OGGETTU : Iniziative priviste per una derugazione à l’articulu 111 di a legge Macron è a prutezzione di e tarre agricule (25 février 2016)
O sgiò Presidente, O sgiò cunsiglieri in carica di l’acconciu di territoriu è di l’urbanisimu, O sigò cunsigliere in carica di u sviluppu agriculu,
U 16 di lugliu scorsu, u gruppu Corsica Libera per via di Josepha Giacometti, intarrugava u cunsigliu esecutivu di tandu nantu à e cunseguenze, pessime à contu nostru, di l’articulu 111 di a legge Macron (chì hà mudificatu l’articulu L480-13 di u Codice di l’Urbanisimu). Senza entre torna in u detagliu à u fondu, ramintaremu chì st’articulu pruibisce di sdrughje i casamenti custruiti for’di legge (o di regulamentu) da u mumentu chì un’auturizazione d’urbanisimu hè stata accittata. Aghjustemu chì sta dispusizione, ci vole à dilla un pocu pazza per un paese chì dipoi tanti anni ci vole dà e lizzione d’ « Etat de droit », ùn cuncerna micca tutti i spazii – scarta per undettu i spazii rimarchevuli vicini à u mare – ma s’appieca à e tarre agricule chì a nostra Assemblea hà vulsutu prutege cù u votu di u Padduc. Aviamu dettu qualchì mese fà chì sta legge era un periculu per u nostru paese quandu omu sà quant’ella hè sensibule sta quistione di u duvintà di e tarre agricule, cù ste tante lotte militante chì sò state purtate per difende più ch’un pezzu di tarra, un pezzu di ciò chè no simu. Periculu dinù quand’omu cunnosce e mancanze, a diciaremu cusì, di u cuntrollu di legalità fattu da l’amministrazione francese è i so prifetti. Infine, affirmemu dinò chì una volta di più u guvernu francese hà fattu nice d’ùn cunnosce u statutu particulare di a Corsica, postu chì sta misura, s’ella ùn hè specifica à a Corsica, cuncerna direttamente e cumpetenze di a nostra cullettività è chì u spiritu di u statutu particulare avaria vulsutu chì a nostra Assemblea possi dà u so parè nantu à sta quistione. Di lugliu, u Presidente di l’esecutivu di tandu, Paul Giacobbi, avia rispostu di modu positivu à a nostra pruposta di dumandà in urgenza un’adattazione legislativa per chì sta legge scelerata ùn sia appiicata in Corsica. À u pianu tecnicu, duie suluzione c’eranu pruposte : – A prima, di dumandà d’aghjustà à a legge Macron chì l’articulu 111 ùn s’appieca « à l’inseme di u territoriu di a Corsica ». – A siconda, d’aghjustà chì st’articulu ùn s’appieca a Corsica « quandu chì e custruzzione ùn si trovanu micca ind’è i spazii urbanizati o da urbanizà definiti da u Padduc ». À contu nostru, ripitimu chì sta norma ùn si deve appiicà ind’u nostru paese è ci pare ghjusta una derugazione generale. Prima, per i disguasti sicuri ch’ella ferà nantu à e nostre tarre, elemente fundivu di un sviluppu pruduttivu. Dopu, perchè sta dispuzione rimette in causa e nostre scelte pulitiche, scumpartute da una magiurità d’eletti corsi attraversu u Padduc. Infine, perchè legalizà ciò chì ghjè for’di legge per rassicurà u mondu di a finanza è di a speculazione hè cuntrariu in tuttu à a nostra visione di a pulitica, di u dirittu è ancu di a murale. Di lugliu scorsu s’era parlatu d’un raportu nantu à stu sugettu per u mese di sittembre. U tempu corre è u periculu cresce di più chì st’articulu d’appiecazione diretta ùn abbisogna di piglià decreti per a so messa in opara. O sgiò Presidente, o sgiò cunsiglieri, in cunseguenza, chì sò l’iniziative nantu à u fondu è in fatti di calindariu chè vo cuntate chè v’avete privistu per parà sta minaccia vera ? À ringraziavvi per a vostra risposta. LOI n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.
