L’actu des blogs : SNCM : « Le jour viendra »
Les derniers développements autour de la question de l’avenir de la SNCM, n’ont rien de surprenant. La reprise par le groupe Rocca et la disparition de centaines d’emplois sont autant de phénomènes qui s’inscrivent dans la logique voulue par l’Europe libérale. Cet événement agit également comme un puissant révélateur, qui donne à voir et entendre, la véritable nature idéologique des mouvements politiques qui se revendiquent encore de la défense des intérêts du peuple corse. A Manca prend acte de ce qui est advenu également des positions de l’ensemble des organisations syndicales, qui n’ont d’autres perspectives que de négocier sur la problématique de l’enveloppe destinée à indemniser celles et ceux qui vont perdre leurs emplois. Le rôle de l’Etat français, de ses successifs gouvernements, et celui des responsables politiques de la Collectivité Territoriale de Corse doivent être tout autant mis en lumière. La privatisation des transports collectifs dans tous les domaines (aériens, terrestres, maritimes) est rendue possible, entre autres causes, par une opinion publique majoritairement convaincue par le rouleau compresseur de ce qu’il convient d’appeler par son véritable nom : une opération de propagande. A ce niveau, la responsabilité des directions des médias publics et privés est lourdement engagée. Ce dernier épisode, mérite donc d’être analysé en dehors des « thèses » officielles. C’est, avant tout, à cette condition qu’une alternative peut émerger. Pour notre part, il n’est pas question de laisser l’avenir de notre pays se décider sans que le monde du travail se donne, sur le fond comme sur la forme, d’autre perspective que celle de la privatisation globale de la Corse.
L’historique du processus
Dès 1992, la commission européenne dans son livre blanc, prône l’ouverture des marchés du transport sur la base d’un concept : la libre circulation des personnes et des biens dans un cadre concurrentiel en rupture avec les situations de monopole. Pour la SNCM, c’est le début du processus qui aboutit à sa vente, tout d’abord à des proches de Chirac (groupe Butler) qui à leur tour, cèdent leurs parts majoritaires à Veolia. La première transaction se fait dans des conditions extrêmement favorables au repreneur. Ainsi, l’outil financé par des fonds publics est bradé. La deuxième opération s’avère être un véritable écran de fumée. Une fausse information est communiquée au public selon laquelle le groupe se désengage. Son offre de cession est présentée au titre de l’euro « symbolique ». C’est faire bien peu de cas du retour sur investissements réalisés par Veolia, qui est tout sauf une association philanthropique. Ce sont les premiers cadeaux généreusement offerts au privé par la droite. On constate ensuite que les sociaux-libéraux ont fait de même. Afin de s’opposer à la privatisation, un collectif se crée à l’initiative de la section des marins du STC il y a de cela quinze ans. Sa dénomination traduit clairement ses objectifs : Collectif pour une compagnie maritime corse de service public. Rappelons qu’ Manca en est co-fondatrice. Malgré tous nos efforts, ce collectif reste quasi confidentiel et n’engendre pas de mobilisations car pour certains, il s’agit plus de créer un moyen de pression que d’aboutir aux objectifs initiaux.
