(AFP) Jean-Guy Talamoni (<– lien) s’est exprimé onze jours après une mise en garde du (FLNC) Front de libération nationale de la Corse du 22-Octobre adressée aux islamistes radicaux…
Le président nationaliste de l’assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a appelé les Corses, dimanche à Corte (Haute-Corse), à « repousser toute tentation de réponse individuelle ou d’initiative désordonnée » en cas d’attentat islamiste dans l’île, onze jours après une déclaration remarquée du Front de libération nationale de la Corse du 22-Octobre (FLNC, clandestin).
« Repousser toute tentation de réponse individuelle »
Le mouvement clandestin avait mis en garde les « islamistes radicaux de Corse » dont une attaque déclencherait « une réponse déterminée sans aucun état d’âme ». Jean-Guy Talamoni s’y oppose. « Si quelque événement devait survenir ici, nous vous demanderons de repousser toute tentation de réponse individuelle ou d’initiative désordonnée qui diviserait immanquablement notre société face à un ennemi qui veut précisément obtenir ce résultat », a-t-il déclaré aux Journées internationales du parti indépendantiste Corsica Libera dont il est un dirigeant.
Il a réitéré « avec force l’exigence formulée le 28 juillet par l’assemblée de Corse », quelques heures après le communiqué du FLNC. L’assemblée a adopté une résolution demandant notamment la « fermeture immédiate des lieux de prières où se tiennent des propos incompatibles avec les valeurs du peuple corse (… et) l’expulsion des religieux ou pseudo-religieux qui les tiennent ».
« Le salafisme et autres courants intégristes n’ont aucune place dans notre pays », a ajouté Jean-Guy Talamoni durant cette réunion publique dans la citadelle de Corte, capitale historique de la Corse, à laquelle ont assisté quelque 700 personnes, selon les journalistes sur place.
Les dirigeants corses ont demandé des comptes à Paris
Le président de l’assemblée de Corse a appelé les habitants de l’île de Beauté à « conserver leur calme » et à faire confiance aux dirigeants nationalistes de l’île, vainqueurs des élections territoriales de 2015. Les dirigeants insulaires, a-t-il ajouté, ont demandé « des comptes à l’administration française sur la façon dont la sécurité est assurée dans l’île ». « Nous confrontons les réponses aux nombreux renseignements dont nous disposons de notre côté ».
Visant implicitement le Front national dont l’influence est grandissante en Corse, Jean-Guy Talamoni a également exhorté ses compatriotes « à ne jamais suivre ces Thénardier de la politique qui, sur les bords de la Seine, ambitionnent misérablement de devenir des profiteurs de guerre » et « ne pas écouter les oiseaux de malheur et les Cassandres intéressés qui (…) ont fait de la peur un fonds de commerce, ceux qui misent sur le chaos pour prendre le pouvoir à Paris ».