Petr’Antone Tomasi au nom de @Corsica_Libera
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Réponse de Fabienne Giovannini, présidente de l’AAUC
OBJET : Initiatives prévues pour une dérogation à l’article 111 de la loi MACRON pour la protection des terres agricoles Monsieur le conseiller, cher ami, Je vous remercie de votre réponse très importante. Je partage votre avis. Cet article 111 de la Loi Macron peut avoir un effet négatif, et même pervers de par « la légalisation d’une illégalité ». Cet article limite la possibilité d’obtenir la destruction de constructions faites de manière illégale.
Heureusement, sont exclus, et donc toujours protégés, les espaces naturels remarquables et de protection de l’environnement, la bande littorale, les réserves naturelles, les sites inscrits, les sites Natura 2000, les zones de prévention des risques technologiques, les espaces de protection du patrimoine architectural, et quelques autres lieux sensibles. Mais, vous avez raison, rien n’est prévu pour les espaces agricoles et de manière général, cette disposition nous paraît une aberration du fait de la contradiction avec les lois d’urbanisme, et de la nécessité de lutter contre la volonté de construire dans les espaces sensibles, protégés de manière rigoureuses dans le Padduc.
Le Padduc se soucie de ce risque et nous avons décidé ensemble et à une large majorité de protéger ces terres de forte potentialité agricole. L’objectif est de lutter contre la spéculation, mais aussi, et surtout, de mettre en valeur agricole ces espaces, d’y installer les jeunes agriculteurs qui vont bâtir notre autonomie alimentaire de demain. Ce défi est une priorité de notre majorité. Je pense tout de même que la volonté du législateur dans cet article n’est pas de s’exposer à des dérives, mais de prendre en compte aussi une difficulté dans les centres urbains pour faire aboutir les programmes immobiliers du fait d’actions contentieuses abusives qui conduisent à retarder la livraison de ces programmes. Cela est vrai surtout pour les grandes agglomérations où certains acteurs mal intentionnés se sont fait une spécialité de ces recours contentieux pour pouvoir négocier leur abandon. Tout cela coûte en temps et en argent. La loi Macron espère donc ainsi sécuriser le dispositif de la chaîne de construction contre ce type de pression. Cependant la situation particulière de la Corse mérite d’être une prise en compte. En fait, si nul ne peut nier l’intérêt de la mise en chantier des programmes de logements pour répondre aux besoins criants de notre peuple en la matière, personne, surtout avec le souci de la bonne application du Padduc, ne peut négliger l’importance de la clarification et la bonne application des règles d’urbanisme en Corse.
Surtout celles qui touchent à endiguer le mitage constaté depuis des années, en contradiction avec les orientations et les règlements d’urbanisme, comme en atteste le nombre important d’annulations de documents de planification et d’autorisation d’urbanisme par les juridictions administratives. L’effet de l’article 111 de la Loi Macron en Corse pourrait conduire à un sentiment d’impunité ceux qui voudraient transgresser les règles d’urbanisme. Il pourrait surtout soumettre les maires des communes qui disposent d’un document d’urbanisme à une pression supplémentaire, pour délivrer des autorisations parfois contraires aux règlements de leur PLU, puisque le risque de démolition en cas d’annulation du permis, serait faible pour le pétionnnaire. Compte tenu de la permissivité avec les règles d’urbanisme, cette nouvelle disposition risque donc d’accroître le phénomène de mépris de ces règles, au moment où justement le Padduc vient mettre de l’ordre dans l’aménagement du territoire et la lutte contre tous les abus que nous connaissons que trop ! En juillet dernier, l’Exécutif précédent avait promis un rapport pour le mois de septembre, de manière à analyser les différentes hypothèses conduisant à proposer à l’Assemblée de Corse une demande d’adaptation dans le cadre de l’habilitation de notre collectivité à réclamer des évolutions législatives. Ce travail n’a pu se réaliser du fait que le Padduc n’a été adopté qu’à la fin du mois de novembre 2015. J’ai donc demandé à mes services de se mettre immédiatement à ce travail. Ainsi qu’il avait été répondu à l’époque, il y aurait deux possibilités. Auxquelles nous ajoutons aujourd’hui une troisième alternative. La première, qui serait la plus sécurisée, serait de demander au législateur d’insérer dans l’article L.480-13 du Code de l’Urbanisme modifié par la Loi Macron, un item qui pourrait prendre en compte : « p) l’ensemble du territoire de la Corse ». C’est à dire que toute la Corse serait exclue de l’application de l’article 111. Les tribunaux pourraient toujours condamner à la démolition les constructions ayant vu leur permis annulé par des juridictions administratives. La seconde proposition qui a été faite en juillet dernier était d’insérer dans cet article 111, après l’item o), la phrase : « ou, en Corse, si la construction est située hors des parties actuellement urbanisées ou espaces urbanisés tels que précisés en application du Padduc ».
