’intérêt n’a de sens que dans la mesure où les principaux intéressés, les travailleurs, s’en saisiront surtout si l’Etat persiste dans son attitude négligente concernant les détournements des réfactions de TVA. Dans le prolongement nous avons mis au cœur du débat d’orientation de l’ADEC la question de l’ESS, l’exigence de contres parties sociales au versement des aides aux entreprises. Dans le même esprit de justice sociale nous avons défendu le principe de la justice fiscale en faisant adopter la proposition de création d’une contribution des gros patrimoines aujourd’hui exonérés du fait des Arrêtés Miot.
On ne peut non plus contester qu’il ya eu un effort spécifique s’agissant de la précarité étudiante. Est-ce que cela suffit dans le contexte que nous connaissons. A l’évidence non. C’est pour cette raison que nous continuons de défendre une réorientation de la politique de la CTC en faveur du développement secondaire. Il est d’ailleurs amusant de constater qu’il fallu 28 ans à madame Grimaldi et à ses amis de droite pour s’en rendre compte et mettre en place à la demande ne Nicolas Sarkozy une mission d’étude en ce sens. Pour nous c’est une constante sans rapport avec les échéances électorales et nous l’avons répété à l’occasion du débat d’orientation sur le tourisme en expliquant qu’il fallait sortir de la mono activité en s’appuyant sur le tourisme social non sur le tourisme de luxe et les parcours de golf.
Cela étant sans prétendre tout présenter ici on notera que dégager des marges de manœuvres budgétaires, réduire les dégagements d’office, maitriser la dette n’a d’intérêt que si dans le même temps tout est fait pour répondre à l’urgence sociale. C’est ce que nous pensons et force est de reconnaître qu’au niveau où se situent les attentes il reste du chemin à parcourir. C’est pour nous l’objectif majeur de la seconde moitié de mandature en ayant en tête que la majorité régionale ne fait pas la politique du Front de Gauche.
Nous le voyons sur l’épineuse question des transports où apparaissent les divergences les plus marquantes. L’interdépendance des dessertes aérienne et maritime ne fait que s’affirmer dans un cadre d’aiguisement de la concurrence et au regard des moyens dont disposent la CTC. L’enveloppe de continuité territoriale, gelée par le gouvernement depuis 2009, réduit chaque année, au moment même où les besoins du service publics demandent plus d’engagement de l’Etat. Air France et Air Corsica font une offre à 108 M€, prés du double par rapport à la précédente DSP alors que la DSP dans la maritime vient d’être casser au prétexte du droit mais en définitive pour réduire encore le service public et l’opérateur historique la SNCM.
Il y a par conséquent une réflexion à avoir avec l’Etat, non pas pour toucher aux compétences de la CTC mais au contraire pour qu’elle puisse véritablement les assumer, avec les moyens nécessaires dans des conditions réglementaires favorable au service public. D’autre part cette réflexion doit porter sur le rôle des entreprises nationales en Corse en termes d’aménagement et de développement du territoire. Cette double exigence s’entend au sens de la responsabilité de l’Etat à l’égard de la Corse s’agissant de la solidarité nationale et du respect des principes structurants du pacte républicain.
Notre démarche est à l’opposée de la logique libérale de déréglementation. Les seuls à ne pas le voir sont les syndicalistes du STC quand ils nous reprochent de vouloir privatiser les CFC en perdant de vue qu’un EPIC une SEM ou une SPL c’est toujours un EPL à capitaux publics sinon exclusifs majoritaires. Avec le recul le reproche est d’autant plus déplacé que les seuls à avoir réclamé l’élargissement du capital de la SEM, « aux acteurs privés locaux », ont été les élus de Femu à Corsica.
Nous, nous avons fait voter un amendement permettant une meilleure représentativité des cheminots au CA et nous veilleront à ce que les agents des CFC avec la SEM disposent d’un statut. C’est une question centrale tant il est vrai que la qualité du service public, la sécurité et l’accueil des usagers dépend d’eux. Ainsi, même si les discussions doivent se poursuivre avec les organisations syndicales ce scénario est préférable à l’absence de solution au 1er janvier source de complication pour le maintien des avantages acquis et plus largement pour le devenir des CFC.
