Un rassemblement a eu lieu vendredi devant le commissariat de Bastia pour soutenir Nicolas Battini, Stéphane Tomasini et Ghjiseppu Maria Verdi dans le cadre de l’affaire de l’attentat à la voiture bélier contre la sous-préfecture de Corte en 2012.
Voici le texte de la conférence de presse de vendredi :
Il y a trois ans jour pour jour, s’abattait sur notre mouvement la plus grosse vague de répression depuis sa refondation en novembre 2012. Plus d’une dizaine d’interpellations avaient lieu au petit matin dans le cadre de l’affaire de la tentative d’attentat à la voiture bélier contre la sous-préfecture de Corti. Certaines de ces interventions policières seront d’ailleurs réalisées avec une rare violence.Nicolas Battini et Stéphane Tomasini, 19 et 21 ans, seront placés en détention, Ghjiseppu Maria Verdi, 19 ans à l’époque, est toujours recherché.
L’objectif était clair : tuer notre mouvement dans l’oeuf, lui donner un coup d’arrêt, l’empêcher de s’exprimer. L’effet obtenu a été inverse, nous donnant ainsi une visibilité et une légitimité incontestables aux yeux de la population, et faisant de nous le premier mouvement de jeunesse de Corse. Più cresce a ripressione, più a lotta piglia forza.
Coofficialité de notre langue, statut de résident, statut fiscal, amnistie pour les prisonniers politiques…
Ces revendications nationalistes ont trouvé un écho favorable au sein de la population corse, et ont été votées à de larges majorités lors de la précédente mandature.
Rappelons également qu’en juin 2014, le FLNC Unione di i Cumbattenti a amorcé une démilitarisation progressive. Il y a moins d’un mois, le FLNC dit du 22 octobre lui a emboîté le pas.
Enfin, lors des élections territoriales de décembre 2015, les Corses ont clairement exprimé leur adhésion aux idées nationalistes en portant la liste Pè a Corsica aux responsabilités.
Ces éléments témoignent de la réelle volonté d’apaisement dont fait preuve notre peuple pour construire la Nation corse de demain.Qu’en est-il au niveau de l’État français ?
A ces légitimes revendications, Paris oppose fin-de-non-recevoir et répression. Les motions votées par l’Assemblée de Corse restent en effet sans réponse, quand elle ne sont pas simplement balayées d’un revers de manche. La machine policière et judiciaire continue à se déchaîner contre tout ce qui ne rentre pas dans le moule de la République une et indivisible, s’attaquant particulièrement et inlassablement à notre jeunesse.
Au mois de février dernier, cet acharnement a dépassé le cadre politique lors de l’agression subie à Reims par les supporters bastiais, victimes à la fois de violences policières et de l’acharnement d’une justice schyzophrène qui condamne les victimes à dédommager leurs agresseurs. Rappelons également le cas du jeune étudiant Maxime Beux, qui a perdu un œil ce soir-là suite à un tir de flashball.
Durant ses trois années de détention préventive, notre militant Nicolas Battini a fait preuve d’une volonté à toute épreuve. Pas un instant il n’a renié ses idées, celles qui l’ont conduit à être l’un des membres refondateurs de notre structure. Jamais il ne s’est compromis.Il a également fait le choix de mettre ce temps à profit en reprenant ses études. Les difficultés liées à l’incarcération, ainsi que les conditions particulièrement difficiles dans lesquelles il est détenu à la prison de Bois d’Arcy ne l’ont pas empêché de réussir son cursus universitaire. Sa détention ne l’a pas non plus empêché de continuer à porter son message politique ou à se mobiliser lorsque cela était nécessaire, l’amenant ainsi à passer plusieurs périodes en quartier disciplinaire.
Notre autre militant mis en cause dans cette affaire, Ghjiseppu Maria Verdi, est lui recherché depuis trois ans, trois années durant lesquelles il n’a évidemment pu poursuivre son cursus universitaire entamé en 2012, trois années sans que sa famille n’ait la moindre nouvelle de lui. Nous lui apportons notre entier soutien et nous lui adressons un message: teni forte o cumpà !
Nous sommes aujourd’hui à 4 mois de leur procès devant la Cour d’Assises anti-terroriste de Paris. Ce procès sera bien évidemment une tribune politique, mais également l’occasion de nous mobiliser afin de leur apporter notre soutien tout au long de ces prochains mois. Nous appelons l’ensemble des Corses à nous rejoindre lors de ces mobilisations.
Le 27 septembre prochain, c’est notre jeunesse toute entière qui sera jugée et c’est elle que nous devons défendre.Nous n’attendons pas de clémence de la part de ce tribunal. Nous ne lui reconnaissons d’ailleurs aucune légitimité à juger des patriotes corses. Nous réclamons seulement un acte de paix, un premier pas devant mener plus tard à une loi d’amnistie générale des prisonniers politiques, conformément aux attentes de l’ensemble des Corses, en recherche d’une solution politique qui ne semble pas vouloir franchir la Méditerranée.
Quel message l’état français souhaite faire passer à la jeunesse Corse ?À l’heure de l’apaisement, nous ne pouvons accepter une condamnation de plus.
SUSTEGNU À I NOSTRI MILITANTI NICULAIU BATTINI È GHJISEPPU MARIA VERDI !
SUSTEGNU À STEFANU TOMASINI !
SUSTEGNU À A GHJUVENTÙ CORSA !
AMNISTIA PER TUTT’I PATRIOTTI !
Ghjuventù Indipendentista