‘est à dire que seuls les espaces urbanisés seraient écartés du risque de démolition. Enfin, il y aurait une autre possibilité, d’insérer dans cet article, après l’item o) la phrase : « en Corse, les espaces stratégiques identifiés et cartographiés dans le Padduc ». Cette troisième proposition aurait l’avantage de fournir un référentiel cartographique précis et indiscutable pour l’application des dispositions de l’article 111 de la loi Macron. Mais une large part du territoire serait toujours concerné par cet article. D’ici peu, je vous ferai connaître les propositions de notre Exécutif, en faisant le détail des avantages et des inconvénients de ces différentes hypothèses. Il faut noter une fois de plus que le gouvernement a omis de prendre en compte notre particularité alors qu’il se doit de consulter notre assemblée à chaque fois qu’il prend une décision pouvant concerner la Corse. Soyez assuré, Monsieur le conseiller, que nous avons à coeur de défendre cette particularité, et plus précisément ici les orientations stratégiques et les dispositions prises dans le Padduc.
» O Sgiò cunsigliere, caru amicu,
Vi ringraziu di a vostra dumanda impurtantìssima.
Sò d’accunsentu cù voi. Ss’artìculu 111 di a lege Macron pò avè un effettu gattivu, è ancu ritrosu per vìa di a « legalisazione d’un illegalità ».
Ss’artìculu limiteghja a pussibilità d’ottene a destruzzione di custruzzioni fatte di manera illegale.
Ancu assai sò sclusi, è dunque sempre pruteti, i spazii naturali rimarchèvuli è di pruttezzione di l’ambiente, a banda liturale, e riserve naturale, i siti scritti, i siti Natura 2000, e zone di prevenzione di i rìsichi tecnulògichi, i spazii di prutezzione di u patrimoniu architetturale, è uni pochi d’altri lochi sensìbuli.
Ma, avete a raggiò, nunda ùn hè previstu pè i spazii agrìculi è di manera generale, ancu à noi ci pare un sprupòsitu sta dispusizione, per vìa di a cuntradizione cù e lege d’urbanìsimu, è per vìa di a necessità di luttà contr’à a vuluntà di custruisce in i spazii sensìbuli, prutetti di manera ferma in u Padduc.
U Padduc s’imprimureghja di ssu rìsicu è avemu decisu inseme è à una larga maghjurità di prutege sse terre di forta putenzialità agrìcula.
U scopu hè di luttà contr’à a speculazione, ma dinù, è sopratuttu, di mette in valore agrìcula ssi spazii, da stallà ghjòvani agricultori chì anu da custruisce a nostra autunumia alimentaria di dumane. Ssa scumessa hè una priurità di a nostra maghjurità.
Pensu quantunque chì a vuluntà di u legislatore ind’è ss’artìculu 111 ùn hè micca di lacà andà une poche di derive, ma di piglià in contu dinù una difficultà in i centri urbani per fà sbuccà i prugrammi immubiliari per vìa di l’azzioni cuntenziose eccesive ch’allùnganu u sboccu di ssi prugrammi.
U casu esiste pè u più per l’agglumerazioni maiori induve certi attori di gattiva intenzione si sò fattu una specialità di ssi ricorsi cuntenziosi per pudè dopu neguzià u s’abandonu. U fattu ghjè chì ssu parapiglia è tene costa tempu è soldi.
A lege Macron spera dunque cusì sicurizà u dispusitivu di a catena di custruzzioni contr’à sse pressioni.
Puru, a situazione di a Corsica hè specìfica è a si merita d’esse presa in contu.
