Corsica Libera tenait son Assemblée Générale en mai 2016, le 22. Voici la motion d’orientation générale votée à l’unanimité
Au-delà de la signification et de l’importance de cet évènement dont maintes analyses ont déjà été produites, nous retiendrons que le mouvement national a, à cette occasion, adopté l’attitude stratégique que nous défendons depuis toujours, à savoir la complémentarité et la synergie des deux grands courants du nationalisme corse, identifiés pour ce qu’ils sont, et convergeant au service de l’intérêt national.
Cette attitude est la bonne: la personnalité et la marge de manœuvre de chaque composante sont préservées, ainsi que la possibilité de canaliser toutes les forces au bon moment.
Dans ce contexte, le renforcement du courant indépendantiste doit demeurer pour nous une priorité, tout comme la recherche constante de la meilleure harmonie possible avec tous ceux qui, même s’ils n’ont pas le même positionnement que nous sur tous les sujets, contribuent aux avancées décisives que nous portons en commun.
D’emblée, il semble important de dégager deux axes de travail dont découleront les adaptations structurelles nécessaires.
1er axe: articulation entre lutte institutionnelle et lutte de masse.
Le rôle des élus de Corsica Libera au sein de l’Assemblée territoriale ne sera pas simple, nous le savons tous. La tâche est immense pour eux et, dans un cadre contraint, ils devront à la fois impulser des orientations capitales pour la Corse, et se battre pour faire évoluer l’institution malgré les blocages actuels.
Il nous appartient d’appuyer leur action en étant présents sur tous les terrains pour relayer, expliquer, exprimer par tous les moyens à notre disposition, les aspirations des Corses au sujet desquelles l’Etat français continue d’opposer des fins de non-recevoir.
Des actions ponctuelles et de grandes mobilisations devront être organisées sur les thèmes de l’amnistie, du statut de résident, de la coofficialité de notre langue, mais aussi sur les questions urgentes au plan social et économique (corsisation des emplois, fiscalité, etc…).
Il conviendra d’imaginer des démarches permettant de commencer à faire appliquer concrètement ce que l’Assemblée de Corse a voté sans attendre l’assentiment de Paris.
Il nous faudra aussi contrer toutes les tentatives de déstabilisation entreprises par les forces du passé, qui œuvrent toujours à l’aliénation de notre peuple.
Il nous faudra enfin, par la dynamisation de nos cumitati et sections, mettre en réseau les compétences, élargir notre audience, populariser notre projet, prendre en compte toutes les questions et propositions, montrer que nous sommes à l’écoute de tout un chacun, et irriguer ainsi, en permanence, notre réflexion.
2ème axe: le projet d’indépendance.
Parallèlement, nous devons impérativement poursuivre notre réflexion en dehors du cadre institutionnel actuel, et l’élaboration de notre projet d’indépendance nationale doit être poursuivie, étayée.
Le FLNC, outre avoir assumé, pendant toutes ces années de conflit, la part la plus difficile du combat national, a toujours été cet espace de liberté, hors des contingences d’un système étranger, ou se sont exprimées les aspirations les plus profondes d’un Peuple en lutte pour la reconquête de tous ses droits.
Aujourd’hui, au-delà de ce qui pourrait immédiatement être appliqué pour mettre la Corse sur la bonne voie (cf. projet Corsica 21), nous devons reprendre le flambeau de la réflexion et de l’action, pour modifier en profondeur notre société, afin que le pays réel s’impose petit à petit face à une légalité importée et imposée.
Notre primu quaternu di l’indipendenza a déjà reçu un écho très favorable et procède de cette indispensable dynamique. Très rapidement, nos équipes doivent se remettre à l’œuvre pour prolonger ce travail. Un secondu quaternu devrait pouvoir être rédigé, d’ici peu. Sa diffusion, et les actions qu’il suscitera, s’inscrivent dans le prolongement d’une lutte qui, au-delà des formes qu’elle prend et des moyens qu’elle associe, dans l’espace et dans le temps, demeure, résolument, une Lutte de Libération Nationale.
Pour parvenir à mener à bien toutes ces missions et ne pas rater le train des indépendances des Nations sans Etats qui se dessinent actuellement en Europe, Corsica Libera doit se doter d’une structuration efficace avec, notamment une définition plus précise des tâches et responsabilités de chacun.
Corsica Libera
L’historique des Assemblées Générales en quelques dates :
16 Novembre 2014 : En préalable à cette Assemblée Générale du 16 novembre, Corsica Libera a organisé des réunions de préparations.
Ce 16 novembre2014, quelques 400 militants s’étaient réunis dimanche 16, pour débattre entre autres choses d’une motion de structuration et de d’orientation politique. Débats constructifs pendant plus de 4h, avec in fine, un nouvel exécutif à la clé.
« La réaffirmation que la seule communauté de droit sur cette terre est le peuple Corse »
Des applaudissements pendant une longue minute et des militants debout dans l’amphithéâtre de la faculté de droit de Corte : c’est par cette image qu’a débuté, hier, l’assemblée générale de Corsica Libera. La raison de cette adhésion ? Une motion de soutien à Olivier Sauli, le militant porto-vecchiais victime d’une tentative d’assassinat vendredi matin sur la route d’Arca.
