Un juge espagnol a émis vendredi dernier un mandat d’arrêt européen visant la militante basque française Emilie Martin, soeur d’Aurore Martin.
« Le juge a ordonné l’arrestation d’Émilie Martin visée par un mandat d’arrêt européen pour son rôle dirigeant dans Herrira », une association de défense des prisonniers basques, indique l’Audience nationale de Madrid, juridiction spécialisée dans les affaires de terrorisme.
En 2012, la soeur d’Émilie, Aurore Martin, était devenue la première Française remise à l’Espagne pour des faits liés aux affaires basques. Son sort avait mobilisé des parlementaires français de droite, du centre et de gauche, bien au-delà des milieux nationalistes, qui considéraient les poursuites excessives. Aurore Martin a finalement été jugée coupable à l’automne 2015 d’appartenance au « front politique » de l’ETA. Elle a admis sa participation dans le cadre d’une transaction pénale qui lui a épargné la prison comme à une trentaine d’autres prévenus.
De son côté Émilie Martin, sa soeur cadette, aujourd’hui âgée d’une trentaine d’années, avait été convoquée en 2013 pour être entendue dans cette enquête sur Herrira, mais avait refusé de répondre à la convocation. Le juge Eloy Velasco a ordonné son arrestation dans le cadre de son enquête sur le présumé « front des prisons » de l’ETA, organisation séparatiste armée à laquelle sont attribuées 829 morts en quarante ans de violence, jusqu’en 2010. L’instruction a abouti à la mise en accusation de 47 personnes pour appartenance à l’ETA ou collaboration avec celle-ci, dont Émilie Martin, qui est également poursuivie pour « apologie du terrorisme », pour avoir participé à l’organisation, avec d’autres, d’au moins « 112 actes de bienvenue à des personnes liées à l’ETA ».