Une division des travailleurs problématique
Cet état de fait annihile les capacités d’action du monde du travail et peut s’expliquer par plusieurs phénomènes. Le premier réside dans l’alignement et donc, dans l’absence d’une véritable indépendance, des principaux syndicats par rapport aux formations politiques. Cette donne vaut aussi bien pour les sections de la CGT que pour celles du STC. Le PCF, dans le cadre de ses rapports ambivalents avec le PS et le MRG, veille à conserver son influence électorale. C’est peu dire, qu’au moins à ce titre, il considère la CGT comme son prolongement « naturel ». Les bureaucraties propres à ces deux entités, politique et syndicale, travaillent à la préservation de leurs intérêts spécifiques et elles sont de surcroît, farouchement hostiles à l’idée d’une Corse autonome, sans parler de la revendication du droit à l’autodétermination. Pour la direction du PCF, la France est une et indivisible de Dunkerque à Bunifaziu. Le STC quand à lui, est né d’une volonté politique. Sa création, le 1er mai 1984, consacre une stratégie voulue et mise en œuvre par une partie de la direction du FLNC. Il s’agit, dans le cadre de la stratégie dite des « contre-pouvoirs » d’Unità Naziunalista, d’organiser les travailleurs corses en dehors des syndicats dits français. Mais la direction du FLNC, mouvement lui-même interclassiste, exige que tout adhérent reconnaisse le mouvement politico-militaire comme la seule direction. Ce qui concrètement signifie que le STC ne peut en aucun cas s’engager dans des conflits sans son aval et que ses congrès statutaires ne peuvent se dérouler que dans le seul périmètre fixé par le FLNC. A ce lien fort, se substituent d’autres liens, après les scissions que connaissent les principales organisations, publiques et clandestines, du mouvement connu alors sous l’appellation de Lutte de Libération Nationale (LLN ). Le courant dit « modéré » issu de cette période, exerce une forte influence sur la direction du STC, dont on peut dire que plus d’un membre de l’exécutif est pour le moins sympathisant de ce courant. La frange dite « radicale » influe encore quelque peu sur des adhérents mais de manière beaucoup moins importante. Aucune de ces deux tendances n’a produit un projet de société, lisible et idéologiquement explicite. Seule la réalité des faits démontre que ces organisations n’ont pas mené de bataille pour imposer la création d’une Compagnie corse de service public des transports maritimes. De fait, la section des marins du STC, a dû tenir compte de son relatif isolement, ce qui explique, pour partie, ses positionnements actuels. L’enseignement majeur que l’ont peut tirer de ces faits, de ce contexte, est l’existence problématique d’une division des travailleurs aux effets délétères. Cette fracture laisse une gigantesque marge de manœuvre, à des groupes d’intérêts privés, à l’Etat Français et la Commission européenne. Les conditions favorables à l’offensive libérale sont quasiment réunies. Reste toutefois, que le conditionnement de l’opinion publique demeure une nécessité. La subtilité de l’opération consiste à masquer l’idéologie libérale sous des arguments comptables, à user des « faiblesses » de certains protagonistes et enfin à présenter la privatisation comme définitive au nom de la défense des intérêts économiques et politiques du peuple corse.
Objectifs, moyens et effets de la propagande libérale
L’offensive s’appuie opportunément sur les méthodes de gestion et les comportements au sein de la SNCM. Une alliance objective lie les divers acteurs des ports de Marseille. Elle est composée des politiques de la mairie de cette cité, de ceux du Conseil Général des Bouches du Rhône, des aconiers et des bureaucraties syndicales, en tout premier lieu celle de la puissante CGT d’alors. Notons avant toute chose que cet ensemble est très hostile à l’idée que la Corse puisse bénéficier de la maîtrise de ses transports. Ce n’est pas par seulement par idéologie que tous ces acteurs s’opposent à l’idée que la Corse puisse gérer ses transports. Les collusions d’intérêts sont manifestes : entretien d’une clientèle politique et syndicale pour les uns, monopole d’activité pour les autres. Les flots d’argent public qui se déversent sont ainsi répartis. La nature des conflits syndicaux à répétition tient