«Notre administration se doit d’être aussi claire que du cristal, chaque zone d’ombre favorisant l’arbitraire ainsi que la méfiance du Peuple ».
L’Assemblée de Corse, par ses récentes prises de positions, semble avoir fait de cette sentence de Pasquale Paoli l’un de ses principaux axes directeurs concernant l’action publique.
C’est un signal fort, que les Corses apprécient à sa juste valeur. Ils savent que le plus important aujourd’hui est de sortir des mécanismes délétères qui ont conduit la Corse dans l’ornière où elle se trouve.
Cela passe par des exercices douloureux, comme la mise à plat de l’état des finances de la collectivité territoriale. Non pour s’ériger en procureurs, comme l’a justement souligné Petr’Antone Tomasi, au nom de Corsica Libera, mais pour promouvoir les fonctionnements vertueux qui assureront équilibre et stabilité à l’institution, loin des logiques de cavaleries qui mènent immanquablement, tôt ou tard, à la faillite. Il s’agit de tenir enfin le langage de vérité et de responsabilité dont le pays a besoin. Sur tous les sujets. Et d’engager les actions qui, dans un cadre institutionnel encore trop contraint, participent d’ores et déjà à mettre la Corse sur les bons rails.
Les propositions concrètes de Jean Guy Talamoni, Président de l’Assemblée, en matière de corsisation des emplois, les questions orales des élus de Corsica Libera concernant le statut fiscal ou le maintien du service public en milieu rural constituent quelques exemples, parmi beaucoup d’autres, de la cohérence de nos propositions dans tous les domaines, et de la complémentarité entre les différents terrains de lutte. De l’indispensable maîtrise de nos transports maritimes, à la nécessité de maintenir une école ou un bureau de poste dans l’intérieur, en passant par l’obtention de compétences fiscales protégeant notre patrimoine et dynamisant nos entreprises, tout est lié. Rien n’est laissé au hasard, car les solutions que nous préconisons sont le fruit de toutes les réflexions et combats menés par les nationalistes corses depuis de nombreuses années. Elles s’inscrivent, pour notre courant, dans le cadre d’un programme menant à une souveraineté pleine et entière en tant que nation.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui, préférant parler d’intérêt général plutôt que d’intérêt national – en ce qui nous concerne, ces notions se confondent -, nous rejoignent. Et concèdent qu’on a fait perdre beaucoup de temps à la Corse. De toutes façons, ils admettent que nos prescriptions dans bien des domaines devront s’appliquer si l’on veut résoudre les problèmes qui se posent à nous, et que le plus tôt sera le mieux. Ils doivent, d’une manière ou d’une autre, être associés à notre démarche, sans rien leur imposer, mais en faisant en sorte que les portes de la nation restent ouvertes pour tous. Quant aux autres, les tenants d’un immobilisme irresponsable face aux enjeux actuels, le peuple ne connaît que trop bien leur discours: “il faut que ça change, mais pas maintenant”. Autant dire, jamais. Cette inertie mortifère est de moins en moins admise par l’ensemble des Corses et nous sommes certains qu’elle sera de plus en plus sanctionnée par l’opinion. C’est aussi une bonne nouvelle.