Paul Molac, député autonomiste breton affilié à RPS, a relancé à l’Assemblée Nationale le débat sur les langues régionales à travers une proposition de loi sur l’enseignement immersif de ces langues.
Cette proposition de loi a été rejetée par 14 voix, toutes socialistes y compris quatre procurations douteuses, contre 13, lors d’une séance de nuit durant laquelle, sur la base d’un quorum atteint en début de journée, une poignée de députés jouait les prolongations législatives.
Le gouvernement a demandé de rejeter le texte préparé par Paul Molac et, pour parvenir à ses fins, car trop de députés socialistes étaient absents au moment de renier l’engagement électoral de François Hollande, il a ordonné de recourir à quatre des procurations de « députés en mission gouvernementale » qui, en raison d’une mission le plus souvent de complaisance, sont au nombre de sept à être dispensés temporairement de siéger, mais dont on peut utiliser les pouvoirs en toute occasion. Quatre d’entre eux ont ainsi voté, « à l’insu de leur plein gré », contre la défense des langues régionales, notamment deux d’entre eux qui avaient pris par le passé, à de maintes reprises, des positions favorables.
Jamais le gouvernement n’a autant tordu le bras à la démocratie formelle pour parvenir à ses fins, à l’instigation de Fleur Pellerin, Ministre de la Culture, que Paul Giacobbi a ridiculisée pour ses arguments absurdes et nauséabonds contre l’enseignement des langues régionales. Elle était en service commandé, directement cornaquée par Manuel Valls, et cela en dit long sur l’esprit de dialogue auquel on peut s’attendre désormais au niveau de l’Etat.
Pour les langues régionales, la mandature 2012-2017 sera donc un nouveau fiasco politique. Quand le débat vient à l’ordre du jour, les élus PS se disant favorables désertent l’hémicycle pour faire place au bastion jacobin, en lui laissant les coudées franches pour se livrer aux manipulations les plus abjectes. Et, au Sénat comme à l’Assemblée Nationale, les observateurs assistent consternés aux assauts d’obscurantisme et de démagogie de parlementaires élevés au biberon jacobin et de ministres à l’hostilité chaque fois grandissante.