plus alors à des désaccords entre les acteurs des quais de Marseille sur la répartition de la manne financière. L’exaspération des usagers est exploitée par les tenants de la déréglementation. Le front syndical n’existe pas. Alors que l’écrasante majorité des emplois est dévolue aux résidents du sud de la France, la direction de la CGT dénonce avec virulence le mot d’ordre de « corsisation des emplois » propre au STC. Faute d’un commun intérêt de classe, les salariés se divisent. La brèche est ouverte. Le pouvoir central et les tenants du libéralisme de la société civile profitent des failles et ce ne sont pas les comportements observés à tous les niveaux de la compagnie1 qui contribuent à faire barrage à l’offensive. En Corse, les partisans déclarés du tout-tourisme, s’activent également, aidés dans leurs démarches par une classe politique qui apporte son concours et par des fractions nationalistes qui n’imaginent pas le sort de la Corse autrement que dans un cadre libéral. Les patrons des médias privés, mais également les responsables des médias publics, n’ont de cesse de donner la parole à ceux qui s’inscrivent dans le cadre de la déréglementation. Les tarifs pratiqués par la SNCM font l’objet de fortes dénonciations et l’arrivée d’une compagnie privée, la Corsica Ferries, est saluée à longueur d’articles, reportages télévisés et émissions de radios. Tenter en ces temps d’accéder à un débat pluraliste est impossible. Deux motivations dynamisent réellement les actions des acteurs de la libéralisation des transports : la diminution drastique de la masse salariale et la mainmise sur les richesses produites par l’industrie du tout-tourisme. Il s’agit là de sujets sur lesquels les médias restent totalement muets. L’opération de propagande n’a rien à envier à celle des républiques bananières. La répétition à l’envi que tous peuvent bénéficier de transports moins chers grâce à l’augmentation des rotations vise à conditionner l’opinion publique. La démagogie aidant, les intérêts du peuple corse servent de prétexte. Les faits démontrent s’il en était besoin qu’une tête de Maure peinte sur la coque des navires ne garantit en rien l’obtention de tarifs à la baisse, pas plus que l’augmentation des rotations sur l’année (à l’exception évidemment de la saison touristique).
Alors que faire ?
Depuis sa création, A Manca, n’a de cesse que d’affirmer : il n’y aura pas de socialisme sans libération des peuples, et qu’il n’y aura pas de libération des peuples sans socialisme ! Ce positionnement n’est ni dogmatique, ni irréaliste. Il est la résultante d’un pragmatisme de tous les instants, lui- même alimenté par le constat des réalités, culturelles, économiques, sociales et politiques. Il s’agit tout autant de prendre l’histoire en compte pour y repérer la genèse des événements actuels. Ce qui concrètement signifie qu’avant d’agir, il convient de donner à l’analyse et aux débats contradictoires toute leur place. Toute alternative passe par des ruptures, avec l’idéologie encore dominante donc avec le système capitaliste. Un avenir, garant des équilibres écologiques, des droits fondamentaux de l’Homme (accès à la culture, à la santé, au logement, à la formation, à l’égalité entre les sexes, au travail, à la justice sociale et à la paix). C’est l’avenir donc qui se dessine dans les mobilisations d’aujourd’hui. Le droit à l’autodétermination n’est pas négociable et le double aspect de la lutte reste fondé sur la lutte de libération nationale et la lutte de libération sociale, thèmes indissolublement liés. Ce chemin proposé peut se résumer à une voie corse pour le socialisme, un socialisme autogestionnaire, donc anti- étatique. C’est aussi un socialisme démocratique, c’est-à-dire en rupture avec la démocratie représentative et libérale, souvent première étape de la mise en œuvre d’une oligarchie financière. C’est enfin un socialisme fondé sur les enseignements de l’histoire du mouvement ouvrier, donc internationaliste que nous voulons construire. Ces réaffirmations,- à l’heure des grands désastres dont le fatalisme qui s’est emparé des peuples sur le plan local et international, n’est pas le moindre- fondent nos propositions sur le sujet des transports maritimes. A Manca, co-fondatrice d’un collectif pour une Compagnie maritime corse de service public dès 1999 , communiquait alors ce qui suit :