« le peuple corse s’empare de ce qui se passe à l’assemblée, qu’il soit partie prenante de la démarche. Le temps presse d’arriver à une grande implication populaire », estime François Sargentini. « La société civile doit se mobiliser afin que les élus ne soient pas seuls en première ligne », renchérit Jean Guy Talamoni. Et pour cela, les militants « qui sont la base de notre mouvement » entendent se redéployer sur le terrain, avec notamment la « création de comités locaux pour que tout le monde puisse s’investir et aller au-delà de la base militante »,détaille Petr’Antone Tomasi.
« Une majorité évolutionniste est en train de se former en Corse au travers du projet de la CTC. La force du message du FLNC a été reconnue », explique François Sargentini. Il est rejoint dans ses propos par Petr’Antone Tomasi, qui précise qu’il « ne s’agit pas d’accéder aux responsabilités pour l’acte en lui-même mais de construire un éventuel accord politique autour des idées et fondamentaux du mouvement national ». Les leaders de Corsica Libera estiment néanmoins que leurs idées devront passer par un rapport de force avec Paris. « C’est l’une des raisons pour lesquelles nous allons nous élargir à l’international. Nous avons envoyé des délégations en Écosse et en Catalogne, mais au-delà de ces deux cas, nous voulons mettre en accusation l’État français pour qu’il tienne enfin compte de ce que veut la Corse et de ce que ses élus ont voté », développe Jean Guy Talamoni.
27 Février 2012 : « L’ordre du jour portera notamment sur l’étude et l’adoption soumise au vote des militants des motions d’orientation générale, et de structuration du mouvement, l’analyse de la situation politique actuelle, le déroulement de la campagne des prochaines élections législatives »
L’Assemblée Générale forte de plus de 500 militants venus débattre des motions d’orientations. Trois motions différentes ont été proposées au vote des militants qui ont pu ainsi s’exprimer et participer à la vie du mouvement, démocratiquement. Les motions étaient soutenues par une liste de militants, qui prétendaient être élus à l’exécutif. Les anciens militants du Rinnovu se sont retirés et ne sont plus représentés au sein de l’Exécutif.
Esecutivu novu Corsica Libera… Hé esciutu di una cunsulta generale in Corti à a quale hannu participatu 500 militanti… 7 membri di l’anzianu esecutivu ùn si so micca rapresentati é ùn n’hannu micca vutatu… Si tratta d’anziani militanti di u Rinnovu… « Vulemu noi un dibatitu d’idéé, micca di un votu chi ripone nanta fudamenti piu persunali che pulitichi, ùn vulemu di un scutinu chi ghjova à cunfurta u putère di certi »… Cusi ha incalcatu Paulu Anto Susini… Di su so cantu, Ghjuvan Guidu Talamoni ha dichjaratu chi stu votu traduce solu a vulunta di i militanti di d’appiegà i statuti di u muvimentu…
« Les militants sont remis au centre du jeu puisque c’est eux qui vont voter et qui vont désigner l’exécutif de façon très démocratique » affirme Jean-Philippe Antolini, alors candidat aux Législatives pour Corsica Libera. Pour sa part Jean Guy Talamoni a estimé que ce vote n’était que la traduction de la volonté des militants d’appliquer à la lettre, les statuts votés par le mouvement. « Nous avons besoin d’une direction solide, respectée, représentative de l’ensemble du mouvement et de ses sensibilités, en application des accords concluent lors du congrès fondateur. Cette absence d’élection de l’exécutif a laissé croître des velléités internes depuis plus d’une année », peut-on lire dans la motion déposée par Jean-Guy Talamoni, François Sargentini et Pierre Paoli.
17 janvier 2011 : Cunsulta – La famille indépendantiste était réunie à l’université, pour valider son départ en campagne sous la bannière Corsica Libera et présenter ses premiers candidats porteurs d’une part de renouvellement. Plusieurs centaines de militants se sont ainsi réunies en centre Corse, avec en point de mire, ces échéances électorales importantes. Les militants et membres de l’Exécutif du mouvement, après avoir rendu un hommage à Maître Stagnara, ont dévoilé les douze premiers noms qui partiront à la bataille des territoriales. Jean-Guy Talamoni conduira la liste, en seconde position on retrouve Véronique Sciaretti, la conseillère sortante, Paul-Félix Benedetti est troisième, Jean-Marie Poli cinquième. Vient ensuite Rosa Prosperi notamment. L’occasion de rappeler les fondamentaux du mouvement et les principaux axes de ce qui constituera le programme de campagne. L’occasion aussi de présenter de jeunes militants, comme Josepha Giacometti, en 4e position, ou Michel Giraschi en 7e place, et aussi de réaborder le projet Corsica 21, document fondateur de cette campagne. Si Jean-Guy Talamoni conduira la liste, Pierrot Poggioli la clôturera.
