#Corse @F_Alfonsi « Carnage de Nice La situation est grave »

Le terrorisme a pour but de épandre la terreur. Plus encore que l’attentat « ciblé » de Charlie Hebdo, ou même le massacre à la kalachnikov de dizaines de jeunes à Paris un soir de spectacle, le camion bélier poursuivant la foule anonyme de Nice est une image monstrueuse qui hantera à toujours les esprits. En balayant enfants, femmes et vieillards sur son passage, il ne laisse plus personne à l’écart et il envoie le message que Daesch veut propager : tout un chacun est une victime potentielle, et tout un chacun doit apprendre à vivre dans un climat de terreur.

La France connaît une succession d’attentats sans précédent depuis deux ans. Daesch y concentre son action, même quand il agit depuis la Belgique. Fort heureusement certaines tentatives ont échoué comme l’attentat du Thalys et quelques autres. Mais le bilan est impressionnant : environ 250 morts en un an et demi, et, surtout, un sentiment d’impuissance qui est désormais angoissant. Car au moment-même où les autorités se félicitaient d’un Euro exempt d’attentats, un individu agissant au nom du terrorisme islamiste louait le camion qui allait transformer le 14 juillet 2016 en sommet de l’épouvante.

Les statistiques économiques sont là : Paris huit mois après subit encore le contrecoup des attentats de novembre dernier. Qu’en sera-t-il pour Nice quand l’onde de choc sera passée ? On croyait ce type de conséquences réservées aux espaces touristiques tunisien ou turc. On voit qu’il n’en est rien, et que chaque nouvel attentat de cet acabit installe la France aussi sur la liste des cibles régulières du terrorisme, et donc des destinations touristiques à éviter.

La situation est grave, et le gouvernement sait que le peuple ne supportera pas que l’inefficacité soit au rendez-vous de son action. Or, l’autre source d’inquiétude que l’attentat de Nice propage est celle que son auteur semble sorti de nulle part. Il était absent des fameuses « fiches S » comme de tous les radars d’observation qui doivent normalement alerter sur la possibilité d’un attentat. Or sa détermination implacable sort manifestement de l’ordinaire, et sa dérive terroriste aurait dû alerter, d’une façon ou d’une autre, les systèmes de surveillance mis en place par toutes les polices. Tel n’est pas le cas, alors que Nice est une place signalée de la nébuleuse terroriste telle que cartographiée à partir des cas repérés de départ en Syrie par exemple.

Son parcours « d’immigré ordinaire » dément les discours sur les réfugiés abritant des commandos envoyés depuis l’Irak ou la Syrie. Les « soldats de Dieu » sortent des espaces marginaux de la société française, autant dire que le réservoir est loin d’être épuisé, et qu’il peut être actionné sur tout le territoire.

Comment réagira l’opinion publique française ? Le plus probable sera la montée des réflexes sécuritaires qui vont contribuer à plomber un climat politique déjà délétère à la veille de l’élection présidentielle.

AlfonsiFrancoisCar, à l’échec de l’action anti-terroriste en France, s’ajoute l’action militaire qui piétine en Syrie et en Irak. Daesch y maintient l’essentiel de son emprise face à une coalition qui peine à s’organiser entre Russes et Occidentaux divisés sur la question du régime syrien, une Turquie dont l’objectif est de combattre avant tout les Kurdes, et le reste de l’Europe qui reste sur l’Aventin d’une guerre où seule la France s’engage et s’expose aux côtés des Américains. Le terrorisme inspiré par Daesch, d’Orlando à Nice, en passant par Bagdad, est à l’image de la guerre menée contre Daesch au Moyen Orient. Il vise en priorité ceux qui s’opposent militairement au Califat d’El-Bagdadi.

Vaincre Daesch au Moyen Orient est certainement le seul moyen de mettre un terme durable à la guerre sale des islamistes qui frappe particulièrement le territoire français. Mais ce ne sera pas une simple formalité, encore moins si les conditions politiques restent durablement contradictoires au Moyen Orient, et si les moyens déployés restent limités sur le terrain faute d’engagement de nouveaux pays, notamment en Europe.

L’attentat de Nice appelle une réaction politique de niveau international à la hauteur du défi lancé.

François Alfonsi

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