Saveriu Luciani évoque à cette occasion, le cadre général en précisant qu’en l’état, force est de constater que la Corse n’a pas bénéficié du suréquipement pourtant constaté dans les régions du Sud de la France depuis les années 1960.
Le réchauffement climatique de ces dernières années rend aujourd’hui indispensable la poursuite et l’accentuation du programme de travaux structurants hydrauliques permettant la sécurisation en eau de l’ensemble des microrégions desservies par les ouvrages de la Collectivité territoriale de Corse et dont l’OEHC est concessionnaire.
A titre d’exemple, la région du Grand Sud risque de connaître une situation relativement délicate pour l’été 2016. Nous rencontrerons d’ailleurs les élus de cette région dès lundi à Portivechju pour évoquer ensemble les contours d’une stratégie estivale.
Devant ce déséquilibre croissant, en période estivale, entre les ressources et les besoins, accru par les incidences du réchauffement climatique, il est important pour la Collectivité territoriale de Corse, d’impulser pour l’année 2016 une politique axée plus principalement sur 3 axes :
- Le renforcement des stockages en poursuivant les études et travaux relatifs au développement des interconnexions entre les barrages existants, en visant à l’augmentation des volumes de stockage (création de nouveaux stockages d’eau, augmentation des capacités des retenues existantes), en sécurisant les ressources existantes (réhabilitation des captages, confortation des stockages existants) et en développant de nouvelles ressources.
- L’amélioration de la connaissance sur les ressources en eau. Désormais notre nouveau service hydro climatologique est en capacité de fournir les informations nécessaires dans la perspective du réchauffement climatique.
- L’amélioration des rendements de l’ensemble des réseaux hydrauliques pour lutter contre le gaspillage, notamment en développant de façon systématique la mise en place d’instruments de comptage de l’eau (mise en place notamment de débitmètres) permettant d’affiner les modèles hydrauliques associés pour chacune de nos régions.
L’ensemble de ces problématiques a été ainsi abordée, à notre initiative, lundi 30 mai à Bastia, avec l’ensemble des partenaires du monde agricole, dans le de la mise en place d’une mission transversale avec l’ODARC et l’ OEC.
Face à cet enjeu sociétal majeur, l’Office d’équipement hydraulique de Corse, outre sa mission globale d’aménagement et de gestion des ressources hydrauliques de la Corse, accentuera ses efforts sur la mise en œuvre des axes cités ci-dessus.
LE RÉSERVOIR DE SALVI,
ce sont donc à terme 40.000 m3 de stockage. Mis en service en 1980, sa position géographique, et en particulier son altitude (plus de 530 NGF), constituait alors également un élément de sécurité pour cette desserte. Du fait de sa dégradation, cette réserve, avant la restauration complète de son complexe d’étanchéité, voyait alors sa capacité réelle de stockage réduite à moins de 15.000 m3.
Le montant global de l’opération s’élève à 1,6 M€, financé à 40 % par le PEI et 60 % par l’OEHC (dotation d’investissement CTC). Il n’y aura ainsi aucune répercussion sur le prix de l’eau potable vendue aux communes de Balagna, soit 0,9795 €/M3, redevance Agence de l’Eau comprise.
Désormais, ce réservoir de Salvi est véritablement une ressource d’appoint, un ouvrage de sécurité qui peut permettre de répondre à une indisponibilité temporaire d’un ouvrage de production ou de transfert. Cette sécurité supplémentaire qui faisait jusqu’ici défaut, donne donc à présent, aux exploitants, plus de souplesse pour le fonctionnement du système hydraulique général.
Au-delà de cet équipement important, dans une région, le Président de l’OEHC qui après avoir évoqué le Sud-Est, qui mérite un renforcement de notre action, a annoncé d’autres réalisations qui sont en cours ou en projet, sur le très court terme :
- un nouveau réservoir et un nouveau surpresseur à Belgude,
- un nouveau réservoir accompagné de la refonte de la station de pompage à Lozari,
- la rénovation complète de la station de pompage de Calvi,
- la rénovation du surpresseur de la Bolaccia,
- une oxygénation de la zone de prélèvement dans le barrage de Codole (Pb cyanobactéries)
- une station de traitement et de transfert à Bonifatu.