(CORSE MATIN) C’est le « ph » de nénuphar qui, se changeant en « f », nous rendrait presque acides. Le circonflexe du « û », le circonflexe du « î » qui, en accents ôtés, joueront bientôt les absents. Et, dans la foulée, le trépas du tréma, emporté par une révision scélérate de l’orthographe – dont on ne sait plus trop si elle s’écrit toujours ainsi, ou avec un et même deux »f » -, par une évolution aux petits o(i)gnons de la graphie de 2 400 mots de notre dictionnaire.
Que deviendrait ainsi Ötzi, cet homme des glaces retrouvé dans les Alpes tyroliennes, ce Corse hirsute et voyageur vieux de 5 300 ans et dont le tréma était avec une ADN nustrale, l’unique coquetterie ? Et que serait encore l’affaire des gîtes de Haute-Corse, sans son « i » couvert, une maison sans âtre, une maison sans âmes, une maison sans êtres, maison habitée pourtant que l’instruction, noble dessein que celui d’instruire, a peuplé de dix-huit mis en examen, du beau linge souvent, et de deux témoins assistés ? Mais un « c », plutôt qu’un « t » à la fin d’escroc, ferait-il pour autant de l’incendiaire de Tavera, un criminel moins fautif ?
Car si ailleurs on dégrade l’orthographe, l’autre maison commune, on maltraite, on dévaste, on profane ici les symboles publics. Mairie, poste, école enfin, incendiées nuitamment dans ce village de la Haute-Gravona. Archives en fumée, état civil noirci, services à la population anéantis, enfants abandonnés sur les cendres et, pour toute explication, une inscription tracée sur le bitume « Maire Voleur Magouille Escrot (sic) ». On voudrait salir l’homme, et on attente au village tout entier. L’orthographe est approximative, mais le procédé est ignoble. Et le maire, cet élu au centre du village, une fois de plus, une fois de trop pris pour cible, et victime de pressions en Corse.
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