Ils sont à bout. Réunis dans un café de l’avenue Kennedy, autour du conseiller général du 4e canton, Stéphane Vannucci, les riverains de ce quartier de Saint-Jean laissent éclater leur exaspération et leur inquiétude. La raison de ce coup de gueule : la présence de l’accueil de jour gérée par la Falep, sous le nom Stella Maris. Une structure qu’ils jugent « obsolète », « inadaptée », voire « vétuste ».
« Mon attention a été attirée sur les désagréments qu’occasionne Stella Maris. Comme vous le savez, le conseil général fait de l’action sociale l’axe prioritaire de la politique départementale. A ce titre, il finance cette structure. Ainsi, en 2011, le montant de la dotation était de 145 000 euros en fonctionnement. De plus, dans le cadre du dispositif départemental d’insertion, une subvention d’un montant de 48 000 euros a aussi été allouée pour l’accompagnement social »,explique Stéphane Vannucci.
Si lui aussi, à l’image des résidants, refuse de stigmatiser les populations accueillies à Stella Maris, il reconnaît que « l’assemblée départementale ne peut être indifférente aux difficultés ou inconforts divers dont font état nos concitoyens. Aussi, en ma qualité de conseil général, je ne saurais être sourd aux doléances qui me parviennent ».
Déjà en janvier 2011 : Avenue Kennedy : tensions entre SDF de l’accueil de jour Stella Maris et riverains
Ainsi, une habitante de l’avenue Kennedy n’apprécie pas « d’avoir affaire à certains SDF, agressifs lorsqu’ils sont avinés. Je me fais interpeller, quand je passe devant eux, avec ma poussette et mon enfant. L’autre soir, j’ai été bousculée. Le digicode a été cassé. Plusieurs trouvent refuge dans la cage d’escaliers de l’immeuble. D’autres jettent leurs mégots ou des bris de verre sur les capots de voitures. Les personnes âgées se sentent en insécurité encore plus que nous. Elles nous demandent de les accompagner à leur appartement. Nous n’avons rien contre les malheureux. Nous avons peur de ceux qui deviennent agressifs, l’alcool aidant. Je vis ici depuis toujours et comme beaucoup, qui veulent vendre leur appartement, j’envisage souvent de m’en aller ».
« On vit mal », lâche cette autre habitante de l’avenue Kennedy. Elle n’est pas la seule à penser que le quartier se dégrade. Nombre de commerçants partagent cet avis.
Fréquemment interpellé par les habitants de cette artère, à mesure que les élections cantonales approchent, le conseiller général du 4e canton, Jacques Billard, prend la mesure des problèmes entre riverains et occupants du n° 4 de l’avenue, au local Stella Maris (structure gérée par la Falep). Pour Jacques Billard, « il faut prendre au sérieux les tensions entre commerçants et SDF parfois agressifs, et le vécu des riverains qui ont le sentiment que leur quartier se dégrade. Au sein de l’accueil de jour il y a des encadrants, il faudrait redéfinir leurs missions. Il est de mon devoir d’attirer l’attention du préfet sur les tensions, les désagréments qu’occasionneraient sur la voie publique, les occupants de l’accueil de jour. »
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