Jeudi 5 mai, c’était jour d’élection en Ecosse et au Pays de Galles. Les nationalistes écossais (Scottish National Party – SNP) ont remporté une troisième victoire historique, les nationalistes gallois (Plaid Cymru – PC) ont désormais prouvé qu’ils représentaient l’avenir du Pays de Galles !
Une majorité pro-indépendance confirmée
Le SNP a réussi l’exploit de rester pour la troisième fois consécutive la première force politique écossaise. Le Labour (centre gauche) n’avait tenu que 2 mandats (1999-2003 et 2003-2007), voyant son score s’éroder irrémédiablement (34% en 1999, 29% en 2003, 29% en 2007, 26% en 2011 et 19% 2015). Le SNP, lui, confirme sa montée en puissance (21% en 2003, 31% en 2007, 44% en 2011, 42% en 2016). Désormais, il est vu comme le seul parti à défendre les intérêts de l’Ecosse et des Ecossais.
Avec 63 sièges sur 129 (- 6 sièges par rapport à 2011), le SNP ne conserve pas sa majorité absolue mais précisons que le système électoral avait été conçu pour éviter toute majorité absolue -et que le SNP est toujours à ce jour, le seul parti à avoir réussi cet exploit- et qu’il obtient 42% des voix, loin devant les Conservateurs (droite) qui obtiennent 23% et 31 sièges (+16 sièges) et le Labour (gauche), en pleine perdition, en Ecosse (19% et 24 sièges -13 sièges), après avoir dominé la vie politique au nord du mur d’Hadrien depuis le début des années 1980.
Mais la vraie -petite- surprise, c’est la progression des Verts écossais qui obtiennent 7% et 6 sièges (+4) et permettent, au Parlement écossais, de conserver une majorité en faveur de l’indépendance, les Verts écossais ayant fait campagne pour le Yes en Septembre 2014, aux côtés du SNP.
Avec ces résultats confirmés, la First Minister écossaise, Nicola Sturgeon, qui a succédé à l’emblématique Alex Salmond qui avait démissionné de son poste après le référendum, sort largement renforcée et remporte sa première élection qui en préfigure de nouvelles. Indéniablement, le »futur de l’Ecosse est entre les mains des Ecossais ».
L’avenir s’éclaircit aussi au Pays de Galles !
Souvent relégué -injustement- au second plan de la vie politique du Royaume Uni, le Pays de Galles vient de connaître un tremblement de terre politique. Certes, la citadelle travailliste n’a pas cédé mais elle a vacillé en son sein. Dans la circonscription de Rhondda, Leanne Wood, la patronne du Plaid Cymru, parti nationaliste gallois, a défait Leighton Andrews, un ministre travailliste sortant.
En 2011, le Labour avait obtenu 63% et le PC 30%. Le 5 mai dernier, la patronne des nationalistes qui avait choisi cette terre travailliste pour prouver qu’on pouvait défier le système de l’intérieur a humilié le ministre sortant qui a obtenu 36% et Leanne Wood 51% des voix !
Avec ce résultat, le Labour a désormais 29 sièges sur 60 (31%, -1 siège), le PC devient la deuxième force du pays avec 12 sièges (+1 siège et 21 % des voix) derrière, les Conservateurs (19%, 11 sièges, -3) souffrent de l’arrivée du UKIP (parti ultraconservateur et ultralibéral anglais et europhobe) à l’opposé de la ligne du Plaid Cymru qui arrache 7 sièges (13% et +7 sièges).
En tout cas, le ciel s’éclaircit au Pays de Galles, car avec ce résultat, Leanne Wood a prouvé que la citadelle travailliste pouvait trembler voire -souhaitons-le le plus rapidement possible- tomber afin de voir le Pays de Galles être gouverné par la seule force politique qui porte les intérêts du Cymru et des Gallois avant tout autre chose.
Les nationalistes : les derniers progressistes !
Force est de constater que le Labour, autrefois lié aux syndicats qui ont un réel poids au Royaume-Uni, a abandonné toute idée de progrès social notamment sous l’influence de Tony Blair.
Aujourd’hui, à l’exception des Verts -qui sont de toute façon indépendantistes en Ecosse et qui ne dépassent pas encore les 10% en Angleterre, les partis politiques progressistes sont tous nationalistes (SNP en Ecosse, PC au Pays de Galles, Sinn Fein en Irlande du nord).
Ce sont les nationalistes qui mènent la bataille pour une économie au service des hommes et des femmes et notamment les plus fragiles d’entre nous. Ce sont les nationalistes qui se battent pour la défense de l’environnement et du patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel. Ce sont les nationalistes qui ouvrent la voix à un avenir plus juste, plus inclusif et plus prospère pour tous les citoyens. Sur ce même modèle, d’autres partis nationalistes, au Pays Basque ou en Catalogne, ont mis la justice sociale comme la pierre angulaire de toute politique de redressement national.
Le modèle démocratiquement irréprochable, économiquement prospère et socialement juste du nationalisme écossais -mais aussi gallois- doit nous inspirer pour que chez nous aussi nous pensions, de façon globale, le modèle de redressement national que nous défendons.
Vice-Président de l’Alliance Libre Européenne Jeune