On retiendra également nos interventions, sur les questions de santé, de l’agriculture ou encore sur la culture et je veux insister ici sur le vote par l’Assemblée de Corse de la notion de co-officialité, suite à l’amendement que nous avons déposé à la motion de Corsica Libera, s’agissant de la langue corse et du statut démocratique auquel nous voulons travailler dans l’esprit d’un bilinguisme assumé respectueux de notre diversité comme de notre histoire. Notre objectif est de poser dans la sérénité les conditions d’un débat fécond pour préserver et promouvoir la langue corse sans pour autant diviser celles et ceux qui ont choisi de vivre en Corse quelle que soit leur origine.
Dans ce panorama non exhaustif, j’y insiste, il y a l’action de la présidence de l’Assemblée sous l’impulsion de Dominique Bucchini et l’image positive qui s’en dégage. Il s’agissait pour nous d’éviter le piège du bicéphalisme et de la concurrence entre les deux principales fonctions de l’institution. Jusqu’ici nous y sommes parvenus avec esprit de responsabilité sachant que nous appartenons à une majorité relative mais aussi en gardant toute notre autonomie politique dans l’expression du groupe et dans ses décisions.
Inévitablement le regain de violence cette semaine, sa caractéristique barbare, nous interpelle d’autant plus que dès le début de la mandature nous n’avons pas voulu que cette grave question soit éludée au cœur même de l’institution régionale où toutes les questions qui intéressent la société insulaire sont débattues. Cela ne veut pas dire que nous ignorons les limites de notre rôle au contraire c’est précisément parce que nous ne voulons pas nous substituer à la justice et à la police, en faisant de la politique, que pour en débattre nous avons pensé qu’il fallait créer, sous l’autorité du président de l’Assemblée, la Commission violence qui reviendra devant l’Assemblée avec un rapport et des axes d’interventions démocratiques, sociaux et politiques pour endiguer dans un sursaut citoyen cette violence mortifère.
Depuis 2010 tout n’a pas changé mais il y des changements reconnus et appréciés qui constituent un point d’appui pour la bataille politique que nous engageons au plus près des réalités insulaires et dans le cadre des enjeux auxquels le pays, l’Europe et le monde sont confrontés. La question n’est pas de bien « gérer » sous la tutelle renforcée de l’Etat lui-même sous le contrôle des agences de notation, dans les deux cas pour maintenir le fameux triple A de l’austérité, mais de s’attaquer aux logiques du système en crise et au pouvoir mortifère des puissances d’argent qui sont derrière. Renoncer à faire reculer ce pouvoir, continuer à s’y plier comme le propose Fillon Sarkozy avec leur second plan d’austérité en 3 mois conduira inévitablement des milliers de femmes et d’hommes dans ce pays aux pires difficultés.
C’est donc à une bataille politique considérable, dans la durée, qu’appelle cette situation historique, avec l’objectif de permettre le développement d’une réaction populaire de masse contre la régression sociale, autour de solutions de sortie de crise progressistes contre le pouvoir des banquiers et des marchés financiers. Sans cela, l’Europe, elle-même, pourrait connaître son plus grand recul social depuis 1945 comme le montre l’exemple grec après l’interminable sommet Merkel Sarkozy et les conclusions du dernier G 20 dont on a peine à croire qu’ils offrent une issue quand il n’est pas dit comment le FSE de 1000 milliards sera abondé ou encore tant que l’Allemagne refusera que la BCE puisse prêter aux Etats de l’Union.
Dans ces conditions, notre ambition est de faire grandir un rapport de forces social et politique favorable à des solutions de sortie de crise et de les faire grandir, notamment dans les échéances électorales de 2012. Cela suppose de sortir le débat du cadre dominant imposé, comme nous avons réussi à le faire en 2005 pour le TCE ou en 2010 pour les retraites. Le Front de gauche et ses candidatures, sont en effet l’instrument à la disposition du peuple pour imposer ce contenu transformateur dans le débat alors que la compétition bipartisane tend à l’écarter. Notre démarche de priorité au projet, de confrontation publique, et notre offre publique de débat, réitérée par Jean-Luc Mélenchon au soir du second tour des primaires socialistes répondent à cette nécessité.
