La raison pour laquelle nous vous envoyons cette lettre est de clarifier et informer chaqu’un-e d’entre vous de ce qu’est le MOUVEMENT POUR L’AMNISTIE ET CONTRE LA RÉPRESSION, ce que nous entendons par l’amnistie, le rôle que vous jouez dans cette lutte en tant que prisonniers/ères politiques basques, quels sont les pas que nous réalisons et nos apports pour l’obtention de l’amnistie.
Ainsi, nous tenons à ce qu’il soit clair que le Mouvement Pour l’Amnistie :
1. Est organisé dans toute Euskal Herria et la base de tous nos travaux, objectifs définis, apports, participations, débats, réflexions… est l’assemblée.
2. Notre mouvement définit l’amnistie comme le retour à la maison, sans condition, des réprimé-e-s politiques et la résolution des causes qui sont à l’origine de votre existence. De plus, la défense de l’amnistie est l’outil le plus important pour maintenir le caractère politique de ce conflit.
3. La reconnaissance de votre caractère politique est la clé pour pouvoir avancer vers l’amnistie et la reconnaissance de tous vos droits humains. D’autre part, votre situation est la conséquence du militantisme politique que vous avez mené et le seul moyen d’apporter une solution au conflit sera la liberté avec dignité et la reconnaissance de votre lutte.
4. Cependant, nous tenons à ce qu’il soit parfaitement clair que la revendication de vos droits est absolument complémentaire avec la lutte pour l’amnistie, puisque vous vivez dans une situation extrême. Nous ne pouvons pas perdre de vue que les motifs pour lesquels les États portent atteinte à vos droits sont absolument politiques.
Ainsi donc, le Mouvement Pour l’Amnistie lutte pour faire face aux atteintes dont vous souffrez pendant que nous parcourons le chemin vers l’amnistie, jusqu’au quel nous exigeons :
a) Le transfert de vous tou-te-s à Euskal Herria et la fin de la politique de dispersion.
b) La libération des prisonniers/ères politiques gravement malades.
c) L’octroi de la liberté provisoire à tou-te-s les prisonniers/ères politiques qui purgent une peine préventive.
d) L’octroi de la liberté conditionnelle à tou-te-s les prisonniers/ères politiques qui ont accompli les deux tiers de leur peine.
e) Dérogation à la loi qui impose une peine de 40 ans.
C’est pour cela que nous pensons que pour mener à bien ces pas, ils ne doivent pas exiger comme condition que vous reconnaissiez la légalité pénitentiaire et judiciaire, ou le renoncement à votre lutte et à votre militantisme, ni la repentance, ni la reconnaissance de la peine et/ou des souffrances occasionnées.
En définitive, comme vous le savez, il n’est pas vrai qu’en acceptant la légalité pénitentiaire et judiciaire, l’on puisse dépasser les conséquences du conflit. Vous resteriez entre les mains des fonctionnaires, de la Junte de Traitement, des juges de vigilance pénitentiaire… Et ces sorties individuelles auraient de graves conséquences pour l’unité du collectif.
5. C’est pour cela que notre collectif ne permettra pas que le poids retombe sur vos épaules. C’est nous, et en général, le Peuple Travailleur Basque, qui devons prendre la responsabilité et l’engagement pour vous obtenir des améliorations sans condition et parvenir à l’obtention de l’amnistie.
C’est pour cela que nous nous engageons à mener à bien la resocialisation de la lutte pour vos droits et pour l’amnistie, en demandant l’implication d’un maximum d’agents sociaux et de mouvement populaires, tout en exerçant une pression sur les institutions jusqu’à ce que le coût politique de maintenir ce crime et cette pratique répressive contre vous ne puisse plus être assumé.
Pour cela, nous misons sur la dénonciation publique et sur la mobilisation dans tous les domaines, avec des pratiques de pression et de désobéissance effective mais aussi toute méthode qui fasse avancer jusqu’à l’obtention de l’amnistie.