#Corse Edito  » Les Corses et les saltimbanques » par Ghjacumu Faggianelli

Le mois de décembre 2015 restera dans la mémoire collective des Corses. Notre peuple a gagné les élections après un demi siècle de lutte. Mais politiques et journalistes parisiens ont majoritairement contesté la victoire des Nationaux.

Certains plumitifs ont même décidé d’abolir, de fait et spécialement pour nous, les règles de la démocratie dont ils se réclament volontiers quand elle leur est favorable.

Mais dira-t-on, il ne s’agit là que d’histrions, courtisans bouffons d’un pouvoir qui les nourrit même si certaines de leurs déclarations s’apparentent dangereusement au fascisme qu’ils prétendent combattre ; le statut « d’intellectuel » qu’ils s’arrogent abusivement n’est ni celui de Camus ni celui d’Abraham Serfaty, il n’est qu’une imposture ! Même chanson du côté du pouvoir .L’exécutif parisien n’a pas la déconfiture modeste, il est aussitôt passé à l’offensive en réécrivant l’histoire, la triturant et la déformant, ramenant ainsi la France, trente cinq ans après le printemps de 1981 aux tristes jours de mai 1940, quand elle renonça tragiquement à être une grande nation et s’abandonna aux forces du mal…Mais pourquoi grand dieu, après l’horreur du Bataclan,organiser un tel déchaînement démagogique pour un non événement que pouvait régler la police municipale d’Aiacciu ?

17dec2015GouvernementCorseAssembleeTalamoniSimeoni (33)

Parce que justement la victoire de la Nation Corse est la défaite de la politique parisienne, que la victoire du Mouvement National est en fin de compte un plébiscite qui nous a gagné les sympathies de l’Europe entière.L’isolement de la Corse, qui n’a rien de splendide, n’est pas le fait des Corses mais de la politique française à partir d’Emmanuel Arène. En témoigne la rage des gouvernements successifs à conserver le monopole du port de Marseille sur la Corse contre l’avis des directives européennes ! Cet éloignement de notre cadre géo-historique doit être soigneusement entretenu à des fins idéologiques, à l’heure où les luttes de palais tiennent lieu de débat , et que le populisme infecte une grande partie de l’échiquier politique français…C’est une déclaration de guerre à l’Europe dont la France est la mauvaise élève : en voulant prolonger le mythe mortifère d’une unité factice, Paris manifeste son opposition au fédéralisme qui prédomine dans la pensée politique européenne.

Prisonniers de leur rhétorique nationaliste, les gouvernements successifs se trouvent contraints de s’opposer à toute modification des rapports d’autorité, comme à toute dévolution de pouvoir qu’elle soit montante ou descendante . En refusant de manière arbitraire de reconnaître le fait national corse, il lui ont conféré une force irrépressible. Les Corses savent que les discours vides de sens et les froncements de sourcils de ces saltimbanques sont parfaitement inopérants contre la pauvreté et le sous-développement où les maintiennent une politique incohérente.

Il faudra bien, un jour ou l’autre, mettre les comptes sur la table, on s’apercevra sans doute que nous ne leur devons rien, bien au contraire et que la Corse n’y trouve pas son compte. Dés lors, le choix que feront les Corses sera celui de leurs intérêts collectifs…

Ghjacumu Faggianelli

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