Communiqué du 13/11/2000
Pour une compagnie régionale maritime de service public, premier pas en direction d’une future compagnie nationale Corse. L’agitation soudaine de l’Assemblée Territoriale au moins en ce qui concerne la question de l’avenir des transports maritimes laisserait à penser que la précipitation et le bricolage sont devenus des méthodes de gouvernements, dans les faits, il n’en est rien… Le précédent dossier traité par les élus territoriaux, (qui se terminera par le démantèlement de la SNCM) prouve que ces derniers ont appliqué à la lettre les ordres du super État Européen en construction. Tous savent désormais que la commission de Bruxelles exige l’ouverture à la concurrence des lignes maritimes et donc la privatisation à moyen terme de la SNCM, ou sa disparition pure et simple. À l’heure où l’avenir de notre pays se discute sous les lambris des salons parisiens, c’est encore un pan entier du service public qui se voit gravement menacé et c’est également la perspective d’une vraie souveraineté qui s’estompe. Sans parler évidemment du séisme social et des menaces aggravées sur l’environnement. Les dernières catastrophes maritimes devraient pourtant nous inciter à la plus grande vigilance, car il est incontestable que ce libéralisme qui prédomine dans le secteur des transports maritimes en est la cause principale. La guerre commerciale et les exigences du marché sont des phénomènes parfaitement identifiés, phénomènes qui se traduisent par une exploitation éhontée de la main d’œuvre et un viol permanent des règles de sécurité via l’utilisation maximale de moyens de transport, par ailleurs plus que vétustes. Les enjeux sont clairs et ils concernent de tous les points de vue, l’ensemble de notre collectivité. Il serait donc tout à fait inacceptable d’imposer à tout un peuple des orientations et des choix sur lesquels il n’aurait pas été consulté. C’est donc à une véritable tentative d’agression contre nos intérêts collectifs à laquelle nous sommes confrontés.
POUR UN SERVICE PUBLIC SOCIALEMENT UTILE
Lors des deux dernières élections régionales, nous avions inscrit dans notre programme non seulement la question centrale d’un service public socialement utile, mais également la renégociation des principes de l’édification de l’ensemble européen. C’est pourquoi notre mouvement a pu répondre favorablement à l’initiative de la section des marins du STC, afin de procéder dans un premier temps à un état des lieux, et dans une deuxième phase, pour constituer un collectif conçu dans le but de promouvoir une compagnie maritime régionale de service public. Nos propositions sur les courts et moyens termes ont été et sont toujours les suivantes : – Création d’une compagnie maritime régionale de service public dont le futur conseil d’administration devrait comprendre des représentants des personnels et des usagers. – Rapatriement des sièges sociaux – Affectation des moyens matériels existants à la future compagnie. – Maintien de tous les emplois et augmentation des effectifs afin de répondre aux besoins en terme de sécurité et en terme de conditions de travail (ex : NGV) – Maintien de l’enveloppe dite de continuité territoriale et affectation de celle-ci à la seule compagnie de service public – Création en Corse des unités techniques nécessaires à l’entretien de la flotte. À plus longue échéance, la future compagnie se devra d’envisager un redéploiement de ses activités sur l’ensemble méditerranéen. Le collectif portera donc dans ses démarches, des revendications précises telle qu’une demande de dérogation, mais cela nous conduit à formuler plusieurs remarques. 1°) – Force est de constater que cela se fera en lieu et place d’une représentation politique totalement aux ordres des pouvoirs français ou européens. 2°) – Les obstacles de l’heure sont également le fait des successives directions de la SNCM, qui ont opté depuis des lustres pour des choix et des moyens qui n’ont jamais pris en compte les intérêts de notre pays. 3°) – Il est tout aussi vrai d’affirmer que cela découlait principalement de l’attitude du pouvoir central. 