(MEDIABASK) Chaque début d’année, le Pays Basque est marqué par une grande mobilisation en faveur des détenus basques. En 2016, deux manifestations ont eu lieu, l’une au Pays Basque Nord, l’autre au Sud.
A Bayonne, 8 000 personnes se sont rassemblées. Parmi les manifestants, les proches des détenus et des élus de tous bords étaient dans le cortège. Tous ont tenu à défendre l’application des droits des détenus basques, point important du processus de paix engagé en 2011. « Nous nous battons, les uns et les autres, depuis un certain temps, les prisonniers basques ont les mêmes droits que tous les détenus en France. Je pense qu’il est important qu’aujourd’hui cesse les mesures d’exception pour les prisonniers basques et qu’ils soient considérés comme des prisonniers français normaux. Eux et leur famille doivent accéder aux mêmes droits”, considère la sénatrice socialiste, Frédérique Espagnac. Le maire de Bayonne, Jean-René Etchagaray (UDI), tenait aussi ce discours : « Il n’y a pas de raison d’être doublement puni selon que l’on est français ou basque ».
Les élus reconnaissent l’immobilisme de la part des Etats français et espagnol. « Depuis Aiete, il ne s’est passé qu’une chose, ETA a déposé les armes mais les gouvernements sont restés inertes. Ils font comme s’ils n’entendaient pas », a dénoncé J.-R. Etchegaray. Il s’adresse directement au gouvernement français pour qu’il s’engage dans le processus de paix. Si le rapprochement des détenus basques, la libération des détenus gravement malades et de ceux pouvant bénéficier d’une liberté conditionnelle semblent faire consensus au sein de la société civile et de la classe politique du Pays Basque Nord, une réponse du gouvernement français se fait toujours attendre.