Cela m’amène à ces primaires, auxquelles nous devons prêter attention. Premières du genre en France, elles ont été marquées par une réelle mobilisation citoyenne : près de trois millions de votants à l’un ou l’autre des deux tours. Pour beaucoup de participants c’est un désir massif de se débarrasser de Nicolas Sarkozy, qui a prévalu. Les enquêtes d’opinion l’ont confirmé. Dès lors choisir la candidature la mieux placée pour y parvenir devenait une motivation centrale du processus qui a joué en faveur de François Hollande après la lamentable élimination de DSK.
Cela étant, elles ont révélé une attente de débat de contenus et de propositions, que nous sentions nous-mêmes. Les scores d’audience des débats télévisés ont été à cet égard significatifs et bien supérieurs au taux de participation au scrutin. Enfin, elles ont souligné l’envie d’intervention citoyenne directe dans les processus de décision. Cette disponibilité dépasse ces primaires en constituant de fait la condition d’une dynamique victorieuse.
Les éditorialistes, qui se font volontiers les portes paroles du président candidat non déclaré, expliquent depuis lundi que Nicolas Sarkozy va courageusement faire de sa réponse à la crise le thème central de la campagne. Autrement dit, la confrontation des options à gauche et dans l’affrontement avec la droite est indispensable pour la clarté. Nous voulons donc l’amplifier pour réussir à gauche avec une politique de gauche. Cela est d’autant plus nécessaire que pour le moment, c’est une faiblesse majeure de ces primaires socialistes, les catégories populaires restent encore très massivement à l’écart parce qu’elles doutent de la possibilité d’obtenir un changement répondant à leurs attentes.
Le débat entre dirigeants socialistes, d’accords sur le programme de leur Parti, renforce cette perplexité. De même nous pensons que ces primaires confortent la logique présidentialiste. C’est là tout le paradoxe ou se confondent le désir d’intervention et le cadre de l’élection qui la favorise le moins. Nous restons donc convaincus que la revalorisation de l’enjeu législatif, la bataille pour la démocratisation de nos institutions, notamment par le scrutin à la proportionnelle, la refondation démocratique de la République, seuls à même de diffuser le pouvoir dans la société, restent les questions clés pour changer de politique radicalement.
Voila comment nous voulons travailler au rassemblement à gauche dans la clarté, seul à même de pouvoir ouvrir la voie d’une victoire en adéquation avec les attentes populaires et dès lors durable. Avec le Front de gauche, nous sommes prêts à ce débat, à cette confrontation et nous pouvons être largement entendus. La volonté de renouvellement de la politique, de « démocratie réelle » comme disent les indignés, est puissante. La démarche que nous voulons initier répond à cette exigence de pratiques politiques nouvelles et de choix radicalement neufs.
Ainsi, notre objectif jusqu’en juin 2012 et de faire de la campagne du Front de gauche, pour les deux élections présidentielle et législatives, le moyen de lever une mobilisation sociale et politique, de plus en plus consciente, autour des grandes idées portées par le peuple afin qu’elles soient mises en œuvre, le moment venu, par une majorité de gauche.
La diffusion et la mise en débat de notre programme « L’humain d’abord » en constitue la trame. Depuis sa publication à la Fête de l’Humanité, son succès de diffusion, aussi bien militant que commercial, est spectaculaire. Le tirage a d’ores et déjà dépassé les 250.000 exemplaires, sans que nous sentions une baisse de diffusion. Nous en avons diffusé près de 300 en Corse et nous espérons rapidement atteindre les 600. Cela signifie quelque chose.
