Le 8 mars 2016, François-Xavier Acquaviva, déposait en sous-préfecture de Calvi, au nom de Calvi Altrimente, une lettre ouverte adressée au Préfet de Haute-Corse : une lettre ouverte, car elle était publiée dans le même temps, dans l’hebdomadaire « Arritti », avant d’être reprise dans le prochain numéro du Ribombu.
Quel en était l’objet ? Calvi Altrimente, avait dénoncé à de nombreuses reprises, le déni opposé à l’arrêté préfectoral n° 2007-191 2, en date du 10 juillet 2007, qui établissait le tracé du chemin du littoral entre la citadelle et la Revellata. Or, chacun a pu constater que cet arrêté pris, il faut le signaler, à la suite d’une initiative de la ville de Calvi, était régulièrement bafoué tant sur le tracé, que sur l’emprise ou la destination de l’ancien chemin des douaniers : des constructions délirantes, un enrochement anarchique, un accès à la mer privatisé, tout allait à l’encontre du dit arrêté préfectoral !
Malgré les protestations, malgré la récente manifestation de Corsica Libera, les services de l’Etat continuaient à manifester une apathie suspecte.
C’est pourquoi, Calvi Altrimente a décidé d’interpeler publiquement le plus haut représentant de l’Etat, dans le département, afin de réclamer la stricte application de l’arrêté du 10 juillet 2007.
Aujourd’hui, Calvi Altrimente se réjouit d’apprendre que, des représentants de la municipalité de Calvi, ceux-là même qui sont à l’origine de reculades aux conséquences pernicieuses, tant sur le plan de l’environnement que sur le plan de l’urbanisme, s’apprêtent à rencontrer un représentant de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, pour traiter de la « réhabilitation du chemin du littoral » !
En cette période de Carême, assisterions-nous à la conversion du pécheur repenti ?
Monsieur le Préfet,
Nous avons l’honneur et le plaisir de vous informer d’une découverte patrimoniale de la plus haute importance, qui a été faite à Calvi, dans une discrétion tout à fait surprenante !
Jugez plutôt : une immense nécropole a été mise à jour le long du littoral, et au train où vont les choses, on peut raisonnablement supposer que d’autres éléments de ce monument funéraire vont encore « émerger ». En effet, de jour en jour, de nouveaux bâtiments surgissent, mélange de béton, de pierre et de verre, aux toits en terrasse, sorte de ziggurat de pacotille, où le seul culte célébré consiste en celui de : « la vue dont je bénéficie est plus belle que la tienne » ! (Pièces 1, 2 et 3)
Mais qui est enterré sous la nécropole ? Quels trésors a-t-on dissimulés pour accompagner le dernier voyage du défunt ? Eh bien ! En fait, défunt et trésors peuvent être regroupés sous un seul nom : Le sentier du littoral !
Pardonnez cette introduction humoristique, Monsieur le Préfet, mais l’affaire qui nous conduit vers vous est si grave, le silence qui l’entoure est si …cotonneux, qu’elle réclame qu’on la traite avec distance, ceci afin que l’on y retrouve pl de raison que de passion.
Permettez- nous de vous rappeler les faits :
– le 10 juillet 2007 a été pris l’arrêté préfectoral n° 2007-191-2 portant approbation du tracé de la servitude de passage des piétons le long du littoral compris entre les lieux dits » la pointe de La Revellata » et » la citadelle » sur le territoire de la commune de Calvi. (Pièce n° 4) Cet arrêté faisait suite à une enquête publique et à une délibération de la ville de Calvi, en date du 29 janvier 2007, donnant un avis favorable au tracé.
– Le 8 décembre 2012, un attentat détruisait partiellement des résidences secondaires, qui étaient en train d’être édifiées sur des parcelles bordant le dit sentier. C’est cet attentat qui alertait les citoyens sur ce qui était en train de se passer ! Les constructions, un temps interrompues, ont repris de plus belle, et se poursuivent aujourd’hui encore. Ceci au mépris de toutes les prescriptions de l’arrêté cité plus haut. En effet, le tracé a été modifié ; l’accès à la mer a été, par endroit, privatisé (Pièce n°5) ; l’emprise du chemin a été considérablement réduite (Pièce n°7), il n’y a pas de signalétique (Pièce n°8) .Pis encore, une signalétique renvoie les piétons sur un autre accès (Pièce n°9), ce qui permet « d’éviter » la zone actuellement construite, ou en cours de construction.
Dès lors, on peut légitimement s’en étonner, et se demander :
– Pourquoi et comment ce chemin du littoral, dont le tracé a été décidé conjointement par la ville de Calvi et les services de l’Etat, peut-il être aujourd’hui renié ?
– Pourquoi et comment aucun des services cités dans l’arrêté, n’a pu faire respecter les prescriptions qui lui incombaient : pas de signalisation, pas d’entretien, pas de sécurité, pas de libre accès.
– Pourquoi et comment, alors que l’arrêté a été notifié à chacun des propriétaires concernés par le tracé de la servitude et enregistré à la Conservation des Hypothèques de la Haute-Corse, a-t-on pu en arriver à une telle situation ?
Aussi, Monsieur le Préfet, nous tournons-nous vers vous pour vous demander
– L’arrêté n°2007-191-2 a-t-il été abrogé ?
– S’il n’en est rien, quelles mesures comptez-vous prendre pour qu’il soit enfin respecté ?
Nous vous remercions de l’attention que vous voudrez bien porter à ce courrier, et vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos respectueuses salutations.