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Ebranlée naturellement par la victoire nationaliste aux élections territoriales en Corse , mais aussi en Martinique. L’Histoire avance.
En Martinique
Cette île des Antilles est devenue depuis peu une Collectivité unique, un peu sur le modèle Corse actuel et à venir.
La « Colectivité Territoriale de Martinique » dispose d’un Exécutif et d’un Président ; d’une Assemblée unique de 51 conseillers élus à la proportionnelle intégrale avec son président, et un Conseil économique, social, environnemental et culturel. Elle cumule les compétences de l’ancien Conseil général et Conseil régional de l’île et pourra en avoir de nouvelles. Tout cela est régit dans le cadre de l’Article 73 de la Constitution concernant l’Outre-mer. Dans ce cadre dit de « l’identité législative », les lois de l’Hexagone s’appliquent de plein droit avec possibilité d’adaptations pour répondre aux « caractéristiques ou contraintes particulières », et on peut créer des collectivités.
Nous le savons en Corse depuis que les débats Constitutionnels font rage, l’autonomie véritable suppose d’aller vers l’Art 74 ou vers des mentions spécifiques. Mention spécifique de la Corse dans la Constitution demandée par un vote fort de l’Assemblée de Corse en 2013 restée sans suite, comme les autres demandes de Réforme.
La Martinique a ses problèmes du quotidien: une agriculture de la banane qui doit se reconvertir avec la fin des mesures protectionnistes qui favorisaient cette production et la crise des pesticides , un tourisme à construire, la drogue, le chômage des jeunes (60% des moins de 25 ans sans emploi !). Le courant indépendantiste est implanté, représenté par un élu local du sud de l’île Alfred Marie-Jeanne, 79 ans, leader du Mouvement Indépendantiste Martiniquais. Il est devenu dimanche le premier président de la Collectivité de Martinique, il a fusionné sa liste avec celle de la droite (Les Républicains) et a gagné ainsi son pari en remportant 54,14% des voix.
Alfred Marie-Jeanne, député, a été par deux fois président du conseil régional de Martinique en 1998 et en 2004. Il reconnait que le peuple martiniquais n’est pas prêt à prendre l’option de la souveraineté. Il veut conforter le nouveau statut, le faire évoluer vers une vraie autonomie mais surtout faire passer avant tout l’intérêt supérieur de son pays. Il a signé avec la droite un contrat de mandature sur l’économie et la transparence.
Expérience à suivre…
En Corse
La victoire nationaliste de dimanche vient après 40 ans de luttes et de sacrifices. Ce sursaut du peuple Corse contre les archaïsmes clanistes arrive alors que nous sommes paradoxalement plus faibles: la langue corse en recul, l’agriculture en souffrance, les résidences secondaires dans tous les coins , les dérives partout, …
Elle suscite de l’espoir. Elle nous demande d’être exigeants. Tous.
Le Gouvernement fait pour l’instant la sourde oreille, peu d’écho médiatique à Paris, un peu plus à l’étranger (Espagne, Royaume-uni surtout). Dans ces pays, la question des nations sans Etat est sur le devant de la scène depuis longtemps, cela n’est pas étonnant.
Le Ministère de l’intérieur, pour les Martiniquais comme pour les Corses , nous affuble de l’étiquette ridicule de « REG » (régionalistes) , alors que nous sommes des patriotes pour la liberté de nos pays respectifs. Et nous ne serons jamais autre chose.
La Ministre de la décentralisation Lebranchu a fait savoir de manière lapidaire que « nous continuerons à travailler comme avant avec les nouveaux responsables » Justement non.
Tout le monde est au pied du mur.
La confrontation avec l’Etat français ne pourra être éludée , elle sera sans masques, sans intermédiaires, sans intercesseurs clanistes.
A Nazione corsa cu a so vittoria d’un cantu, contr’à u putere francese. 40 anni dopu, torna à capu à capu.