Il faut en faire un enjeu structurant du début de campagne, singulièrement jusqu’à la fin de l’année, en donnant un caractère visible et public à nos initiatives pour créer un réflexe chez celles et ceux qui cherchent à se faire une opinion afin qu’ils s’y intéressent, le lisent et viennent en débattre dans les Assemblées citoyennes que nous allons organisées.
A partir de là, nous devons amplifier le débat sur nos axes de propositions.
– Pour le contrôle public du secteur bancaire et financier, par des nationalisations, par la création d’un grand pôle public bancaire et financier, par le changement de statut de la BCE que devra demander la France,
– Pour réorienter radicalement tous les critères du crédit, les richesses et l’investissement vers la production utile, l’emploi et l’innovation industriels, vers la révolution écologique, vers l’éducation et la recherche, vers le logement, la santé et la protection sociale à tous les âges de la vie.
– Pour les salaires, le pouvoir d’achat et l’augmentation du Smic allant vers les 1700 euros nets, et de toutes les grilles des conventions collectives, en faisant reculer la précarité et l’insécurité sociale.
– Pour les services publics et en construire de nouveaux parce que continuer à livrer aux appétits financiers l’énergie, l’eau, les transports, la santé, le logement, l’éducation, la recherche, la culture, c’est de l’irresponsabilité sociale et écologique.
– Pour une industrie forte, créatrice d’emplois qualifiés, écologiquement innovante, parce que continuer à produire à bas coût, en délocalisant à tout va, n’enrichit que des actionnaires sans scrupules et prive d’un nouveau mode de développement.
– Pour une nouvelle République, qui démocratise ses élections et ses institutions, et donne de nouveaux pouvoirs aux citoyens.
– Pour l’Europe, celle que les peuples ont réclamée, comme le notre en 2005 en votant contre le TCE.
Voilà quelques idées, non limitatives, de ce sur quoi nous voulons débattre et rassembler. Les assemblées citoyennes doivent dans cet esprit permettre d’enrichir le programme sur des points précis et dire ce que devrait être les mesures d’une alternative politique de gauche avant d’aboutir à une synthèse nationale en début d’année prochaine.
Ces assemblées peuvent également jouer un rôle essentiel pour développer ces axes de propositions au plus près de la réalité et des spécificités de notre région. Les candidats aux législatives y prendrons une part active. Mais cela suppose également de veiller à leur élargissement comme nous l’avions fait dans la campagne des régionales de 2010. Dans cette démarche, nous nous situons aux côtés des salariés et particulièrement dans les luttes avec l’objectif de développer un Front des luttes car c’est là, nous le savons, que les consciences politiques se forgent pour beaucoup.
Deux derniers points sur les candidatures avant de conclure.
Nous sommes engagés dans la désignation des candidats aux législatives sachant qu’en Corse l’accord national avec le PG et la GU attribue au PCF les quatre circonscriptions. Notre ambition est évidemment d’être présents avec le Front de gauche dans les 4 circonscriptions avec l’ambition de progresser par rapport à 2007.
Nous allons également entamer la collecte des signatures pour le parrainage de notre candidat à l’élection présidentielle. C’est aussi un élément de mobilisation des élus dans un contexte où nous pouvons recueillir plus de signatures qu’en 2007. En effet la gravité de la situation des collectivités locales et les projets de la droite, les attaques contre les services publics, la montée de la pauvreté en zone rurale, qui ont cristallisé leur mécontentement jusqu’au basculement du Sénat, appellent un prolongement à la présidentielle.
A l’inverse d’une présidentialisation conçue pour dessaisir, éloigner, tenir à distance les citoyens, nous voulons, en faisant tout cela, mêler les deux campagnes pour mettre au cœur du débat politique, non pas la personnalité de celui ou celle qui sera élue à l’Elysée, mais la construction d’une majorité politique, dans laquelle nos parlementaires communistes et Front de gauche à l’Assemblée Nationale comme au Sénat, dans un groupe renforcé, défendrons la politique de gauche que notre peuple attend. Comme en 2010 nous pouvons faire événement si dès maintenant nous y travaillons avec les mêmes principes et la même détermination.
Voilà, ce que je voulais présenter en introduction à cette rencontre.
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