Quelques jours avant la manifestation contre l’illégalisation du parti politique Causa Galiza, les prisonniers indépendantistes ont décidé de publier un communiqué dans son blog appelant à la solidarité avec les neuf détenus et en analysant politiquement l’opération répressive.
Celui-ci c’est le communiquée complet :
Communiqué du CPIG sur l’Opération Jaro et la situation politique générale.
Quelques mois après la dite Opération Jaro de la Garde Civile contre l’indépendantisme galicien dès notre Collectif nous trouvons intéressant de faire une contribution avec notre réflexion politique face les évènements récents, pour la transcendance spéciale et la taille de cette attaque répressif et sa signification historique dans l’étape historique que nous traversons.
Cette opération récente, comme nous le savons, n’a pas pour objet de frapper les structures opératives de la résistance galicienne, et elle n’affecte pas directement à notre projet combattante ; avec ces arrestations le Ministère de l’Intérieur espagnol intervient avec plusieurs objectifs stratégiques reliés : d’un côté attaque l’action politique indépendantiste, caractérisé par une ligne stratégique rupturiste et un discours courageux et décomplexé, fidèle à la tradition politique de l’indépendantisme révolutionnaire. D’ailleurs, il cherche à répandre une certaine sensation de vulnérabilité et crainte face à la répression politique dans des milieux plus amples à chaque fois, en cherchant un évidant effet dissuasive dans le mouvement populaire.
Cette opération a un précèdent, dans la déjà lointaine Opération Castinheiras contre AMI(ancienne organisation de la jeunesse indépendantiste galicienne), même si les arrestations des militants de Causa Galiza ont lieu dans un contexte particulièrement diffèrent à ce novembre 2005. Aujourd’hui l’Etat, profondément atteint par une crise sociale et économique dévastatrice avec un aiguisement du questionnement du modèle territoriale, est plongé en pleine offensive réactionnaire contre les droits et libertés publiques, en répandant la répression à des différents niveaux ; administrative, judiciaire et carcérale, contre la dissidence politique, et l’indépendantisme révolutionnaire galicien.
Dans cette dilatée décennie, les actions de la résistance galicienne ont contribué décisivement à la visibilitation du conflit politique et historique qui affronte notre pays avec l’Espagne, obligeant à l´État espagnol à planifier une répression spécifique et stratégique pour détruire les forces d’autodéfense nationale dans un contexte plus ample d’accélération du processus de déstructuration de la Galice vers l’assimilation nationale.
Le récent coup répressif suppose un pas de plus dans cette direction, atteignant une organisation politique du mouvement indépendantiste, attaquant les droits fondamentaux et les libertés formellement reconnues dans l’ordre juridique espagnol et garantisses par des tribunaux internationaux. Il est nécessaire prendre conscience avec clarté absolue de la période que nous traversons, l’Etat dans sa tourbillon recentralisatrice et néolibérale devient en fait, un Etat totalitaire lequel uniquement offre précarité, pauvreté, répression et prison.
Face à cette tour d’horizon, assez décrit, l’ensemble du mouvement populaire galicien, très particulièrement la militance indépendantiste doit réagir avec dignité et courage, confrontant la répression fasciste espagnole avec compromis militant et fermeté stratégique. Quand l’ennemi prétend la liquidation du Pays, la désertion dans les rangs du mouvement national, il n’y a qu’une réponse possible et acceptable : la confiance dans le chemin décidé, le soutien de la tradition politique de l’indépendantisme révolutionnaire que, dans ces longues décennies de lutte, a été capable de confronter et surmonter d’autres cycles de difficultés et plus d’une traversée du dessert, en contribuant activement pour la libération nationale.
Il faut parler ouvertement et sans cacher une réalité laquelle n’admet pas de discussion politique : la lutte entraine des coups et répression de l’ennemi. La histoire nous apprend que a été, est et continuera à être pareil. L’évidence incontestable de que cette pays est vivant et résiste continue à être le besoin que les espagnols ont de réprimer, arrêter et emprisonner des combattants galiciens.
Sortons dans les rues, défendons droits et libertés, entourons-nous dans la solidarité active face à la répression, mais pas uniquement, prenons conscience des temps que nous vivons, soyons conscients des temps que nous vivons, soyons cohérents et faisons des pas courageux et décidés contre l’ennemi espagnol. Ou bien eux ou bien nous. Espagne nous réserve de la misère et de la peur, embrassons un présent de lutte pour un futur qui soit à nous.
La lutte c’est le seul chemin !
Vive la Galice Livre !
D’abord morts que des esclaves !
Collectif des Prisonniers Indépendantistes Galiciens et Galiciennes
Janvier 2016.