L’actualité des blogs politiques : @F_Alfonsi #Territoriales2015 : @FemuaCorsica fait la course en tête ! »
19% des intentions de vote, loin devant un peloton Giacobbi/Rocca Serra/Rossi qui suit aux alentours de 14% : tel est le scénario donné par le dernier sondage publié. A une semaine du premier tour, Femu a Corsica a gagné le rang de favori. Encore faudra-t-il être assez forts pour contrecarrer les coalitions « tout sauf les nationalistes » qui pourraient se former au second ou au troisième tour. La victoire est à portée de main, mais rien n’est encore acquis. Forza !!
Que Femu a Corsica ait gagné le rang de favori du scrutin est déjà une révolution pour la vie politique en Corse. La configuration qui sortira des urnes dimanche soir pourrait donc être tout à fait nouvelle. Face aux scenarios de la continuité qui sont incarnés par Paul Giacobbi à gauche ou par le tandem ennemi Camille de Rocca Serra/José Rossi à droite, le scenario du changement prend chaque jour davantage de crédibilité autour de la liste conduite par Gilles Simeoni créditée de 19% des intentions de vote. Les discussions avec Corsica Libera donnée à 9% ont été lancées et les accords seront possibles entre les deux tours. Avec comme objectif l’obtention de la prime majoritaire de neuf sièges qui nous rapprocherait sérieusement de la majorité absolue.
Rien n’est fait mais tout est possible. Et la campagne redouble soudain d’intérêt, à une semaine du premier tour.
Dans un second tour en forme de « triangulaire » droite, gauche, nationalistes, tout peut arriver. Les nationalistes ont progressé entre les deux sondages, chacun de 1%, et leur dynamique ne faiblit pas. Ils seront donc présents au second tour, et peuvent même espérer une nouvelle poussée entre les deux tours dans une dynamique d’union. La droite a besoin d’additionner les voix de ses deux listes, données chacune à 14%, pour se hisser au même niveau, alors que les rivalités internes vont crescendo au fur et à mesure que l’on approche du jour fatidique. Paul Giacobbi a stérilisé le réservoir des voix qui pourraient se reporter sur lui au second tour. Les autres listes de gauche seraient sous les 5% à part la liste de Dominique Bucchini, et Zuccarelli préférera même se reporter à droite que laisser les nationalistes maîtres de la triangulaire. Mais ce ralliement peut aussi être contre-productif et troubler une partie de l’électorat de droite très peu tentée par le retour à un « front républicain » qui désarmerait définitivement la Corse dans ses revendications essentielles : langue corse, arrêtés Miot, riacquistu ecunòmicu, avancée vers l’autonomie, etc… Les nationalistes ont donc d’excellentes raisons d’y croire, et les électeurs ont en main les clefs d’un autre avenir pour la Corse.
En effet, même en majorité relative, le total nationaliste peut être supérieur au total de l’opposition et l’arrivée de l’extrême droite à l’Assemblée de Corse rendre le troisième tour très serré. Aussi l’hypothèse d’un nationaliste à la tête de l’Exécutif de l’Assemblée de Corse devient chaque jour plus crédible, et même s’il est étriqué, ce succès serait potentiellement révolutionnaire.
Un précédent existe en Europe, celui des Ecossais où le SNP, longtemps dominé par un parti travailliste historiquement très puissant en Ecosse, a réussi à prendre la Présidence du Parlement écossais, avec un siège seulement d’avance, en 2007. Au scrutin suivant, en 2011, ils obtenaient la majorité absolue, et pour les élections à venir, en mai 2016, forts de leur éclatant succès aux élections législatives de mai dernier (56 députés SNP sur 59 députés écossais au Parlement de Londres), ils pourraient encore accroître leur avance sur toutes les autres forces politiques et se renforcer encore.
L’arrivée, à l’issue d’un scrutin serré et pour un seul siège de majorité d’un nationaliste écossais aux plus hautes responsabilités en Ecosse en 2007 a changé le regard que l’Europe portait sur l’Ecosse. Et plus rien n’a freiné la marche en avant du peuple écossais.
En Corse, malgré une campagne atone, troublée par les événements tragiques survenus à Paris, l’élection de décembre 2015 de l’Assemblée de Corse pourrait être le point de départ d’un parcours comparable pour le nationalisme corse.