L’actualité des blogs politiques :@F_Alfonsi « Après les attentats »
« Bruxelles en alerte maximale car le danger est toujours là, tous les stades d’Europe à l’unisson de la Marseillaise pour afficher une solidarité totale avec les victimes des attentats de Paris, et la campagne qui repart de l’avant. Nous sommes déjà dans l’après 13 novembre 2015.
La polémique bastiaise sur la Marseillaise à Furiani est définitivement derrière nous. Le public de Furiani a tranché de façon exemplaire les débats, et l’hommage rendu aux victimes de Paris y a été vibrant. La crainte des dirigeants du club de débordements intempestifs était infondée, et les avait amené à prendre des décisions malvenues. Ce dont ils ont convenu eux-mêmes en proposant finalement un hommage qui fut des plus émouvants. En tant que maire de Bastia, Gilles Simeoni avait communiqué pour demander que rien ne vienne restreindre la portée de l’hommage bastiais et pour que la Marseillaise résonne en Corse comme ailleurs en Europe. Il a été suivi, malgré quelques tags vengeurs sur la mairie de Bastia. La raison l’a emporté haut la main !
Mais cet épisode est significatif de la difficulté de se mettre à la hauteur des événements quand ils prennent une dimension nouvelle et exceptionnelle. La France a subi les coups d’une guerre déclarée à l’Europe entière, et l’Europe doit impérativement serrer les rangs autour d’elle, la Corse y compris. Cela n’enlève rien aux problèmes politiques qui se posent en Corse. Mais cela change tout de la façon de les poser.
Les images de Sinjar, la ville yézidie reprise par les combattants kurdes aux islamistes de Daesch, en disent long sur l’impact des frappes menées par les aviations de la coalition anti-Daesch. Plus un mur debout ou presque, des habitants en totalité exilés loin de leur ville, mais des combattants et des combattantes kurdes maîtres du terrain. Les images des forces armées du PKK qui ont pris le contrôle de la ville, dont la commandante est une femme, sont étonnantes de modernité dans un Moyen Orient où l’islamisme enferme partout ailleurs la femme sous le voile. Un vent de liberté commence à souffler. Les Yezidis pourront-ils reconstruire leur ville et se reconstruire eux-mêmes après les persécutions qu’ils ont subies ? Il faudra avant tout que la ville, située sur une route stratégique pour Daesch, redevienne une zone réellement sécurisée. Mais cette victoire kurde permet d’entrevoir le « bout du tunnel » : un Moyen Orient dégagé de l’emprise du fanatisme, dont les Kurdes ouvrent la voie, et cela malgré certains régimes au pouvoir, notamment en Turquie ; des populations quittant les camps de réfugiés pour reconstruire le territoire dont elles avaient été chassées ; et une pression migratoire qui, de la sorte, pourra baisser enfin. Le chemin est encore long, mais c’est le seul chemin.
Après une interruption de plusieurs jours, la campagne a repris en Corse. Pour Femu a Corsica, c’est un meeting ce lundi à Aiacciu qui a permis de mesurer l’engouement qui continue de se manifester pour notre liste. Salle comble, discours efficaces et impact médiatique assuré : Femu a Corsica poursuit sa marche en avant. A dix jours du scrutin, les militants sont rassurés par la mobilisation qui ne faiblit pas, et, comme l’a affirmé Gilles Simeoni dans son discours, les enjeux de ce scrutin pourraient dépasser largement le cadre de départ très restreint de l’élection d’une Assemblée de Corse de transition. Le score global nationaliste au soir du premier tour sera déterminant pour l’avenir, et pourrait ouvrir la voie à une majorité menée par les nationalistes dans la future Assemblée de Corse. Les premiers sondages l’avaient esquissé, la mobilisation qui monte le fait espérer, les derniers jours de campagne seront essentiels pour y parvenir. En Corse aussi, on commencerait alors à voir enfin le « bout du tunnel ». »