(CORSE MATIN) Manuel Valls les avaient décrites ces lignes rouges qu’il avait pourtant tentées de minimiser, à l’époque. C’était en janvier dernier. Aujourd’hui, en mai, les lignes sont devenues lézardes. Réparables peut-être. Mais à quel prix ?
Entre deux mouvements de grève et trois manifestations battant le pavé parisien, les élus corses sont retournés à Paris, hier. S’asseoir, une fois encore, face au ministre de l’Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales, Jean-Michel Baylet. Si les autres sont dans la rue, eux bossent. Pour justement ne pas y être, à la rue, lorsqu’ils ouvriront en grand les portes de la future collectivité unique.
Reste les faits, rien que les faits. C’est-à-dire les paroles. Qui, pour l’heure s’envolent. En attendant l’écrit. L’écrit, ces fameuses ordonnances, qui doivent sceller à l’encre de la loi, le destin d’une île en marche. Sur la table, les plumiers n’ont pas encore servi à graver l’écorce, à rendre meilleurs les Corses. Le gouvernement restant de marbre face au cadre législatif. Les élus insulaires eux, s’ils ne jettent pas la pierre à tout, attendent de se chauffer à un autre bois. Trois temps pour une danse ministérielle : ce qui est acquis, ce qui coince, ce qui reste incertain.