La disparition tragique de notre ami, Claude Cesari, décédé dans un accident de moto, imputable à un bovin en divagation, a remis à la une des journaux ce cauchemar des usagers des routes insulaires.
Pour certains, cela relève de la malchance ; pour d’autres d’un problème insoluble. En fait la litanie des accidents ne s’interrompt pas depuis des décennies. lls relèvent de l’entière responsabilité des hommes et des institutions.
La divagation animale est le terme ultime et public de la déchéance de l’élevage bovin. Celui-ci n’existait pas en Corse puis est venue l’idée saugrenue et inadaptée de l’importer ici. Sans aucune rationalisation, sans aucun contrôle, sans résultats, le chiffre des animaux en liberté allant croissant, en parallèle avec les incendies volontaires et l’augmentation des « primes à la vache », versées par Bruxelles. Ici les abus étaient tels que l’UE a mis un terme à cette pratique, rétablie sur le champ par le gouvernement de l’époque ; l’Etat craignait les émeutes car la manne donnait certes lieu à des abus mais elle était aussi un complément essentiel pour la survie de l’élevage et de l’intérieur de l’île.
Incriminer les gendarmes n’est pas juste ; clouer au pilori les élus locaux, sans moyens, dont certains d’entre eux ont certes fait des attestations de complaisance sur les territoires locaux, impropres, pour permettre le versement des primes, n’est pas équitable non plus. La position du Préfet de Haute Corse est équilibrée et utile actuellement ( sensibiliser et aider les maires, mettre en garde les automobilistes etc) ; la suppression attendue des primes à la vache », la rationalisation de l’élevage bovin – champs clôturés- la promotion de l’élevage ovin et caprin, mettront un terme définitif à ce péril latent.