#corse #SNCM @F_Alfonsi « SNCM Le Tribunal a fait son choix »

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C’est le groupe de Patrick Rocca, un des deux candidats issus du monde économique insulaire, qui a remporté les faveurs du Tribunal de Commerce de Marseille. Son offre retenue, il devient le maître à bord. Mais le sauvetage de la compagnie maritime reste un défi considérable à relever. Et l’avenir des transports maritimes de la Corse reste entièrement à construire.

De prolongations en reports, et à travers ses demandes successives pour que soient « améliorés » les dossiers des repreneurs, le Tribunal de Commerce de Marseille a montré son embarras avant de rendre sa décision. Arrivé au bout du bout de tous les délais permis par la procédure judiciaire, il lui fallait rendre une décision coûte que coûte avant le 28 novembre. Ne restaient en lice que trois candidatures sérieuses : Baja Ferries et le groupe Rocca positionnés depuis le début de la procédure, et le consortium Corsica Marittima, formé par plusieurs entreprises insulaires concurrentes du groupe Rocca, qui s’est manifesté durant l’été. Baja Ferries a été un instant associée au groupe STEF qui est un leader européen dans le domaine des transports, mais le procureur avait pointé l’antagonisme entre la position de ce groupe propriétaire de l’autre compagnie assurant les lignes entre Marseille et la Corse, la CMN, et sa volonté d’absorber son concurrent direct. Suite à cette mise en cause, STEF s’est retirée, et l’offre de Baja Ferries, venue des Caraïbes et sans garanties financières évidentes, s’en est retrouvée déclassée.

FrancoisAlfonsi

Restaient les deux offres corses, évidemment rivales. Rejeter les deux aurait mené à la liquidation définitive de l’entreprise, au licenciement de la totalité des employés (plus de 1400) alors que les plans de reprise proposés permettaient de garder près de 850 d’entre eux. Ce sont quand même 550 licenciements secs qui seront prononcés, un véritable séisme social à l’échelle de Marseille ou de la Corse. Mais la liquidation totale aurait été bien plus grave encore, et le Tribunal, quelles que soient ses interrogations sur les offres présentées, a préféré « limiter la casse » en retenant l’une d’entre elles.

Le redressement judiciaire décidé en novembre 2014 ouvrait une période de six mois pour faire un choix. Au bout de ces six mois, le Tribunal avait la possibilité de prolonger de six mois, ce qu’il a fait sans surprise car sinon les inévitables problèmes sociaux seraient venus perturber la saison touristique 2015. Corsica Marittima est arrivée lors de cette seconde période de la procédure, une fois les six premiers mois écoulés, en s’inspirant et avec l’appui de Brittany Ferries, compagnie maritime bretonne créée dans les années 70 par les socio-professionnels bretons, et qui, depuis, développe avec succès ses lignes entre l’Irlande, l’Angleterre, la Bretagne, la Normandie et le Pays Basque espagnol, faisant vivre ainsi la stratégie macro-régionale européenne de l’Arc Atlantique depuis la Bretagne.

Le choix du Tribunal a sans doute été cornélien. Rocca était en place depuis l’origine de la procédure, mais sa réputation a été ternie par des articles parus dans la presse nationale sur d’anciennes condamnations en justice. Corsica Marittima a mené campagne durant tout l’été pour crédibiliser sa démarche, avec l’appui des dirigeants de Brittany Ferries, mais le caractère hétérogène de son offre avait sans doute besoin d’être consolidé. Et sa motivation est apparue davantage liée à la volonté de barrer la route au groupe Rocca, qui est déjà dominant dans le secteur des transports insulaires, qu’à une véritable vocation maritime de ses dirigeants.

Le choix du Tribunal a sans doute aussi été politique, et, de toutes façons, il aura des conséquences politiques. La liste de Paul Giacobbi et de l’actuel Président de l’Office des Transports, Paul Marie Bartoli, accueille en place éligible la conjointe de Patrick Rocca, Delphine Orsoni, tandis que les dirigeants de Corsica Marittima sont réputés proches, pour certains, d’une partie de la droite insulaire, pour d’autres de Femu a Corsica*.

Or le dossier transports, et notamment le devenir de la compagnie qui prend la suite de la SNCM, dépendra pour beaucoup de la Collectivité Territoriale de Corse qui va gérer l’enveloppe de continuité territoriale.

Les personnels sont entrés en grève illimitée. Corsica Marittima va ouvrir une desserte pour le fret sur Toulon, voulant suivre ainsi ce que Corsica Ferries a réalisé pour le trafic de passagers. Les élections sont incertaines et, quelle que soit la nouvelle donne politique, ce dossier transports sera le dossier n°1 de la future Collectivité Territoriale de Corse.

La SNCM a désormais un repreneur. Il n’est pas encore certain qu’elle arrive à bon port !

François ALFONSI

.*Précision pour les lecteurs non avertis : Arritti est totalement impliqué dans la campagne de Femu a Corsica.

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