Langue #corse : la réponse calme de @JeanGuyTalamoni

(Alta Frequenza) Hitchcock avait mis 109 minutes à développer sur grand écran son anxiogène Psychose. Neuf minutes d’un discours en langue corse prononcé par le nouveau président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, auront suffi à provoquer un effet similaire sinon encore plus réussi auprès d’une partie de l’opinion publique française.

(Julien Pernici – Alta Frequenza) – Si sur les réseaux sociaux, sorte de comptoir à la longueur infinie, les cris d’orfraie, les lieux communs et les chemins de traverse concernant la Corse et les corses sont légion de la part d’anonymes bien loquaces, plus significatives sont les réactions de certains faiseurs d’opinion. Visiblement concentrés sur la forme du discours, leurs analyses ont parfois touché un autre fond que celui du discours. Certains confrères ont ainsi considéré qu’il s’agissait d’une atteinte aux valeurs de la République, voire même de l’avènement d’un courant xénophobe. Quant aux hommes et femmes politiques, si certains se sont contentés d’un simple rappel concernant le français comme seule langue de la République, à la façon de Florian Philippot, Jean-Luc Mélenchon ou d’Alain Juppé, la Corse ayant la vertu de réunir des hommes politiques de l’extrême gauche à l’extrême droite autour d’un même message, d’autres sont allés plus loin. François Fillon a ainsi jugé que dans son discours, Jean-Guy Talamoni avait insulté l’histoire de France, alors que la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann a demandé, solennellement, des sanctions contre Jean-Guy Talamoni, d’autres parlant d’une République qui ne doit pas se laisser piétiner.

17dec2015GouvernementCorseAssembleeTalamoniSimeoni (32)Certains ont même exhumé Jean-Pierre Chevènement, modèle de tolérance et de fraternité envers la Corse, du cimetière des éléphants politiques pour que celui-ci dise tout le bien qu’il pense de ce changement de pouvoir en Corse. Tous ces intervenants ont un point commun bien précis : penser que l’usage d’une langue régionale relève de la provocation. Au point de faire oublier les autres facteurs, bien plus réels et immédiats, de fracture de l’unité nationale française. Devenu ennemi politique numéro un d’une partie de la classe politique française et d’une frange de la population française, Jean-Guy Talamoni s’exprime. Peut-on s’attendre à un pourrissement de la situation entre la Corse et Paris ?

On l’écoute

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