5 décembre 2010 – Assemblée Générale de Corsica Libera. Un rendez-vous placé sous le signe du consensus, selon Pierre Poggioli, figure emblématique du mouvement indépendantiste et membre de la direction du mouvement. Qui rassemble, entre autres, les anciens de Corsica Nazione Indipendente et d’U Rinnovu, incarnés respectivement par Jean-Guy Talamoni et Paul-Félix Benedetti. Le duo qui avait porté sur ses épaules les espoirs indépendantistes en mars dernier. PROGRAMME. Les militants et sympathisants ont donc rendez-vous à l’amphithéâtre Farrandu Ettori pour débattre et valider les orientations du courant politique, préparer les prochaines échéances électorales et désigner les membres de l’exécutif pour les deux années à venir.
1er Février 2009 : Corsica Libera présente son Exécutif et son projet politique devant plus de 600 militants. Corsica libera se félicite du succès populaire du Congrès de la refondation, 634 congressistes ayant participé à ce Congrès constitutif. Corsica libera est la matérialisation structurelle de la refondation, elle regroupe des patriotes au sein d’un mouvement unifié, rénové et pluraliste qui doit organiser et structurer les débats en son sein. (Dossier sur Unità Naziunale). Corsica Libera se présente non comme un parti mais comme « un mouvement à tendances »
la moitié des personnes qui aurait désiré participer aux débats l’a fait d’une oreille lointaine. Cependant, c’est dans un tonnerre d’applaudissements que les quatre mouvements ont été dissous au profit de la création de Corsica Libera. Le parti indépendantiste à tendances dont on avait deviné l’émergence proche lors des Ghjurnate Internaziunale di Corti, en août dernier. « Cela prouve au moins que la démarche était non seulement nécessaire mais surtout attendue par les militants », a lancé Philippe Paoli. C’est donc sans ambiguïté que Corsica Libera a apporté son soutien, d’une part aux « prisonniers politiques », mais aussi « au mouvement clandestin, dont on sait qu’il saura prendre du recul le moment venu, c’est-à-dire le jour où une solution politique pour la Corse sera trouvée », a soutenu Paul-Félix Benedetti.
Corsica Libera a décidé « de tenir un discours public plus libre, sans se laisser enfermer dans le débat récurrent de la condamnation de la violence politique« .
Le pôle indépendantiste a aussi rappelé son objectif de « donner par étapes à la Corse un statut de nation indépendante dans le cadre européen, à l’égal de ce qu’ont déjà obtenu Malte ou Chypre ».
Dans ce cadre, le nouveau mouvement a estimé que « l’importance des immigrations multiformes actuelles (« cadres français du public et du privé », seniors « parmi lesquels beaucoup de nantis » et « arrivants de pays européens ou de la rive sud de la Méditerranée ») met en danger le peuple corse ».
« L’hospitalité est une valeur fondatrice du peuple corse », précise la motion de Corsica Libera, qui ajoute: « le peuple corse est en voie de minoration sur sa terre », et, « comme tous les peuples du monde, il doit avoir la maîtrise de sa politique migratoire ».
« Corsica libera » est portée sur les fonts baptismaux en 2008 (Dossier complet ici)
28 septembre 2008 : « Corsica libera », se veut l’outil de la refondation du nationalisme. 200 militants ont participé à une « cunsulta » de refondation du mouvement national corse. Après deux heures de débats,une motion de structuration a été votée. Les partis politiques participant à ce mouvement de refondation se sont déclarés « en sommeil », il s’agit de Corsica Nazione Indipendente, U rinnovu, ANC-PSI et Strada Diritta. Le nom « CORSICA LIBERA » a été choisi pour incarner ce nouveau mouvement. En 2009 a eu lieu le congrès fondateur de Corsica Libera, il sera alors question d’abandonner définitivement les autres sigles. (Source Unità Naziunale)
« Corsica Libera » est donc, désormais d’actualité, le mouvement constitue le cadre du travail interne, l’en-tête de toutes les communications, la figure de proue unique de l’action, quelle qu’elle soit. La logique collégiale est privilégiée sans mettre en avant une quelconque individualité comme le ferait la logique hiérarchique d’un parti. Telle est, quoi qu’il soit, aujourd’hui, la volonté des initiateurs. « Ce que nous devions opérer impérativement, c’était le rassemblement. Il était plus que nécessaire au sein du pôle indépendantiste et souverainiste », a ajouté François Sargentini. Un nouveau mouvement, le seul désormais représentatif du pôle indépendantiste et souverainiste. Les organisations citées plus haut abandonnent leurs bannières, du moins pour le moment. Leur mise en sommeil a été annoncée, au moins jusqu’au congrès fondateur qui aura lieu au mois de janvier. Il sera temps de savoir, d’ici là, si la décision de les dissoudre définitivement sera prise.
Sans faire l’objet d’amendements considérables, la motion d’orientation politique a été validée, retenant les principales revendications du nouveau mouvement. « Elles portent notamment sur la citoyenneté corse, le retrait du PADDUC au profit d’un véritable document de développement durable, le soutien aux prisonniers politiques et l’officialisation de la langue corse », a précisé Gérard Dykstra.