Après le LKP, Corsica Libera et plusieurs autres mouvements indépendantistes, un collectif de mouvements guadeloupéens a appelé à participer à une manifestation de soutien aux protestataires mahorais. Leur manifeste.
«Depuis plus d’un mois l’ensemble de la population de Mayotte s’est mobilisée autour de ses organisations pour dénoncer la pwofitasyon et la vie chère dans le pays.
Un an après le choix du statut de département par les Mahorais, le peuple se soulève pour s’opposer à l’injustice et à la vie chère. La jeunesse première victime de ces injustices, est dans la rue pour exiger des améliorations significatives des conditions de vie. La baisse des prix d’une dizaine de produits de première nécessité est exigée et constitue le point de blocage des négociations. Au regard de ces revendications et à la lumière des résultats obtenus par les Guadeloupéens lors de la mobilisation du LKP en 2009, on peut avoir l’impression que les revendications des Mahorais sont très modérées. Cela nous laisse deviner le niveau de pwofitasyon insupportable qui est imposé aux Mahorais. Demander la baisse du prix de la viande de b½uf congelée qui est au-delà de 15¤, des sardines, de la tomate en boîte, du riz, de la farine, du lait, du gaz, de l’huile nous montre dans quel état de pauvreté est maintenue la population de Mayotte.
Les défenseurs de la départementalisation avaient fait miroiter des améliorations sensibles grâce à ce changement de statut. La population qui avait adhéré à ce choix se rend compte qu’elle a été trompée. Comme en Guadeloupe la société Mahoraise est construite sur des préjugés de castes et de race, et comme par hasard ce sont les descendants d’Africains qui sont au bas de l’échelle sociale et subissent le plus durement l’exploitation capitaliste et la domination colonialiste.
La France en accordant l’indépendance aux Comores en 1974, a violé le droit international en gardant Mayotte sous sa tutelle. Depuis 1975, la France est condamnée par l’ONU qui exige le respect de l’intégrité du territoire des Comores et le retour de Mayotte dans le territoire souverain des Comores. Cette situation créée par la France provoque un déchirement dans le peuple Comorien et divise directement des familles. La différence de niveau de vie entre ces deux parties de l’archipel des Comores provoque une émigration incessante de Comoriens vers Mayotte. Emigrants qui viennent augmenter le flot des pauvres de l’île, sans réelle possibilité de modification de leur situation. Cette mystification entretient l’idée que criminelle du gouvernement colonialiste français entretient l’idée que Mayotte est dans une meilleure situation en restant au sein de la République Française. Les émeutes contre la vie chère montrent que les Mahorais commencent à se poser des questions. Ces manifestations sont aussi un sursaut de dignité et d’exigence de respect. La frustration exprimée par les habitants de Mayotte, en particulier par les jeunes, est juste. Cette population a été trompée et le pouvoir français essaie de la tromper de nouveau. L’utilisation de Mayotte comme instrument pour déstabiliser les Comores est intolérable : diviser pour régner, telle est la devise appliquée par le colonialisme français pour maintenir sa domination sur ces pays.
Pour contrer ce cri de souffrance des Mahorais la réponse première de la France a été la répression et le peuple en lutte compte déjà des morts et blessés dans ses rangs.
Le pouvoir colonial français malgré ses forces de répression et ses assassinats ne réussira pas à faire fléchir le mouvement. Les gros exploiteurs installés ne sont pas prêts à lâcher l’étau de la surexploitation. Mais la détermination du peuple mobilisé, sûr de la justesse de ses revendications saura les faire fléchir. Le territoire reste en dessous du seuil de pauvreté, le chômage touche 65 pour 100 des actifs, l’illettrisme est le statut de la grande majorité des habitants. A marche forcée le pouvoir colonial français tente de transformer les habitudes, les traditions, la manière de vivre de la population… La lutte contre le colonialisme plus que jamais doit s’amplifier.
La lutte des Mahorais fait écho à la lutte du peuple Guadeloupéen et à celle des autres peuples encore sous domination coloniale française. Avec l’ensemble des peuples coloniaux encore sous tutelle française nous dénonçons avec la plus grande fermeté la répression exercée par le pouvoir colonial français envers la mobilisation du peuple Mahorais contre la vie chère.
Elle fait partie des grandes luttes menées dans le monde par les peuples contre le capitalisme monopoliste et la mondialisation capitaliste sans frontière facteurs d’exploitation et de misère sociale.
Le gouvernement français a envoyé un soi-disant médiateur pour permettre de trouver une solution au conflit mais celui-ci n’a encore apporté aucune réponse aux revendications exprimées et semble laisser pourrir la situation. Sa décision de ne présenter ses conclusions que le mardi 1 novembre 2011 a obligé les organisations à prolonger les manifestations jusqu’à cette date.
Nous, organisations politiques patriotiques, anticolonialistes et anticapitalistes de Guadeloupe, CIPPA (Comité d’Initiative pour un Projet Politique Alternatif), COPAGUA (Collectif des Patriotes Guadeloupeéens), FKNG ! (Fos Pou Konstwui Nasyon Gwadloup), PCG (Parti Communiste Guadeloupéen) UPLG (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe) apportons notre soutien sans faille aux Mahorais en lutte et à leurs organisations.
Nous appelons déjà l’ensemble du peuple Guadeloupéen à renforcer la mobilisation pour une grande manifestation de soutien au peuple Mahorais en lutte si des réponses satisfaisantes ne sont pas apportées aux revendications exprimées ».
CIPPA, COPAGUA, FKNG !, PCG, UPLG
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