Au mois de décembre 2015, une majorité d’électrices et d’électeurs se sont prononcés en faveur de la liste dite d’union des nationalistes. A Manca avait alors appelé au boycott actif de ces élections. Notre mouvement a donné ses arguments et il en assume toujours leur contenu.
Cela ne nous empêche pas pour autant de constater, que des dizaines de milliers de corses, ont souhaité que le courant autonomiste de Femu a Corsica allié à la tendance indépendantiste de Corsica Libera, soit porté au pouvoir régional. La réalité des politiques menées par ces derniers éclairera les débats et donnera à voir quel est le projet de société proposé par ces mouvements.
Ce qui apparaît depuis lors est que la classe politique parlementaire française n’a pas digéré ces résultats. Ce qui est vrai pour elle, l’est encore plus pour l’appareil d’Etat dont l’institution judiciaire constitue avec la police et l’armée le noyau dur. Et il est tout aussi certain qu’au sein du gouvernement actuel, deux options prévalent. Schématiquement, il s’agit de celle choisie par Hollande et celle arrêtée par Valls. La première opte pour la stratégie du « faire avec » et la seconde campe sur le refus obstiné de la moindre évolution , et de fait ne reconnaît pas comme légitime le nouveau pouvoir régional. Les assassinats de masse perpétrés par la sphère facho-islamiste ont fait passé au second plan cette situation. Mais ce contexte perdure et il vient encore une fois de trouver de nouveaux développements. C’est ainsi que nous comprenons les dernières arrestation de militants nationalistes et leurs incarcérations. Le discours officiel parle d’une justice qui suivrait son cours en toute indépendance. Nous n’en croyons pas un seul mot. Ce qui est en œuvre relève clairement de provocations répétées, lesquelles sont destinées à créer les conditions d’une déstabilisation de la majorité régionale.
L’espoir des manipulateurs de l’ombre est qu’excédés par la répression des nationalistes tombent dans le piège en recourant de nouveau aux moyens de la lutte dite armée. Mais plus encore est que ce faisant ils se retournent contre d’autres nationalistes en les accusant de laisser les mains libres à l’appareil d’Etat, voire d’en être objectivement les complices.
Ces manipulations sont condamnables et nous savons combien elles ont, dans un passé encore présent dans les mémoires, généré de drames humains et de catastrophes politiques.
C’est pourquoi nous en appelons au sens des responsabilités de tout un chacun et en tout premier lieu celui des mouvements politiques.
Pour sa part A Manca continue d’exiger :
l’arrêt immédiat des politiques répressives
le rapprochement des emprisonnés
une loi d’amnistie
Aux pièges tendus il faut apporter des réponses lucides et ainsi mettre en échec ceux qui veulent encore une fois se servir du contexte politique corse pour régler leurs contentieux internes.
A Manca
1er Avril 2016