Di fatti, sè nimu ùn pò nigà a primura di a messa in ballu di prugrammi d’alloghju da risponde à i bisogni tremendi di u nostru pòpulu, nimu, è màsimu pensendu à a bon’appiegazione di u Padduc, ùn pò trascurà a primura maiò ch’ella raprisenta a chjarificazione è l’appiegazione di e règule d’Urbanìsimu in Corsica. Pè u più quelle chì tòccanu à parà u sparghjimentu di e custruzzioni custatatu dapoi anni, in cuntradizzione cù l’orientazioni è i regulamenti d’urbanìsimu. Basta à vede u nùmaru impurtante d’annulazioni di documenti di pianificazioni è d’autorisazioni d’urbanìsimu da e ghjuridizioni amministrative.
L’effettu di l’artìculu 111 di a lege Macron in Corsica pudaria porghje un sìntimu d’impunità à quelli chì vularìanu trasgrede e règule d’urbanìsimu. Pudaria sopratuttu mette i merri di e cumune ch’anu un documentu d’urbanìsimu sott’à una pressione di più, per dà autorisazioni ancu cuntrarie à i regulamenti di u so PLU, postu chì u rìsicu di strughjitura in casu d’annulazione di u permessu, saria dèbbule pè u petiziunariu.
Vistu a permissività cù e règule d’urbanìsimu, ssa nova dispusizione risicheghja dunque d’accresce u fenòmenu di disprezzu, mentre chì ghjustu à puntu u Padduc prova à mette un pocu d’òrdine in l’acconciu di u territoriu è a lotta contr’à tutti l’abusi chè no cunniscimu pur’troppu !
Di lugliu scorsu, l’Esecutivu precedente avìa prumessu un raportu pè u mese di sittembre scorsu di manera à analisà sfarenti ipòtesi da prupone una dumanda d’addattazione à l’Assemblea di Corsica in u quadru di l’abilitazione di a nostra Cullettività à chede evuluzioni legislative.
U travagliu ùn hà pussutu esse fattu per vìa chì u Padduc ùn hè statu adupratu chì à a fin’di nuvembre 2015. Aghju dunque dumandatu à i mo servizii di mèttesi sùbitu à ssa faccenda.
Cum’ella era stata rispostu tandu, ci sarebbe forse duie pussibilità. À a quale aghjustemu oghje una terza alternative.
A prima, chì sarebbe a più securitaria, sarebbe di dumandà à u legislatore d’aghjustà, in core di l’artìculu L.480-13 di u Còdice di l’Urbanìsimu mudificatu da a lege Macron, un item da piglià in contu : « p) l’insemi di u territoriu di a Corsica ».
Vale à dì chì a Corsica sana sarebbe scartata di l’appiecazione di l’artìculu 111. I tribunali puderianu sempre cundannà à a destruzzione e custruzzioni ch’anu avutu i so permessi annulati da ghjuridizzioni amministrative.
A seconda pruposta ch’era stata fatta di lugliu scorsu era d’aghjustà in core di ss’artìculu 111, dopu à l’item o), a frasa : « o, in Corsica, sè a custruzzione si trova fora di e parte o i spazii oghje urbanizati cum’ellu hè precisatu in appiecazione di u Padduc »
Vale à dì chì solu i spazii urbanizati sarìanu scartatu da u rìsicu di destruzzione.
Infine, ci saria una antra pussibilità, di mette in cor’di ss’artìculu, dopu à l’item o) a frasa : « In Corsica, i spazii stratègichi idintificati è cartugraffiati in u Padduc »
Issa terza pruposta averebbe u vantaghju di porghje un rifirenziale cartugràfficu precisu è indiscutèvule per l’appiecazione di l’artìculu 111 di a lege Macron. Ma a maiò parte di u territoriu saria sempre cuncernata da ss’artìculu.
Da quì à pocu , vi faraghju cunnosce e pruposte di u nostru Esecutivu, fendu u ditagliu di i vantaghji è di i danni di sse sfarenti ipòtesi.
Ci vole à dì, una volta di più, chì u guvernu s’hè scurdatu di tene contu di e nostre particularità, allora ch’ellu si deve di cunsultà a nostra assemblea ogni volta ch’ellu piglia una decisione chì ci tocca.
Credite puru, o sgiò Cunsigliere, ch’avemu à core di difende sse particularità, è pè u più l’urientazioni stratègiche è e dispusizioni di u Padduc. »