4°) Et enfin que sont présents et très actifs dans les débats de véritables » lobbies » hostiles au droit de grève, où se côtoient par ailleurs les partisans du tout-tourisme et des spéculateurs, tous également empressés de mettre à mal la loi » littoral « . Pour notre part, la réponse mêle indissolublement les aspects patriotiques et sociaux et nous ferons tout notre possible afin que se développe une forte mobilisation populaire, car la question des transports en général reste et demeure une question éminemment politique. La bataille qui s’engage obligera les mouvements politiques à dévoiler enfin, les divers projets de société dont ils sont promoteurs. Pour l’heure la balance penche fortement en faveur des partisans de la libre concurrence et donc de la concession des lignes à des opérateurs privés. Il est donc urgent que soient favorisées les conditions d’un rapport de force qui permettrait d’inverser la tendance en direction de la création d’une compagnie régionale de service public. Cette bataille n’a pas encore commencé et donc rien n’est encore perdu. Il serait vital, avant que d’évoquer des solutions de » replis « , d’aller sans perte de temps vers une large mobilisation publique. Nous proposons donc à nos partenaires du collectif la tenue d’une ou de plusieurs réunions publiques où les personnels et les usagers potentiels puissent s’informer et faire connaître leurs sentiments. Nous sommes certains que les propositions du collectif nettement affirmées seront dès lors massivement soutenues. Sur ce sujet comme sur d’autres, il y a indiscutablement un décalage entre l’opinion de notre peuple et les élus de la région
CONCLUSION
A Manca se refuse à considérer que la privatisation de la SNCM puisse prendre un caractère définitif. Nous dénonçons la casse d’un outil de service public et la prédation qui s’est exercée sur les moyens de navigation comme sur les fonds publics. Nous déplorons que la division entre les travailleurs n’ait pas pu permettre la création d’une compagnie corse de service public, avec en corollaire le maintien des emplois, quelle que que soit l’origine des salariés. A Manca constate que toute une partie du mouvement nationaliste (les organisations politiques comme les organisations syndicales) a abandonné toute idée de maîtrise des transports. Ce positionnement est à mettre en lien direct avec la nature libérale des directions de ces organisations. La perte de six cents emplois est inacceptable. Nous dénonçons catégoriquement le plan social qui consiste dans les faits à une discrimination entre les salariés. Nous refusons de considérer ce seul plan social comme une fatalité. Notre soutien à une mobilisation sociale, donc à la grève illimitée, est conditionné aux objectifs réels des organisations syndicales. S’il s’agissait simplement d’obtenir des financements publics pour accompagner un plan social, nous n’aurions alors aucune hésitation à désigner cette manœuvre comme attentatoire aux intérêts des travailleurs mais plus largement à ceux du peuple corse dans son ensemble. La catastrophe économique et sociale occasionnée par la privatisation de l’intégralité de nos moyens de communication est due en premier lieu aux politiques menées par l’Etat français, à la Commission européenne, et à leurs relais et complices locaux. L’opinion publique a été conditionnée par une véritable opération de propagande dont la majorité des médias du secteur privé comme du secteur public se sont faits les relais. Ils sont à considérer comme coresponsables avec la classe politique de l’imposition du tout-tourisme, du démantèlement de la loi « Littoral » et de la prédation sur l’ensemble de nos espaces naturels. La tentative de privatisation définitive de la SNCM s’inscrit dans un plan d’ensemble destiné à livrer la Corse à tous les appétits spéculatifs. Il est question également de faire peser des menaces sur les emplois et en particulier sur les rémunérations des salariés. Ce hold-up, ne doit pas laisser penser à ceux qui le commettent que rien n’est irréversible. Nous appelons le monde du travail à exercer son droit à la résistance et à user de tous les moyens publics afin d’enrayer les processus en œuvre, puis d’imposer une alternative. Nous l’affirmons aujourd’hui, les moyens privatisés ne peuvent que revenir au secteur public car il en va de notre survie collective.
A MANCA
1 Ex : choix de l’attribution des marchés pour la fourniture des denrées alimentaires, des boissons et des plats pré-conditionnés