La guérilla colombienne des Farc a décrété un cessez-le-feu définitif à partir de dimanche minuit (lundi 5H00 GMT) dans la foulée de l’accord de paix historique conclu cette semaine avec le gouvernement pour mettre fin à 52 ans de conflit armé.
« J’ordonne à tous nos commandements, à toutes nos unités et à chacun de nos combattants de cesser le feu et les hostilités de manière définitive contre l’Etat colombien à partir de ce soir minuit », a déclaré devant la presse à La Havane le chef suprême des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Timoleon Jimenez, dit « Timochenko ». Jeudi, le président colombien Juan Manuel Santos, chef des armées, avait le premier ordonné un cessez-le feu définitif avec les Farc à le même heure, au lendemain de la signature d’un accord de paix définitif avec la première guérilla du pays, issue en 1964 d’une insurrection paysanne et qui compte encore quelque 7.500 hommes armés. « Nous avons entendu avec émotion l’ordre présidentiel à son armée, et nous donnons en conséquence le même ordre à nos troupes », a déclaré le chef des Farc.
C’est la première fois que le gouvernement et les Farc conviennent ensemble d’un tel cessez-le-feu, même si la guérilla observait depuis juillet 2015 une cessation des hostilités unilatérale qui a contribué à limiter considérablement les affrontements avec l’armée ces derniers mois. Ces accords de paix conclus à l’issue de près de quatre ans de pourparlers délocalisés à La Havane devraient être officiellement signés par M. Santos et « Timochenko » entre le 20 et le 26 septembre. Ils doivent ensuite être soumis à l’avis des Colombiens lors d’un référendum le 2 octobre. De son côté, la guérilla doit ratifier le texte lors d’une conférence nationale qui se tiendra du 13 au 19 septembre dans le sud de la Colombie. Une fois l’accord signé et entériné, les guérilleros devront se rassembler dans 31 zones déterminées de Colombie pour rendre les armes, sous supervision de l’ONU. Le processus doit durer six mois.
Le conflit colombien, qui au fil des décennies a impliqué plusieurs rébellions d’extrême gauche –dont l’Armée de libération nationale (ELN, encore active)– des paramilitaires d’extrême-droite et les forces armées, a fait au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,8 millions de déplacés.