(PAROLES DE CORSE) Inutile de remonter aux calendes grecques. Depuis une trentaine d’années la Corse est en quête d’un autre destin.
Les différents statuts ne furent que la concrétisation partielle de cet horizon, accessible pour certains, illusoires pour d’autres. Dans une sorte de sempiternel recommencement, ici comme à Paris, l’avenir d’une ile suscite des clivages majeurs entre progressistes et conservateurs. L’antinomie de Rocard et Valls, renvoie aux antagonismes qu’illustrèrent chez nous Emile Zuccarelli et Laurent Croce.
Certains aujourd’hui feignent de découvrir ce grand débat, qui agite pourtant le landerneau politique insulaire depuis longtemps. Au point d’avoir fracturé les lignes de démarcation entre la gauche et la droite. Le libéral José Rossi ne fut-il pas le rapporteur du statut Joxe, tandis que le radical Nicolas Alfonsi le pourfendait ? Chez les bonapartistes, le sénateur Charles Ornano ne ferrailla-t-il pas contre toute idée de particularisme, alors que son neveu, ancien maire d’Ajaccio, se trouvait dans l’autre camp ?