L’Université de Corse et l’Ambassade de Suède à Paris, en partenariat avec la collectivité territoriale de Corse, proposent ce vendredi 13 mai une journée de tables rondes, débats citoyens et d’ateliers pratiques dédiée aux enjeux environnementaux. Le Président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, en ouverture de cette journée, est revenu sur les récentes avancées de la Corse en matière de protection de l’environnement, à travers notamment la réalisation de plans d’envergure tels que le PADDUC, le Schéma régional climat air énergie (SRCAE) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Voici son discours publié sur le site de la CTC
Madame l’Ambassadeur de Suède,
Monsieur le Président de l’Université de Corse,
Madame la Présidente de l’Office de l’environnement de la Corse,
Mesdames, Messieurs,
La collectivité territoriale de Corse est heureuse de s’associer à ces rencontres internationales relatives aux enjeux environnementaux aux côtés de l’Université de Corse et de l’Ambassade de Suède. La Suède fait figure en Europe, voire au-delà, de modèle à suivre en matière de politiques climatique et environnementale.
A ce titre, nous sommes très heureux de vous accueillir et vous remercions de nous faire partager votre expérience.
LA GESTION DES DÉCHETS
Néanmoins, les Corses, et les nationalistes en particulier, ont toujours été très soucieux de préserver leur environnement et, le plus souvent, nous avons été les lanceurs d’alerte. Et, après avoir mené des actions de manière progressive mais néanmoins résolue, nous pouvons désormais constater des réalisations très concrètes dans le domaine de l’environnement. C’est maintenant le passage à l’action qui intéresse principalement notre majorité territoriale. Les constats étant établis, il nous faut agir, agir vite sur certains sujets, je pense notamment à celui de la gestion des déchets. Nous nous sommes attelés à la tâche et vous avez certainement suivi la présentation cette semaine à l’Assemblée de Corse du plan d’action réalisé par les services de l’Office de l’environnement de la Corse et sa Présidente, Agnès Simonpietri.
Au-delà de ce sujet majeur, sous l’impulsion des nationalistes particulièrement, la Corse a élaboré, ces dernières années, des plans d’envergure visant à protéger l’environnement, à lutter contre le changement climatique et à permettre la transition énergétique de l’île.
LE PADDUC
Je pense bien entendu au PADDUC, qui porte une ambition forte : établir un nouveau modèle de développement spécifique à la Corse à l’horizon 2040. Le PADDUC entend fournir à chaque citoyen, au sein de la société insulaire et dans chaque territoire, les chances les plus équitables de vivre et de s’épanouir sur cette terre.
Ses objectifs essentiels sont de diminuer les inégalités sociales, répartir équitablement les retombées économiques, maintenir le capital environnemental et sa biodiversité, replacer les dimensions d’identité et de culture au sein du modèle social.
Le PADDUC décline concrètement ces orientations politiques. Il organise les fonctions urbaines et la mobilité, réduit la fracture territoriale et limite l’étalement. Il voue les sols, dès que cela est possible et pertinent, aux fonctions productives. Il préserve, fait vivre et exploite durablement nos atouts (patrimoine environnemental et paysager, ressources locales).
LE SCHÉMA RÉGIONAL CLIMAT AIR ÉNERGIE (SRCAE)
Dans le même esprit, le Schéma régional climat air énergie (SRCAE) tend à donner à la Corse la sécurité énergétique dont elle a besoin, en diminuant sa dépendance. Il vise la diminution de notre consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre.
Ce plan se veut une réponse adaptée aux exigences sociale, écologique et économique que connaît la Corse. En matière d’énergie, il est impératif de changer de paradigme. Pour cela, nous devons fixer un cap qui assure le développement social et économique via un modèle énergétique renouvelé, durable et viable économiquement.
Très clairement, il s’agit d’atteindre l’autonomie énergétique de la Corse en 2050.
Au titre des avancées importantes, je citerais la récente centrale de Lucciana, qui fonctionne au fuel léger depuis mars 2014. L’Assemblée de Corse a retenu dans le SRCAE le gaz naturel, non pas comme une fin en soi, mais comme un élément central de la transition énergétique du territoire vers l’autonomie énergétique à 2050. Le tracé prévisionnel du gazoduc Cyrénée est d’ailleurs indiqué dans la cartographie de la carte de synthèse du PADDUC
LA PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE L’ÉNERGIE (PPE)
Cela me conduit naturellement à évoquer un dossier majeur : la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), arrêtée par décret gouvernemental en décembre 2015.
Vous le savez, la Corse, par sa situation géographique et son exposition aux vents notamment, est particulièrement soumise aux pollutions venues de l’extérieur. Nous étions réunis à Bastia il y a 15 jours pour se rappeler qu’il y a trente ans, la catastrophe de Tchernobyl provoquait des dommages sanitaires importants sur la population corse.
Cela nous rappelle que chaque état doit mener une action résolue localement pour parvenir à réduire les pollutions, diminuant ainsi les risques locaux mais aussi les éventuels impacts sur les pays voisins. La Corse s’investit pleinement dans ce domaine.
L’un des outils majeurs de cette politique est la PPE dont les mesures visent à réduire les consommations énergétiques, ce qui induit une baisse des polluants atmosphériques donc une amélioration de la qualité de l’air et une diminution des risques sanitaires.
Chaque étape inscrite dans la PPE (fonctionnement des centrales au fioul léger puis arrivée du gaz) se traduit par une baisse des émissions de polluants.
A travers ce document, la CTC a réaffirmé sa volonté d’alimenter la Corse au gaz afin de réduire significativement les impacts environnementaux mais aussi sanitaires. Le passage au gaz est acté ; il interviendra en 2023.
La Corse est, me semble-t-il, engagée sur la bonne voie en matière de protection environnementale. Il nous reste encore du chemin à parcourir mais la collectivité territoriale de Corse est résolue à y consacrer beaucoup d’énergie, aux côtés de l’Université qui est l’un de nos partenaires majeurs.
En cela, je salue la qualité du programme de ces rencontres qui donne une place importante aux réalisations concrètes.
C’est bien ce dont la Corse a besoin.
Vi ringraziu
JEAN GUY TALAMONI
PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE DE CORSE