Compte tenu de l’agitation qui règne depuis longtemps en Plaine orientale, cette nouvelle affaire pourrait être banalisée.
Interpellations, perquisitions, garde à vue, rien de vraiment surprenant dans le quotidien d’une région qui a malheureusement appris à vivre avec les attentats à l’explosif et les homicides, en passant par les manœuvres d’intimidation, lesquelles ne manquent pas non plus de toucher les élus.
Il y a une quinzaine de jours, la mairie de Prunelli était prise pour cible, les faits avaient fait ressurgir un contexte tendu qui semblait observer une accalmie depuis l’assassinat, en juillet dernier, de Dominique Ferrari dans son restaurant de la plage de Ghisonaccia. Ce week-end, une autre affaire dont les tenants et les aboutissants n’auraient finalement rien à voir avec de l’antiterrorisme mais concerneraient exclusivement un trafic de machines à sous, a bien failli faire encore couler le sang.
Dans des circonstances toujours aussi chaudes, mais en même temps exceptionnelles.
Un jeune homme qui ouvre le feu sur les gendarmes du GIGN, excusez du peu ! Surtout pour une opération qui devient malheureusement routinière, non seulement en Plaine orientale mais partout ailleurs dans l’île.
Forcément décidée par le magistrat instructeur bastiais qui a délivré la commission rogatoire pour une enquête dont la section de recherche de Borgo est en charge, l’intervention d’une telle unité d’élite ne pouvait répondre qu’à un caractère jugé dangereux.
Méprise d’un tireur qui craint pour sa vie ?
Au regard du film des événements, le choix semble justifié, mais les choses ne sont peut-être pas aussi simples.
L’heure plutôt tardive d’une interpellation (19 heures) et le mode opératoire inhabituel auraient laissé croire au jeune individu ciblé qu’il s’agissait de tout autre chose.
Que ceux qui surgissaient n’étaient pas des gendarmes, mais des gens qui en voulaient à sa vie, et lui-même semblait suffisamment sur ses gardes pour disposer d’une arme à portée de main. L’hypothèse est plausible, et elle revenait en leitmotiv, hier, sur Ghisonaccia. « C’est tellement chaud ici, que certains s’attendent à tout »,pouvait-on entendre, hier, de la voix de nombreux locaux. Se gardant bien d’excuser le geste grave de l’auteur de coups de feu sur des gendarmes, certains s’étonnaient justement des conditions inhabituelles d’une interpellation, insistant notamment sur les moyens banalisés utilisés.
Une question d’ailleurs très controversée, d’autres sources s’efforçant de tempérer cette vision des faits et de faire savoir que les gendarmes s’étaient bien identifiés au moment de leur intervention.
Quoi qu’il en soit, l’auteur du, ou des coups de feu – là encore, les informations sont contradictoires – est toujours en fuite. La garde à vue des trois autres individus, toujours des jeunes gens résidant à Ghisonaccia et à Moriani, a été prolongée, hier soir, dans les locaux de la section de recherche de Borgo.
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